Philharmonie de Paris : quatre mises en examen après les heurts lors du concert de l’Orchestre d’Israël

Nov 10, 2025 | Paris

Jeudi 6 novembre, le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël, dirigé par Lahav Shani, a été interrompu à plusieurs reprises à la Philharmonie de Paris. Alors que retentissaient les premières notes du Concerto pour piano n° 5 de Beethoven, plusieurs personnes ont lancé des slogans hostiles à Israël et jeté des tracts dans la foule.

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Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir que deux fumigènes ont été allumés dans la salle, provoquant un début de panique parmi les spectateurs. Des affrontements ont éclaté entre militants et public, avant que la police n’intervienne.

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Une quinzaine de véhicules des forces de l’ordre ont été déployés autour du bâtiment. Le concert, suspendu le temps de l’intervention, a pu reprendre après l’évacuation des perturbateurs. Quatre individus ont été interpellés et placés en garde à vue, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. La Philharmonie de Paris a condamné dans un communiqué des « incidents graves » et annoncé son intention de déposer une plainte, rappelant que « rien ne peut justifier de mettre en danger la sécurité du public, du personnel et des artistes ».

Un suspect fiché S

D’après les informations recueillies par BFMTV, les quatre suspects ont été mis en examen, dimanche 9 novembre, et placés sous contrôle judiciaire. Trois d’entre eux sont poursuivis pour « mise en danger de la vie d’autrui », tandis que le quatrième est soupçonné d’avoir organisé une manifestation non déclarée. Les chefs d’inculpation retenus incluent également « dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux », « détention de produit incendiaire » et « violences avec usage ou menace d’une arme ».

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Parmi les personnes arrêtées figure un homme de 20 ans, fiché S pour appartenance à la « mouvance contestataire », retrouvé avec du matériel de perturbation : boules puantes, encre rouge et alarme. Un autre individu de 31 ans, soupçonné d’avoir allumé un fumigène, a été interpellé après avoir été pris à partie par des spectateurs. Une femme de 26 ans, également suspectée d’avoir déclenché un fumigène, transportait sur elle plusieurs tracts propalestiniens. Le quatrième mis en cause, actuellement entendu, est soupçonné d’avoir coordonné l’action.

Un concert au cœur d’une controverse

Ces incidents interviennent dans un contexte de fortes tensions autour de la venue de l’Orchestre philharmonique d’Israël. Depuis plusieurs jours, des organisations propalestiniennes (dont Urgence Palestine, Artistes pour la Palestine ou encore BDS France) réclamaient l’annulation de l’événement, accusant la Philharmonie de « normaliser » la politique israélienne. La CGT-Spectacle avait, dans un communiqué du 29 octobre, critiqué l’absence de « contextualisation politique » du concert.

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En réponse, une autre pétition signée par plusieurs figures de la musique classique, parmi lesquelles Martha Argerich, Natalie Dessay et Evgeny Kissin, avait défendu l’orchestre, rappelant que ses membres « viennent d’horizons divers » et que Lahav Shani « n’est ni diplomate ni propagandiste, mais musicien ». La classe politique, elle, s’est majoritairement rangée derrière la condamnation de ces actes. Rachida Dati, ministre de la Culture, a dénoncé « une intrusion inacceptable de la violence dans une salle de concert ». Le président du Crif, Yonathan Arfi, qui était aussi présent dans la salle, a évoqué « des agitateurs haineux » et demandé des « sanctions exemplaires » sur X.

À gauche, Jean-Luc Mélenchon a estimé que la protestation ne pouvait être empêchée, tout en évoquant le « drame humanitaire » à Gaza. Déjà, en septembre, le chef Lahav Shani avait fait l’objet de pressions politiques en Belgique, où il avait été déprogrammé du Festival de Gand. Le musicien avait alors dénoncé « des exigences contraires à son engagement pour la paix ».