« On a rétabli une relation de confiance entre l’hôpital et la médecine de ville » : en Charente-Maritime, le service d’accès aux soins a fait ses preuves

Sep 11, 2025 | Royan

« Vous êtes au Samu – Centre 15. » C’est le message automatique qu’entendent actuellement les personnes qui appellent les urgences. Il devrait changer prochainement pour annoncer le « Samu-SAS ». L’ajout du Service d’accès aux soins (SAS) n’est pas anodin. L’expérimentation lancée en 2022 en Charente-Maritime s’est révélée « concluante », juge Valérie Bénéat-Marlier, la directrice générale du groupe hospitalier Littoral Atlantique, où est situé le Samu pour tout le département et où une nouvelle convention a été signée lundi 8 septembre pour conforter le dispositif.

Fruit du Pacte de refondation des urgences en 2019, validé par le Ségur de la santé en 2020, celui-ci repose sur un partenariat entre l’hôpital public, les médecins régulateurs libéraux et les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Le SAS permet, via le 15, d’accéder à distance à un professionnel de santé, que ce soit pour un conseil médical, une consultation de soins non programmés en cabinet, ou l’intervention santé ou vers un service d’urgence voire déclenchera l’envoi d’un transport sanitaire ou l’intervention en urgence d’une ambulance du Smur.

Cet été, entre 700 et 1 000 dossiers ont ainsi été pris en charge par le SAS, selon Valérie Bénéat-Marlier. « 15 % des appelants ont été réorientés vers les médecins traitants, 40 % vers une consultation de soins non programmés, plus de 30 % vers une structure de soins non programmés ou vers la permanence des soins, et seulement 7 % vers les urgences. »

« On a traité cet été encore plus d’appels que l’année dernière », confirme Claudia Nowatsky, responsable du Samu 17. La charge de travail importante a été soulagée par le SAS, ne serait-ce que pour chercher des médecins et des infirmiers afin de réaliser les certificats de décès, « une activité en constante augmentation » souligne Claudia Nowatsky.

Présente au début de l’expérimentation, Sophie Perrotin, chef du pôle urgences-réanimation à l’hôpital de La Rochelle, se souvient de « la peur d’être submergés par l’activité au Samu ». « Pour autant, le SAS a apporté des réponses, estime-t-elle aujourd’hui. On a rétabli une relation de confiance entre l’hôpital et la médecine de ville, qu’on avait un peu perdue. »

« À notre grande surprise, beaucoup de médecins adhérents à la CPTS ont jour le jeu et ont ouvert des créneaux, remarque Pierre-Yves Farrugia, président de la CPTS de La Rochelle. Il y a même plus de créneaux disponibles que de demandes. »

Les « réussites » saluées par tous les partenaires ne cachent pas les « pistes d’amélioration », principalement aux niveaux des soins dentaires et psychiatriques. « Il y a encore beaucoup de travail pour recruter des médecins régulateurs, relève Henri Moret, président de l’Association des médecins régulateurs libéraux de Charente-Maritime (Amerli 17).

« On apprend ensemble avec ce dispositif, souligne Laurent Flament, directeur départemental de l’Agence régionale de santé. Il est encore jeune et doit atteindre plus de maturité. Il y a surtout la question de la communication auprès du grand public qu’on devra aborder. Le 15 doit-il rester la porte d’entrée ? »