Les couleurs éclatantes de l’Outre-mer ont une nouvelle fois investi les rues de Paris, transformant la capitale en un véritable kaléidoscope culturel. Dimanche 29 juin 2025, les Antillais et leurs voisins d’Amérique latine ont mis en lumière une culture vivante et vibrante, au cœur même de la ville lumière.
Plus qu’une fête, ce carnaval tropical réaffirme que la culture des Antilles, riche de ses traditions et de ses rythmes, est un héritage précieux qui fait partie intégrante du patrimoine français et du paysage parisien.
Dimanche 29 juin 2025, Paris s’est parée de ses plus belles couleurs tropicales pour accueillir » L’Outre-mer met en scène son carnaval ! « , organisé par la Fédération du Carnaval Tropical, présidée par Teddy Lacroix. Sous un soleil de plomb, 22 groupes venus des Antilles-Guyane, des Caraïbes, du Brésil, du Pérou et de la Bolivie ont défilé dans une ambiance festive et familiale, au rythme des tambours, des chants et des sourires éclatants.
Malgré la chaleur écrasante et des contraintes logistiques, l’événement a su garder toute sa magie et son authenticité, rassemblant petits et grands autour d’un même plaisir : célébrer la richesse culturelle ultramarine au cœur de la capitale.
Un parcours écourté et une fête réussie
Initialement prévu pour relier la Place du Trocadéro au boulevard Victor Hugo à Saint-Ouen, le cortège a finalement dû s’arrêter à l’Avenue de la Porte de Saint-Ouen, suite à une décision préfectorale pour des raisons de sécurité. Un coup dur pour les organisateurs, mais qui n’a pas entamé l’enthousiasme des participants et du public.
» Nous avons eu trois heures de retard car la distance du parcours, allongée de 7 à 9 km, et la chaleur ont mis les groupes à rude épreuve « , explique Teddy Lacroix, président de la Fédération. » Malgré ces difficultés, aucune altercation ni débordement n’a été signalé : Pas de violence, pas de débordement, seulement de la musique et de la joie « , se réjouit-il.
Le défilé s’est donc déroulé dans un esprit pacifique et festif, fidèle à la tradition des carnavals antillais, et a offert un véritable moment de respiration pour les habitants de la région parisienne.
Préparatifs sous haute tension : l’envers du décor
L’organisation de cette édition a été marquée par plusieurs obstacles en amont. Après plusieurs refus et hésitations liés aux mesures de sécurité renforcées, notamment à la suite des incidents lors de la Fête de la Musique, l’autorisation préfectorale a été obtenue in extremis, la veille même du carnaval.
Une situation stressante pour les organisateurs, qui ont dû ajuster leur logistique à la dernière minute et mobiliser rapidement bénévoles, groupes et partenaires pour garantir la tenue de l’événement. » Sans le soutien déterminant de la Région Île-de-France, principal partenaire et financeur, la manifestation n’aurait pas pu voir le jour « , insiste Teddy Lacroix, qui tient à remercier particulièrement Valérie Pécresse et Patrick Karam pour leur confiance.
Une fête populaire et ouverte à tous
L’esprit de ce carnaval a été celui d’une fête populaire, sans thème imposé, qui se veut proche des traditions des Antilles. « Le public peut partager la fête, être en communion avec les troupes. C’est cela qui fait l’âme de notre carnaval « , souligne Teddy Lacroix. Le défilé a traversé des quartiers emblématiques, offrant un spectacle vivant et coloré dans un environnement souvent perçu comme moins festif que les grandes artères touristiques. De la Place du Trocadéro à la Porte Maillot, en passant par Porte Dauphine et les Ternes, le public, souvent familial et curieux, s’est laissé gagner par la joie contagieuse des musiciens et danseurs.
Une richesse multiculturelle qui fait la force du carnaval
Le carnaval a réuni 22 groupes venus de l’Île-de-France, ainsi que des délégations étrangères, notamment du Brésil, du Pérou et de la Bolivie. Cette diversité a donné au cortège une dimension véritablement internationale, fidèle à l’esprit du carnaval tropical.
