Par
Nicolas Gosselin
Publié le
24 juin 2025 à 17h38
Après la fête de la musique, les services de police ont recensé 145 cas de piqûres en France mais d’autres victimes auraient échappé aux statistiques du ministère de l’Intérieur, notamment à Bordeaux…
Thomas Mesnier, le chef du pôle Urgences au CHU de Bordeaux, raconte que la nuit du 20 au 21 juin où il était de garde, l’hôpital Pellegrin a atteint une activité record aux urgences à cause « des gens qui ont abusé un peu de la fête » et en second lieu, de « l’effet piqûres ». Pour ce motif, l’urgentiste évoque auprès d’actu Bordeaux « une dizaine d’admissions ».
Sans analyses toxicologiques, c’est impossible de faire le distinguo entre les vrais cas de piqûres et les mauvais plaisantins qui piquent pour faire peur.
Plus exactement, 12 patients auraient été pris en charge sur Pellegrin et Saint-André sur la nuit de la fête de la musique. D’autres sont venus en début de semaine donc le CHU de Bordeaux en comptabilise environ une vingtaine au total et il s’agit de jeunes hommes et jeunes femmes à parts égales.
Certains avaient des traces de piqûres, d’autres non. Aucun n’avait de symptôme de soumission chimique.
Renseignements pris auprès de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) et de la préfecture, aucune plainte n’aurait été enregistrée en Gironde à ce sujet. Aucune analyse toxicologique n’aurait donc été demandée.

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Psychose ou réalité ? Quelques jours avant la fête de la musique, des rumeurs sur les réseaux sociaux faisaient écho que des hommes prévoyaient de piquer des femmes mais selon plusieurs collectifs féministes, il s’agirait principalement de fake news orchestrées par des groupes d’extrême-droite et masculinistes.
« L’objectif de leur opération est de dissuader les femmes et les minorités de genre d’aller dans la rue pour la fête de la musique. Plus largement, ils veulent restreindre l’accès des femmes à l’espace public », pointe Maëlle Noire, membre de la coordination nationale de NousToutes et chercheuse spécialisée dans le genre, dans cet article d’actu.fr.
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Pour autant, les cas de piqûres existent bien. Fin 2022, l’année où le phénomène est devenu médiatique en France, on recensait plus de 2 000 plaintes pour agression à la seringue. En revanche, les cas de soumissions chimiques sont rares, voire nuls, selon Leïla Chaouachi, pharmacienne et experte d’une enquête diligentée par l’Agence nationale de sécurité du médicament, interrogée par actu.fr.
« Avec l’ANSM, on avait fait un état des lieux pour essayer de comprendre ce qu’il en était. Sur les centaines, voire les milliers de cas rapportés, on n’a retrouvé aucune substance suspecte. Il n’y a pas eu de soumission chimique, car pas d’administration de substances ni de commission de fait criminel ou de délit après la piqûre », développe-t-elle.
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