Le saviez‑vous ? Ce pavé sculpté au cœur de Paris marque le lieu d’un régicide

Nov 5, 2025 | Paris

Au détour de la rue de la Ferronnerie dans le 1ᵉʳ arrondissement de Paris, un discret pavé sculpté rappelle l’assassinat du roi Henri IV le 14 mai 1610 : un détail que bien des passants traversent sans même y prêter attention, là où s’est pourtant joué un épisode crucial de l’Histoire de France.

On pourrait facilement passer à côté, tant il se fond dans le pavé. D’ailleurs sans le savoir des milliers de passants le traversent sans le remarquer. Et pourtant, au cœur du quartier des Halles, une plaque discrète, encastrée dans la chaussée, marque l’un des lieux les plus chargés de mémoire de la capitale : celui de l’assassinat du roi Henri IV. Là, face au numéro 11 de la rue de la Ferronnerie, un petit ornement de métal scellé dans la pierre raconte silencieusement un moment décisif pour la France.

Ce 14 mai 1610, Henri IV se rendait chez son ministre Sully, malade. Il quittait le palais du Louvre en carrosse et emprunta cette ruelle étroite. Une charrette encombrait la voie, ralentissant le cortège. C’est là que surgit François Ravaillac, un fanatique religieux convaincu d’agir pour une cause divine. Il grimpa dans le carrosse royal et porta deux coups de couteau au roi. Une attaque qui lui fut fatale.

La scène se déroula en plein jour, dans l’un des quartiers les plus fréquentés de la ville. Et l’émotion fut à la hauteur de l’homme tombé. Car Henri IV n’était pas un roi comme les autres. Il reste encore aujourd’hui l’un des monarques les plus populaires de l’Histoire de France. Ancien protestant converti au catholicisme pour rassembler un royaume déchiré par les guerres de religion, artisan de paix avec l’édit de Nantes, roi des compromis et des grands travaux, il s’était gagné l’affection de son peuple. La légende veut qu’il ait souhaité « qu’un laboureur puisse mettre la poule au pot chaque dimanche » – un symbole fort de son désir de justice sociale.

Sa mort provoqua une onde de choc dans tout le royaume. À Paris, certains furent arrêtés pour avoir exprimé leur joie – ou même simplement approuvé l’assassin. L’émotion populaire fut immense, mêlée d’angoisse. L’idée qu’un roi, même aimé, puisse tomber dans une rue ordinaire, au milieu de ses sujets, bouleversa l’image du pouvoir monarchique. Le souvenir de ce drame ne s’est pas effacé, même si aujourd’hui, nombreux sont ceux qui passent sans le savoir sur le lieu même de l’attentat.

Ce pavé dans la chaussée, orné de deux blasons – ceux de la royauté de France et de Navarre – est pourtant là pour rappeler qu’ici, en plein Paris, un roi est tombé. Ce n’est pas une statue, ni un grand monument. Juste un détail au sol, à hauteur de pas, comme pour mieux s’ancrer dans la mémoire collective.

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