Des milliers de passionnés de musique électronique ont investi les rues de la capitale pour défendre un mode d’expression festif qu’ils estiment menacé par de récentes mesures administratives.
Un cortège animé a parcouru le cœur de Paris ce week-end, rassemblant plusieurs milliers de défenseurs des rassemblements musicaux non commerciaux. Les participants, suivant une dizaine de camions équipés de systèmes sonores imposants, ont exprimé leur opposition à ce qu’ils perçoivent comme une restriction croissante de leur liberté de rassemblement. Cette mobilisation fait suite à une première série de rassemblements organisés au printemps dans plusieurs villes françaises.
Un adepte venu spécialement de l’Ariège avec son propre matériel sonore évoque une stigmatisation grandissante des organisateurs de ces événements. Il souligne les difficultés rencontrées pour maintenir des rassemblements même de taille modeste, déplorant les confiscations de matériel et les obstacles administratifs. Cette situation reflète, selon lui, une incompréhension fondamentale face à des pratiques culturelles autonomes.
Le mouvement intervient dans un contexte législatif tendu. Plusieurs préfectures ont récemment adopté des arrêtés interdisant pour une durée d’un an les rassemblements musicaux non déclarés, invoquant des incidents survenus lors de certaines manifestations et des préoccupations sanitaires. Parallèlement, une proposition de loi déposée par des élus de la majorité présidentielle vise à renforcer les sanctions contre l’organisation de ces rassemblements.
Les banderoles déployées lors du défilé traduisaient une détermination à préserver cette culture musicale. Les participants, bien que dépourvus de structure hiérarchique formelle, affichent une unité dans leurs revendications. Une membre active d’un collectif du sud de la France, souhaitant garder l’anonymat, exprime le souhait de pouvoir vivre pleinement ses convictions sans subir de pressions, qu’elles soient physiques ou financières.
Pour certains, cet engagement s’inscrit dans une tradition familiale. Une participante qui fréquente ces rassemblements depuis les années 1990 y emmène occasionnellement ses enfants adultes, souhaitant leur montrer l’existence d’alternatives conviviales à la consommation culturelle mainstream. Elle défend la dimension sociale et anticonsumériste de ces événements.
Un autre manifestant rencontré dans le cortège met en avant l’accessibilité de ces rassemblements, soulignant qu’ils constituent une option pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans l’offre commerciale des clubs traditionnels ou n’en ont pas les moyens. La revendication centrale reste, selon lui, la préservation d’un espace où la fête peut s’exprimer librement, en dehors des cadres institutionnels.