Alan Stivell : « Je dessine des harpes celtiques depuis l’âge de 14 ans »

Juil 28, 2025 | Royan

Le barde breton Alan Stivell sera à Royan le mardi 29 juillet à 20 h 30 à l’église Notre Dame pour un concert intimiste, juste accompagné par le claviériste Tangui Miossec. Au programme de ce récital intitulé « Cœur et Âme – Kalon hag Ene » des titres fondateurs et des morceaux revisités. Entretien.

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Le barde celtique s’est toujours promené avec une audace folle dans tous les univers musicaux. Capable de passer du fest-noz au trip hop, au rap et à l’electro, il sera sur la scène du théâtre Verdière le 10 juillet. Interview

Comment avez-vous eu cette idée de partir sur les routes pour donner des concerts dans les églises ?

Pour boucler la boucle. J’ai déjà eu cette expérience il y a très longtemps. À dix ans j’ai joué pour la première fois dans la cathédrale de Vannes. Je vous parle de ça c’était en 1953. J’ai remis ça, de temps en temps, dans les années 1980. C’est différent de ce que je peux vivre lors de concerts plus rock ou lorsque je suis accompagné d’un ensemble symphonique. J’aime cette diversité qui réside, je pense, en chacun de nous. Parfois on a des envies d’intériorité, de s’exprimer davantage en solo même si pour l’occasion je suis avec mon ami claviériste Tangui Miossec. Ça change aussi pour le public…

Jouer dans une église doit être particulier…

C’est un lieu de recueillement. Dans une église les gens vous écoutent religieusement (rire). Ce cadre m’amène à me dépasser, à vivre d’autres choses. Il y a le son, aussi, qui est fantastique. Le public est tout près. Il est au contact de la source du son. C’est comme si les gens avaient la harpe juste à côté de leurs oreilles.

Justement, parlons de cette fameuse harpe celtique si particulière qui est votre marque de fabrique. Quel rapport avez-vous avec cet instrument ?

Je dessine des harpes celtiques depuis l’âge de 14 ans mais il a fallu que j’attende qu’on veuille bien réaliser les prototypes que j’avais imaginés sur le papier pour pouvoir en jouer. Il faut dire que mes harpes électroacoustiques et électriques sortaient un peu de l’ordinaire et des traditions. La dernière que j’ai dessinée date de 2021. Il faut obtenir le son le plus cristallin possible et que ça se marie avec les innovations technologiques.

Vous définissez votre musique comme une musique du monde, aux confins de plusieurs influences…

C’est mon ADN depuis toujours. J’associe différents types de musiques comme le rock, la musique celtique… Je reste influencé par la musique bretonne mais j’y ai incorporé des influences gaéliques et anglo-saxonnes, sans oublier celle de la musique classique. On pourrait définir ma musique comme une musique du monde, globale. Je suis dans la création pure de A à Z mais avec toujours mes origines présentes quelque part. Je reste très attaché à ma culture bretonne.

Votre public a-t-il évolué au fil des ans ?

Heureusement qu’il n’y a pas que des gens de mon âge à mes concerts (rire). Je vois beaucoup de jeunes. Justement, mes différentes influences me font traverser toutes les époques. Je ne suis pas rattaché à telle ou telle mode.

Vous allez jouer des morceaux fondateurs de votre répertoire. Ça n’a pas été trop compliqué de les adapter à un format intimiste ?

Il a fallu effectivement adapter les morceaux pour un clavier, une harpe et une voix. Ça donne quelque chose de nouveau. Le public va redécouvrir des morceaux sous une autre forme. C’est ça qui est excitant.