« Une criminalisation de l’action syndicale » : 300 personnes en soutien à la CGT convoquée au commissariat de Saintes

Sep 5, 2025 | Royan

« Je trouve ça injuste et risible », résume Mathilde Canivet, secrétaire générale de la CGT énergie 17. Vendredi 5 septembre, près de 300 personnes ont répondu à l’appel du syndicat pour l’accompagner au commissariat de Saintes à 13 heures précises. La CGT, qui s’est rassemblée devant le palais de justice, dénonce « une criminalisation de l’action syndicale ».

Cette audition fait suite à la journée du 4 mai 2023, lors de la venue du président de la République, Emmanuel Macron, à Saintes. De nombreux manifestants s’étaient fait entendre avec leurs casseroles en signe de rejet de la réforme des retraites. Ce jour-là, alors que le chef de l’État était au lycée Bernard-Palissy, des opposants avaient coupé le courant dans l’établissement et les habitations autour. Une enquête a été ouverte à la suite de cet incident, dont la gêne avait été réduite grâce à des générateurs.

Près de 300 personnes ont répondu à l’appel de la CGT pour soutenir Mathilde Canivet.
Près de 300 personnes ont répondu à l’appel de la CGT pour soutenir Mathilde Canivet.
Philippe Ménard/SO

« Ce ne sont pas nos manières »

Mathilde Canivet a été entendue comme témoin dans cette enquête pour dégradation de bien public, à la suite de la plainte déposée par Enedis. La syndicaliste avait envoyé un courriel interne afin de revendiquer cette action, trente minutes après la coupure, d’où sa convocation.

« Lors de mon audition, j’ai confirmé la revendication de la CGT et précisé de nouveau qu’il n’y avait pas eue de dégradation de bien public, ce ne sont pas nos manières, nous avons seulement procédé à la mise en sobriété énergétique », confie-t-elle ce vendredi à sa sortie du commissariat.

Aucun coupable

« Quand nous bloquons, ce n’est pas pour le plaisir, c’est parce que les salaires stagnent, que le coût des énergies augmente pour les usagers. C’est l’ego du président qui a été touché ce jour de mai 2023 », a-t-elle expliqué, devant ses nombreux soutiens, avant d’attaquer Enedis « qui maltraite ses agents ».

La Rochelaise regrette que cette procédure ait mis plus de deux ans à aboutir. Un changement de laboratoire pour l’analyse des échantillons prélevés explique ce long délai de traitement. Analyses qui n’ont par ailleurs rien donné. À ce jour, aucun coupable n’a été trouvé. À l’issue de l’enquête, le parquet devra se prononcer sur les suites ou non à donner.