La situation est critique au Pays Basque en raison du manque d’eau dans les rivières, les nappes phréatiques et les sources souterraines. Les 158 communes sont en alerte et la préfecture demande aux habitants de restreindre leur consommation non essentielle à partir de ce vendredi 15 août 18 h.,
Le Pays Basque connaît une sécheresse comparable à celle de 2022, qui reste dans la mémoire des agriculteurs et des habitants du territoire. Elle était qualifiée « d’historique » et la préfecture des Pyrénées-Atlantiques avait placée la zone en niveau « crise » (3 sur une échelle de 4). Sauf qu’elle était intervenue autour du 25 août 2022.
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En 2025, elle intervient plus tôt. Dès le 12 aout dernier, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques annonçait des restrictions d’eau à partir du vendredi 15 août 18 heures, avec un niveau « alerte » (2 sur une échelle de 4). Depuis, aucune précipitation n’est venue renforcer la ressource naturelle, et le prochain comité sécheresse qui devrait avoir lieu mardi prochain pourrait placer le territoire en alerte renforcée.
Nive, Nivelle et Saison très surveillés
Ces niveaux de vigilance ne tombent pas du ciel, contrairement à la pluie qui est en déficit depuis le début de l’année. Ils proviennent de données fournies par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et transmises aux professionnels usagers comme les agriculteurs, les industriels et les producteurs d’eau potable.
Au Pays Basque, la production d’eau potable est centralisée au sein de la communauté d’agglomération Pays Basque, qui en assure la maîtrise d’ouvrage, et qui confie ensuite à des prestataires ou à ses équipes le soin de traiter puis de distribuer la ressource. C’est sur le site de l’usine de la Nive, à Anglet, qu’Emmanuel Vivier, directeur de l’exploitation eau et assainissement de la communauté d’agglomération Pays Basque, scrute tous les jours les données de la DDTM concernant surtout trois cours d’eau : la Nive, la Nivelle et le Saison. C’est dans ces cours d’eau que sont installés des systèmes de captage de l’eau, qui va devenir l’eau potable distribuée dans les robinets des 158 communes, en plus des prélèvements effectués dans 200 sources souterraines. « Aujourd’hui, 80 000 litres d’eau soit l’équivalent d’une piscine olympique et demie sont consommés tous les jours au Pays Basque« indique Emmanuel Vivier.
Depuis 15 jours, les nappes phréatiques et les sources souterraines voient leur volume baisser de 30 à 40 % par rapport à une période normale. Quant aux trois cours d’eau structurants – la Nive, la Nivelle et le Saison – leur débit décroît. Ainsi, la Nive connait un débit actuel de 7 m³ par seconde alors qu’il était à 9 début août, la Nivelle est actuellement à 0,67 m³ seconde contre 1 m³ début août. Enfin, le Saison en Soule a un débit actuel de 2,4 m³ contre 4,4 début août. La Nive et la Nivelle sont en alerte renforcée (3 sur une échelle de 4). Le Saison également sauf qu’il est tout proche du seuil supérieur, de crise.
Des restrictions à partir du 15 août 18h et du bon sens
La préfecture a donc pris un arrêté le 11 août pour ériger tout un ensemble d’obligations. Elles concernent les agriculteurs et les industriels pour l’eau non potable et les particuliers pour l’eau potable. À partir de ce vendredi 18 h, il sera donc interdit de nettoyer sa voiture avec de l’eau potable et de remplir sa piscine. Pour arroser son jardin, il faudra attendre 20 h le soir et ne pas arroser après 8 heures le matin.
Emmanuel Vivier rappelle que la moindre fuite d’eau à la maison est de l’eau perdue, qu’une minute de douche en moins peut avoir des effets immédiats si les 321 000 habitants du territoire l’appliquent. Il conseille également à tous les particuliers qui le peuvent d’installer un récupérateur d’eau de pluie pour arroser ses plantes ou son jardin.