Chaque groupe a apporté ses rythmes, ses costumes et ses traditions, mêlant la chaleur des Caraïbes à la vitalité de l’Amérique latine, pour un spectacle riche et varié. Le char festif Andy Wood, porté par la Caribbean Break, a clôturé la parade de façon spectaculaire. Sur ce char, toute la famille royale du carnaval, la reine fraîchement élue le 7 juin, la reine-mère Mireille, Dictone le roi du carnaval, Kylie la mini-reine et leurs dauphins Harry et Jean-Elle, a entraîné dans son sillage plus de 600 personnes, dans une atmosphère euphorique et fédératrice.
Une mobilisation collective et un succès partagé
Cette édition du carnaval a été une réussite collective. Derrière les costumes flamboyants et les rythmes entraînants se cache une organisation complexe, portée par des bénévoles dévoués, des présidents d’associations, des troupes passionnées, et de nombreux partenaires. La Fédération du Carnaval Tropical a su fédérer ces forces vives, tout comme France-Antilles, qui a joué un rôle essentiel dans la médiatisation et la visibilité de l’événement.
Pour Teddy Lacroix, cette réussite est une victoire sur les doutes et les obstacles : » Certains pensaient que nous n’y arriverions pas. Grâce à l’énergie de tous, nous l’avons fait. » Il conclut en donnant rendez-vous » très bientôt » pour de nouvelles festivités, témoignant de la volonté de pérenniser cette fête populaire au cœur de Paris.
L’Outre-mer, une culture vivante qui fait danser Paris
Au-delà du simple spectacle, ce carnaval est la preuve vibrante que l’Outre-mer ne se limite pas à une géographie lointaine, et s’ancre profondément dans la vie parisienne et francilienne. En mêlant traditions, convivialité et ouverture, il fait vibrer la capitale et invite chacun à la découverte et au partage.
Dans un contexte parfois marqué par les tensions et les contraintes, cette manifestation rappelle que la culture ultramarine est une formidable source de joie, de diversité et d’espoir, qui a toute sa place dans le paysage culturel français.
Carole D’alexis, Responsable Communication & Partenariats, revient sur cet événement majeur : » Ce carnaval tropical montre que l’Outre-mer a toute sa place au cœur de Paris. Ce carnaval reste un moment fort. Après le Covid, le public avait besoin de se retrouver, de danser et de célébrer ensemble. Je remercie chaleureusement la Région Île-de-France, tous les bénévoles, la Caribbean Break et France-Antilles qui nous accompagnent pour la couverture médiatique. Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de cette édition. «
Ce carnaval tropical, à la fois festif et rassembleur, illustre parfaitement la vitalité et la richesse de la culture ultramarine au cœur de Paris. Plus qu’un simple événement, il est un véritable symbole d’unité, de partage et de diversité culturelle, qui transcende les frontières et les générations. En dépit des obstacles et des contraintes, la mobilisation collective des organisateurs, des bénévoles, des artistes et des partenaires démontre que la culture des Outre-mer est une source inépuisable d’énergie et de fierté pour toute la communauté.
Alors que les rythmes envoûtants et les couleurs flamboyantes s’éloignent peu à peu des rues parisiennes, l’écho de cette fête continue de résonner dans les cœurs, rappelant à tous que la culture des Antilles et de l’Outre-mer fait partie intégrante du patrimoine vivant de la France. Ce rendez-vous populaire, désormais ancré dans le calendrier culturel parisien, promet de revenir encore plus fort, pour faire danser et vibrer la capitale aux couleurs des îles et des territoires ultramarins.
Info Pratique :
Le carnaval tropical de Paris fête son 25ème anniversaire. Rendez-vous sur les Champs Élysées ce dimanche 6 juillet à partir de 13h. Un carnaval qui se déroulera sur le thème, « AMAZONIES ».
Liste des groupes inscrits à concourir au Grand Prix Ville de Paris et dans les 3 autres catégories :
· ADOM – ASSOCIATION SINNAMARY – AZULINHA – CAPORALES MI VIEJO SAN SIMON PARIS – CAPORALES SAN SIMON COCHABAMBA – CONSEJO PRO BOLIVIA – DANSEUSES D’OR – DAVINA SAMBA – ECOLE DE SAMBA VILA SENA-SAMAMBAIA – ECOLE SANTA DE BRASIS – STAMPAS DEL PERU – ETHNICK’97 – HIBISCUS D’HAÏTI – LOS CARNAVALEROS (nota musical) – NIKEENYAPARADAYS – NKP DANSE – SAMBA EM PARIS – SOLIDARITÉ INTERNATIONALE – TALENTOS PERU – TROPIKANA.