Neuf mois après la réouverture de la cathédrale, les tours de Notre-Dame de Paris rouvrent au public samedi 20 septembre. Une prouesse incroyable, avec un grand escalier à double révolution en chêne massif, inspiré du château de Chambord.
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Prendre de la hauteur et découvrir Paris autrement. Samedi 20 septembre, les tours de Notre-Dame s’ouvriront à la visite. Sur le parvis, vendredi, l’impatience se fait déjà sentir. « De voir Paris en hauteur, ça doit être sympa, quand même. Je n’ai jamais vu« , commente une femme. « C’est de se rapprocher de choses qu’on ne peut pas avoir déjà du bas, se rapprocher de notre histoire, des architectes. Je suis catholique, donc de me rapprocher de Dieu aussi », confie une autre.
Le voyage entre ciel et terre dure une heure, au cours de laquelle il faut gravir 424 marches pour arriver au sommet. L’aventure commence dans la tour sud, avec vue sur la flèche, au cœur de la charpente du Beffroi. « C’est vraiment quelque chose que, quand on est à l’extérieur, on ne peut pas imaginer. Qu’il y ait, là aussi, une véritable forêt de bois », explique Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques.
La pièce maîtresse du parcours est un escalier en chaîne massif dit à double révolution, inspiré de l’iconique escalier de Chambord et imaginé par Philippe Villeneuve. « Alors là, vous voyez, il y a une personne qui monte, moi je descends, mais on n’est pas dans le même escalier. C’est ça, la double révolution. C’est très simple« , poursuit-il.
Un chef-d’œuvre de bois unique au monde, aux dimensions colossales. « 21 mètres de haut pour une structure qui fait 20 tonnes. On a 1 200 pièces de bois massif, en chaîne, assemblées de façon traditionnelle. Plus de 10 000 heures en fabrication réelle. Et on est à peu près à 4 000 heures d’étude, donc de conception, de réflexion« , décrit Yoan Malbranque, le directeur de travaux « Les métiers du bois.
En haut de l’escalier arrive la récompense, la gigantesque cloche Emmanuel de 13 tonnes. « On le ressent vraiment dans ses tripes parce que physiquement ça bouge, ça vibre. C’est une puissance sonore colossale. Je suis très ému parce que le bourdon, pour moi, c’est aussi la voix de tous les compagnons. Je suis beaucoup plus ému que je ne l’aurais cru », confie l’architecte Rémi Fromont.
La visite des tours offre aussi l’occasion de s’offrir une vue exceptionnelle, à quelques centimètres des chimères et des gargouilles. À 69 mètres de hauteur, les visiteurs seront presque seuls au monde. « C’est un à deux visiteurs par minute qui peuvent pénétrer dans les tours de Notre-Dame. La cathédrale, on imagine qu’elle accueille à peu près 13 millions de visiteurs par an. Ici, c’est 400 000 par an. On a voulu créer un sentiment d’exclusivité, d’avoir accès à un lieu rare », précise Marie Lavandier, la présidente du Centre des monuments nationaux.
Les premiers billets se sont arrachés. Les tours sont ouvertes sept jours sur sept, et la visite peut aussi se faire de nuit, jusqu’à 23 heures actuellement.