À Aix-les-Bains, le conseil municipal met en garde contre le déremboursement des cures : menace pour les patients en ALD, la filière thermale et les territoires.
Sujet très commenté dans les stations : le déremboursement partiel des cures pour les patients en affection longue durée (ALD). Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2026 envisage de réduire le taux de prise en charge des cures. À Aix-les-Bains, station thermale historique et référence nationale, l’inquiétude est vive. Lors du conseil municipal du 30 septembre, un vœu a été adressé au président de la République, au Premier ministre, à la ministre de la Santé, aux présidents des groupes parlementaires et au président de la Région (rappelant la succession de gouvernements depuis la rentrée : gouvernement Bayrou démissionnaire le 9 septembre, gouvernement Lecornu démissionnaire le 6 octobre puis reconduit le 10 octobre).
Le thermalisme représente seulement 0,1% du budget santé
Porté par Renaud Beretti, maire et président de Rhône-Alpes Thermal, le vœu a été adopté à l’unanimité face à une menace jugée critique pour l’avenir du thermalisme et la santé des patients. Le taux de remboursement des cures pour les patients en ALD, aujourd’hui de 100 %, serait abaissé à 65 % pour dégager 25 M€ d’économies. « Or l’ensemble du thermalisme ne représente que 0,1% des dépenses nationales de santé annuelles » a rappelé le premier édile, précisant que « plus de 60 études scientifiques (12 M€ investis) démontrent le service médical rendu et son rôle dans la réduction de la consommation médicamenteuse ». Cette mesure mettrait donc en danger « l’accès aux soins de près de 500 000 patients accueillis en 2024, atteints de pathologies chroniques, bénéficiant d’un parcours de trois semaines de soins prescrits et encadrés médicalement » ainsi que « l’équilibre économique et social des territoires thermaux, où cette filière constitue d’une part une présence médicale indispensable et d’autre part un pilier d’emplois ».
Selon Renaud Beretti, soutenu par l’ensemble du conseil municipal, « A Aix-les-Bains cette menace prend un relief particulier, tant le thermalisme et la rhumatologie sont au cœur de notre histoire, de notre identité et de notre attractivité ». Déjà fragilisée depuis la crise sanitaire, « l’activité thermale a besoin de soutien, non de nouvelles menaces qui viendraient accentuer dramatiquement ses difficultés ». En 2024, 20 000 curistes conventionnés ont été soignés à Aix-les-Bains.
Pour Marina Ferrari, élue d’opposition et députée qui avait rendez-vous le lendemain à Matignon avec les conseillers du Premier ministre « afin d’évoquer ce sujet » (elle a depuis été nommée ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative) défendre le thermalisme est essentiel : « pour tous nos détracteurs, puisque certains confondent thalassothérapie et thermalisme : ce n’est pas une supercherie, la médecine thermale a bien des vertus thérapeutiques ». Le conseil municipal a donc réaffirmé son « attachement » à « la médecine thermale, composante essentielle de la prévention et de la prise en charge des maladies chroniques », en demandant au Gouvernement de « renoncer » à ce déremboursement « même partiel ». « Le thermalisme n’est pas un luxe réservé à quelques privilégiés, mais une médecine structurée, intégrée, aux bénéfices reconnus de longue date ». Si elle n’est pas revue, cette mesure devrait entrer en vigueur le 1er février 2026.
