George Condo au musée d’Art moderne de Paris, vilain et l’autre
Figures monstrueuses, portraits dédoublés, toiles fourmillantes… L’œuvre nerveuse et fracassante du peintre américain est mise en lumière dans une dense rétrospective.
Il a trois bras qui gesticulent de gauche à droite comme prêts à baffer un ennemi, invisible, tenu hors cadre, et que ses yeux exorbités, fusillent de rage. Il ouvre la bouche, crie sans doute, et montre les dents. Sur un fond noir tumultueux, assorti à la fureur sans borne de ce Three Armed Man, la toile de George Condo annonce, dès la première salle la tonalité comico-tragique de la dense rétrospective qui lui est consacrée au musée d’Art moderne. Car si ce personnage s’affiche avec un bras en trop, il ne fait pas du tout tache dans cette galerie de portraits d’êtres imaginaires, tous plus horrifiques et mal en point. Untel (Memories of Rembrandt), la mine renfrognée et la face chiffonnée comme un chou-fleur, écarquille des yeux ronds comme des billes, et comme les bubons qui lui poussent sur sa mauvaise peau. Un autre est affublé d’une grosse tête de piaf maculée de couleurs vives et les mêmes yeux ronds, exorbités et idiots. Condo n’est pas tendre avec ses figures grotesques – le piaf, il l’intitule Birdbrain, ce qui donnerait peut-être Cervelle de moineau en français. Il les peint avec
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