« Une éolienne en mer ça prend l’eau, pas le projet » : pour le préfet, le parc éolien au large d’Oléron n’est pas menacé

Juil 5, 2025 | Royan

Il y a quelques jours, le journal « La Tribune » annonçait qu’il ne restait – au mieux – qu’un seul candidat à l’appel d’offres pour devenir le développeur du premier parc éolien au large de l’île d’Oléron, parmi les neuf candidats qui y avaient initialement répondu. Des défections qui illustreraient un manque d’attrait croissant pour le projet, lié en partie à la technicité du dossier, à la réticence d’une partie de la population mais aussi au prix de vente plafonné de la future électricité produite. De quoi remettre en cause le projet dans sa globalité ? Pas selon la préfecture, à l’initiative d’une réunion publique ce jeudi 3 juillet au sein de l’université de La Rochelle.

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« Ce qu’indique ‘’Sud Ouest’’, nous ne sommes par en mesure de le confirmer, car cette procédure est concurrentielle et donc confidentielle », a d’abord expliqué Brice Blondel, le préfet de la Charente-Maritime. « Je ne peux pas commenter », a-t-il précisé à propos des défections.

« Si jamais il devait arriver qu’il n’y ait pas de candidat retenu, ça ne remettrait pas en cause la volonté de l’État de concevoir ces programmes »

« Mais ces procédures d’appel d’offres sont prêtes pour s’adapter à ce type de difficultés. Si le sujet est celui du prix plafond de l’électricité qui ne serait pas assez attractif, rappelons que ce prix a été fixé dans un dialogue compétitif avec les candidats, qu’il est donc censé leur convenir. Mais si entre-temps, le contexte géopolitique et l’inflation ont fait leur chemin, si jamais il devait arriver par malheur qu’il n’y ait pas de candidat retenu, ça ne remettrait pas en cause la volonté de l’État de concevoir et de financer ces programmes. Ça voudrait dire relancer une consultation avec des paramètres ajustés dans un calendrier restreint. »

Le préfet Brice Blondel (deuxième à gauche) a voulu rassurer sur le projet « Oléron 1 ».
Le préfet Brice Blondel (deuxième à gauche) a voulu rassurer sur le projet « Oléron 1 ».
Jean-Christophe Sounalet / SO

« Un grand retard »

Avant d’ajouter : « Par définition, une éolienne en mer ça prend l’eau, mais le projet non », comme une réponse au titre de l’article de « Sud Ouest », intitulé « le projet de parc éolien au large de l’île d’Oléron prend l’eau ». Cette réunion publique a aussi permis de réaffirmer les objectifs français en matière de mix énergétique. L’éolien en mer produit actuellement en France 1,5 GW d’électricité, à mettre en perspective avec l’objectif de 40 GW en 2050. « La France a un grand retard dans ce domaine. En 2035, nous voudrions déjà atteindre 18 GW, ce qui est moins que la production actuelle du Royaume-Uni en la matière », a insisté le préfet. Officiellement, le calendrier d’une livraison du parc éolien pour 2032 est toujours d’actualité.

Le lieu d’atterrage a été choisi

Le suspens aura été long. Depuis plusieurs mois, les équipes de RTE (le gestionnaire qui s’occuperait de transporter l’électricité entre le parc éolien et la terre ferme) devaient définir le point d’atterrage des câbles sur le continent. Si l’on savait que cela serait dans le quartier de Chef-de-Baie à La Rochelle, restaient encore deux possibilités : au niveau du port de pêche ou sous la plage de Chef-de-Baie. C’est finalement le port qui a été choisi, suite aux études géophysiques et géotechniques, en raison de sa nature déjà artificialisée.