Savoie : le lac du Bourget devient une réserve de biosphère Unesco

Sep 29, 2025 | Aix-les-Bains, Chambéry

C’est une invitation à ouvrir les yeux, à mieux connaître l’écosystème qui nous entoure et à mieux le protéger. Samedi 27 septembre, en Chine, le lac du Bourget a été désigné réserve de biosphère par l’Unesco et rejoint ainsi un réseau de 759 sites dans le monde. « Il s’agit de la première réserve de biosphère lacustre de France », se réjouit Renaud Beretti, maire d’Aix-les-Bains et président de Grand Lac, qui a porté cette candidature pendant cinq ans.

Réserve biosphère Unesco : aucune nouvelle norme ou contrainte imposée pour préserver le lac du Bourget

Ce programme international, créé dans les années 1970, concilie équilibre entre protection de la nature et développement économique dans un objectif de partage de bonnes pratiques « pour continuer à bien vivre ici », estime Marie-Claire Barbier, vice-présidente de l’agglomération en charge de l’environnement.

Tout l’enjeu est là dans ce bassin de vie dont l’attractivité peut constituer une menace pour l’environnement, entre une urbanisation croissante, la surfréquentation de certains sites, dans un contexte de changement climatique, de raréfaction et dégradation de la ressource en eau, voire de pollution.

© Marie-France Sarrazin – Le territoire de la communauté d’agglomération Grand Lac en Savoie comprend 14 % de lacs, rivières et zones humides.

« Cette reconnaissance constitue une vitrine internationale qui nous oblige à nous impliquer davantage encore dans la régénération. Elle nous engage sans ajout de nouvelles normes ou contraintes », plaide Renaud Beretti. Cela ne marque donc pas l’interdiction des bateaux à moteur thermique sur le lac. Cela n’engendre pas non plus l’apport de fonds pour la sauvegarde de ce patrimoine naturel. « Là n’est pas l’enjeu, même si cette reconnaissance peut faciliter l’obtention de subventions et nous ouvre les portes d’un réseau mondial », glisse l’élu aixois Thibaut Guigue, l’un des instigateurs de cette candidature à l’Unesco.

Alors, à quoi ça sert ? Cette désignation induit un plan de gestion collectif, mené à l’échelle de l’agglomération, sur dix ans, autour du partage de la connaissance, du déploiement de solutions et de l’adoption de pratiques durables. C’est aussi un programme scientifique ouvert aux expérimentations.

Pendant la phase de candidature, Grand Lac a lancé « Fauna Flora 30×30 » en partenariat avec l’Education nationale : 1 200 élèves ont déjà participé au programme. « Nos enfants ont perdu le lien avec le vivant. L’objectif ici est de permettre à chaque enfant de reconnaître, avant son entrée au collège, 30 espèces animales et 30 espèces végétales grâce à des sorties sur le terrain, des observations scientifiques, des ateliers et des moments de réflexion en classe », explique Marie-Claire Barbier, vice-président de Grand Lac, déléguée à l’environnement.

Classement Unesco : un impact sur le tourisme, les mobilités et l’urbanisme de l’agglomération de Grand Lac

© Marie-France Sarrazin – Elus, associations, entreprises, scientifiques, habitants ont porté la candidature à l’Unesco pour que le lac du Bourget rejoigne le programme « Homme et biosphère ».

Dans les mois qui viennent, Grand Lac va mettre en place une gouvernance avec un comité scientifique, élaborer un Atlas de la biodiversité, développer un plan arbres, mener des expérimentations agricoles et des études autour de la forêt, créer des outils pour sensibiliser le grand public et organiser un grand événement en ce sens au printemps 2026.

L’esprit du programme Homme et biosphère doit infuser dans tous les pans de la politique publique. Les données récoltées au sein de l’Atlas de la biodiversité alimenteront, par exemple, certaines prescriptions d’urbanisme lors de l’élaboration du prochain plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). A l’avenir, tout projet développé systématisera la prise en compte de l’impact sur le vivant.

L’agglomération de Grand Lac et la biodiversité en chiffres

  • 28 communes sur 34 834 hectares.

  • 80 000 habitants, 9 500 entreprises, 28 000 emplois.

  • 83 % du territoire classé Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique.

  • 42 % de forêts, 20 % de prairies, 14 % de lacs, rivières et zones humides. 

  • 4 962 espèces recensées.