L’acteur Lorànt Deutsch fait étape en Saintonge pour « À toute berzingue », sa websérie historique

Juil 5, 2025 | Royan

« Oh Lolo, salut ! » Pouce en l’air et petit coucou, ce couple d’automobilistes n’hésite pas à ralentir sur le cours National pour saluer le comédien Lorànt Deutsch qui, malgré sa casquette, ne passe pas inaperçu dans le centre-ville de Saintes, jeudi 3 juillet en fin d’après-midi. Celui que le grand public a vu sur petit et grand écrans ces vingt-cinq dernières années a imaginé « À toute berzingue », programme court diffusé sur Youtube. L’idée est simple : raconter en une vingtaine de minutes l’histoire d’une cité, de l’Antiquité à nos jours.

Et cette semaine, c’est Saintes et ses alentours qui sont à l’honneur. « Je voulais trouver un format pour être sur Internet, confie le quadragénaire entre deux prises. On me disait souvent : ‘’quand est-ce que tu racontes l’histoire de Bordeaux ? Orléans ?’’ Avec Emmanuel (Sokol, son associé), on s’est lancé fin 2018. » Chez nous, ils sont passés par La Rochelle et Marennes-Oléron.

« Objectif 250 ! »

En près de sept ans, l’acteur Lorànt Deutsch et son compère ont mis en boîte près de 110 épisodes de « À toute berzingue ». « Objectif 250 ! » lance le comédien en remontant le cours National, avant de se rendre au Douhet pour aller voir le baptistère paléolithique.

Aux débuts de l’aventure, les vidéos ne dépassaient pas les sept minutes. « Après le Covid, on s’est rendu compte que les internautes pouvaient passer plus de temps sur nos vidéos, alors on a décidé d’allonger le format jusqu’à une vingtaine de minutes », indique Emmanuel Sokol, vidéaste et ami de longue date.

Lorànt Deutsch a été particulièrement marqué par la crypte de la basilique Saint-Eutrope, à Saintes.
Lorànt Deutsch a été particulièrement marqué par la crypte de la basilique Saint-Eutrope, à Saintes.
Anne Lacaud

Érudits locaux

Sollicité par les offices de tourisme, les collectivités, le duo monnaye ses vidéos in situ, qui comptabilisent entre 35 000 et 300 0000 vues. L’office de tourisme de Saintes Grandes Rives, l’Agglo a, par exemple, déboursé 8 000 euros hors taxes pour leur venue en Saintonge. « On garde le choix de la narration », insiste Emmanuel Sokol. Pour chaque vidéo, la méthode reste la même. « Je m’informe via Wikipédia, les sites des monuments nationaux, des villes et des offices de tourisme, déroule le comédien. Je me constitue une trame que je confronte ensuite aux érudits locaux. »

Le site gallo-romain du Fâ à Barzan.
Le site gallo-romain du Fâ à Barzan.
Jean-Marc Carment / SO

Pour le cas saintais, Lorànt Deutsch s’est rapproché de Muriel Perrin, la directrice du Service patrimoine de la Ville de Saintes, Cécile Trébuchet, guide conférencière ou encore Jean-Louis Hillairet, archéologue qui a étudié les voies romaines. Point de départ essentiel pour l’acteur. « On connaît l’existence de Mediolanum Santonum parce qu’elle était l’extrémité de la via Agrippa qui la reliait à Lugdunum (Lyon), rembobine-t-il. Ce n’était pas un hasard, c’était la capitale de l’Aquitaine au début de notre ère, elle avait la puissance de Milan. »

Au cœur du golf de Fontcouverte, on trouve des vestiges de l’aqueduc gallo-romain qui alimentait Saintes en eau il y a 2 000 ans.
Au cœur du golf de Fontcouverte, on trouve des vestiges de l’aqueduc gallo-romain qui alimentait Saintes en eau il y a 2 000 ans.
Archives É. L. /SO

Fan de la crypte

Pour les besoins de leur vidéo, les deux compères ont notamment foulé le sol de l’amphithéâtre, se sont rendus au golf de Fontcouverte où l’on peut admirer les piles restaurées de l’aqueduc. Ils sont aussi allés jusqu’à Barzan. « Le Fâ était à Saintes ce qu’était Ostie à Rome, le port principal qui permettait les échanges commerciaux », se réjouit le quadragénaire à la gouaille si particulière. Pons et son donjon, la cathédrale Saint-Pierre, Saint-Eutrope et sa crypte comptent parmi les étapes du duo. Ce dernier lieu reste le favori du comédien. « La crypte est tellement vaste, aérée, la qualité de ses constructions et son sarcophage, tout ça, je ne l’ai vu nulle part ailleurs. » La diffusion en ligne est prévue pour le début du mois d’août.