Le marché immobilier “va bien mieux, il a commencé à reprendre des couleurs il y a un peu plus d’un an”, déclare Yann Jehanno, président du réseau des agences immobilières Laforêt. Pourtant, le marché du neuf et le marché locatif ne se portent pas bien.
/2025/09/19/1200x680-1-68cd856a14e8d225537543.jpeg)
Le rebond du marché immobilier date de l’été 2024 et on le ressent « toujours dans nos transactions. Il y a plus de transactions, 15% à 16% de plus en un an. Donc, les Français reviennent à nouveau vers les projets immobiliers et trouvent des financements », explique Yann Jehanno. Cette tendance montre que les Français séparent la politique nationale de leurs projets immobiliers, puisque cette hausse « a commencé à rebondir au moment de la dissolution en 2024 et a poursuivi son rebond au moment de la chute du gouvernement Barnier. »
La baisse des taux d’intérêt a joué un rôle clé : « Fin 2023, on empruntait à 4,2 %, aujourd’hui on emprunte à 3,1 % sur 20 ans, ce sont donc des mètres carrés de gagnés, parfois une pièce », détaille le président du réseau des agences immobilières Laforêt. Par ailleurs, les prix ont reculé « de près de 8 % entre 2023 et 2024″, ce qui a attiré de nouveaux acheteurs. Cependant, la tendance s’inverse depuis plusieurs mois, avec une hausse des prix de 1,5 % en moyenne sur un an, avec des variations selon les régions. À Lille, les prix n’ont pas bougé en un an, alors qu’à Paris et à Bordeaux, on est à + 1,7% et à Dijon, on est à -3,8% en 12 mois. Donc, il y a des particularités géographiques.
Si le marché de la vente repart, le secteur locatif reste « très tendu. Il n’a jamais été aussi bloqué », alerte Yann Jehanno. L’offre locative a diminué de 20 % en deux ans au sein du réseau Laforêt, notamment en raison des contraintes fiscales, des obligations de rénovation énergétique et de la baisse des constructions. Parallèlement, la demande locative a doublé en trois ans, poussée par des Français qui ne peuvent plus accéder à la propriété.
Le marché locatif en grandes métropoles est « siphonné » par la location de courte durée, rendant l’accès au logement très difficile pour les étudiants et jeunes actifs. “On a des centaines de dossiers de candidatures et des gens qui ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas pu visiter le logement”, témoigne Yann Jehanno.
Face à ces difficultés, le secteur attend des mesures fortes, notamment la nomination d’un ministre du Logement expérimenté comme Valérie Létard, « qui connaît vraiment bien notre marché, qui a poussé des dossiers importants sur l’investissement locatif, le diagnostic de performance énergétique. » Yann Jehanno insiste aussi sur la nécessité d’aider les primo-accédants et de relancer l’immobilier ancien, en proposant « d’ouvrir le prêt à taux zéro sans condition géographique ni de travaux.«
