C’était la dernière. La statue de saint Thomas a retrouvé sa place, ce 24 juillet 2025, à la base de la célèbre flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, aux côtés des onze autres apôtres. Sa pose a marqué la fin des travaux liés à l’incendie, il y a six ans, et le début d’une nouvelle aventure.

Elles ont enfin regagné leur place d’origine. En ce matin grisâtre du 24 juillet, la dernière statue des douze apôtres et des quatre symboles des évangélistes – le lion, le taureau, l’ange et l’aigle – orne à nouveau la base de la célèbre flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Si leur réinstallation avait débuté le 23 juin, après avoir été bénies par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, Saint Thomas a dû attendre un mois pour être remonté. Pesant plus de 100 kg pour trois mètres de hauteur, l’œuvre en bronze d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume devrait même retrouver sa couleur vert-de-gris, à l’instar de ses confrères.

Mais pourquoi avoir choisi de terminer par Saint Thomas ? Pour rendre hommage justement au concepteur et créateur de la flèche gothique, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. C’est lui qui avait ainsi dessiné la sculpture en lui donnant ses traits ! Autre point non négligeable, l’apôtre judéen est également connu pour être le saint patron des architectes, mais aussi des maçons, arpenteurs et tailleurs de pierre. L’occasion d’applaudir l’ensemble des corps de métier et savoir-faire qui ont permis de redonner toute sa dignité à l’édifice pluriséculaire. Si aujourd’hui, les statues sont encore cachées par l’échafaudage nécessaire aux couvreurs, elles seront tout à fait visibles à la fin du mois d’août lorsqu’il sera démonté.

Ces seize chefs-d’œuvre auraient d’ailleurs pu complètement disparaître si le hasard n’avait pas joué des coudes. Quatre jours seulement avant le terrible incident de Notre-Dame, le 15 avril 2019, ils avaient été déposés pour leur restauration en atelier. Un séjour en Dordogne qui leur avait ainsi permis d’échapper aux flammes et à une chute qui auraient pu leur être fatales. À partir de septembre, les tours seront ouvertes à la visite. Mais les travaux ne s’arrêteront pas là puisque l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame » ambitionne de parachever la construction de la cathédrale, notamment la maçonnerie du chevet. D’ici trois ans, Notre-Dame s’élèvera dans toute sa splendeur.
Lire aussi >> Notre-Dame de Paris, la transfiguration

