La semaine en 7 graphiques –Le marché immobilier espagnol connaît une croissance fulgurante
Emploi américain, grisaille de septembre sur les marchés, effet «Sydney Sweeney», croissance bénéficiaire des marchés américains, nouveau gazoduc entre la Russie et la Chine, Robotaxi de Tesla: toute l’actualité financière de la semaine en sept graphiques.
Charles-Henry Monchau– CIO banque Syz
Publié aujourd’hui à 11h00
1- Le marché de l’emploi aux États-Unis poursuit son ralentissement
Pour la première fois en quatre ans, le nombre de demandeurs d’emploi aux États-Unis dépasse celui des postes à pourvoir. Cette évolution met en lumière un ralentissement marqué de la demande de main-d’œuvre, rompant avec la dynamique exceptionnelle observée durant la période de la «Grande Démission» en 2021 et 2022. La contraction progressive des opportunités professionnelles, combinée à une remontée du taux de chômage, traduit une transition vers un marché du travail plus compétitif, caractérisé par une flexibilité de carrière restreinte et un renforcement du pouvoir de négociation des employeurs.

2- Le marché immobilier espagnol connaît une croissance fulgurante
Les ventes de logements en Espagne progressent à un rythme soutenu et se rapprochent désormais de niveaux historiques, frôlant ceux atteints à la veille de la crise financière de 2008. Cette dynamique est largement alimentée par un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande. Sur le plan de l’offre, la construction annuelle de nouveaux appartements, limitée à quelques centaines de milliers d’unités, ne couvre qu’environ un tiers des besoins estimés pour répondre à la demande du marché. Du côté de la demande, la solidité de la croissance économique, l’essor continu du tourisme ainsi que l’accroissement des flux migratoires contribuent à intensifier la pression concurrentielle sur le marché. En conséquence, l’indice des prix immobiliers se situe désormais à seulement 3,2% de son pic historique enregistré en 2008.

3- Septembre est historiquement le mois le plus défavorable pour les marchés boursiers américains et mondiaux
L’analyse des données de la dernière décennie montre que le S&P 500 et l’indice MSCI All-Country World enregistrent en moyenne une baisse de 2% en septembre. Les marchés actions ont reculé lors de quatre des cinq derniers mois de septembre, avec une chute marquée en 2022 dépassant 9%. Ce phénomène, connu sous le nom d’«effet septembre», souligne une tendance récurrente de sous-performance des actions pendant cette période.

4- L’effet «Sydney Sweeney»
Les actions d’American Eagle Outfitters ($AEO) ont connu leur meilleure séance historique, avec une hausse de 37,9%. Le détaillant américain de vêtements et d’accessoires a qualifié son partenariat avec Sydney Sweeney de «meilleure campagne publicitaire» jamais réalisée. Cette forte progression reflète un renouvellement de la confiance des investisseurs, soutenue par une hausse importante des volumes d’échanges, alors que les marchés réagissent à la dynamique positive de la marque.

5- Une croissance bénéficiaire supérieure, moteur essentiel de la domination américaine sur les marchés boursiers mondiaux
Ce graphique publié par Goldman Sachs illustre la prédominance structurelle des États-Unis sur les marchés mondiaux au cours des vingt-cinq dernières années. Depuis le point culminant ayant précédé la crise financière internationale, les bénéfices des entreprises américaines ont enregistré une hausse spectaculaire de 166%, dépassant toutes les autres régions. À l’opposé, la zone euro n’a connu qu’une progression modeste de 8% sur la même période, révélant un écart de compétitivité et de performance particulièrement prononcé entre les deux pôles économiques.

6- Un nouveau gazoduc stratégique entre la Russie et la Chine
La Russie et la Chine ont approuvé le projet de gazoduc Power of Siberia 2, mais n’ont pas encore arrêté les conditions tarifaires, a annoncé Gazprom mardi, mettant en lumière la volonté affirmée du président Xi Jinping de consolider son partenariat énergétique avec Moscou, en dépit des pressions occidentales. Ce gazoduc, appelé à acheminer jusqu’à 50 milliards de mètres cubes de gaz par an depuis les gisements arctiques de Yamal, traversant la Mongolie pour finalement rejoindre la Chine, offrant à Pékin une diversification stratégique de ses sources d’approvisionnement et un moindre recours au gaz naturel liquéfié américain. Contrairement aux infrastructures existantes, qui exploitent des réserves tournées vers l’Asie, ce nouveau tracé détourne vers la Chine des volumes autrefois destinés à l’Europe occidentale, marquant un repositionnement géoéconomique majeur. Après des années de tractations, le virage stratégique de Gazprom vers Pékin apparaît désormais comme définitivement engagé.

7- L’appplication Robotaxi de Tesla se hisse à la première place de la catégorie «Voyages» sur l’App Store d’Apple
L’application Tesla Robotaxi a déjà surpassé Uber sur l’App Store, s’emparant de la première place dans la catégorie «Voyages», alors que plus de 99% des utilisateurs actuels n’ont pas encore accès à l’ensemble des fonctionnalités proposées. Cette envolée spectaculaire des téléchargements témoigne de l’immense attente suscitée par les services autonomes de Tesla et laisse entrevoir un potentiel de demande considérable dès le lancement officiel de la plateforme.

Charles-Henry Monchau est Chief Investment Officer de la Bank Syz. Il apporte 25 ans d’expérience internationale dans l’investissement multi-actifs, fort de postes de direction précédents chez Dubaï Investments, Deutsche Bank, EFG Bank, Rothschild Bank AG à Zurich, Lombard Odier et BNP Paribas.
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