Saint-Pée-sur-Nivelle à la Une : la menace d’une mise sous tutelle pour raison financière

Juin 26, 2025 | Saint-Pée/Biarritz

Menacée par les éventuelles crues des eaux de la Nivelle et de ses affluents, la commune de Saint-Pée-sur-Nivelle l’est aussi en raison de sa situation financière très dégradée. La capacité de désendettement de la collectivité, estimée à plus ou moins 11,6 années en début d’exercice, flirte en effet dangereusement avec le seuil d’alerte de 12 ans défini par la préfecture avant d’envisager une mise sous tutelle.

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Sous pression, la commune s’engage à faire mieux sur l’objectif de production de logements sociaux. Mais le retard est immense et les marges de manœuvre très limitées. « Même avec une baguette magique, on n’arriverait pas aux objectifs », dit le maire

Le maire Bernard Elhorga dit avoir mesuré l’ampleur du défi à relever au fil des mois qui ont suivi le scrutin anticipé de 2023. Il tente depuis, sinon de redresser la barre, a minima d’agir en responsabilité, pour limiter le dérapage.

Chaque dépense est évaluée dans le détail. Et la plupart des projets sont à l’arrêt. « Cela ne veut pas dire qu’on ne fait plus rien, c’est simplement que tant qu’on n’est pas sûr d’obtenir de subventions pour les financer, on n’y va pas », résume le premier magistrat.

Le tableau dépeint est d’autant plus préoccupant que les retombées des transactions immobilières accusent une forte baisse depuis deux ans et surtout que Saint-Pée ne possède « plus de bijoux de famille pour se désendetter », prolonge-t-il. « La seule chose qu’il nous reste, c’est de la forêt (environ 2 000 hectares, NDLR). Mais il n’est bien sûr pas question de la vendre », rassure-t-il.

La nouvelle hausse de l’imposition locale actée pour 2025 (+ 2 %) est replacée dans ce contexte, regardée comme la seule véritable option pour dégager de nouvelles recettes. « Le préfet m’a également bien fait comprendre au début du mois que pour obtenir des subventions de l’État il faut de notre côté être au taquet en termes de taxes et d’impôts locaux. Or c’est loin d’être le cas sur la commune, qui reste bien en dessous de la moyenne départementale et de la moyenne nationale », dit-il encore.

56 000 euros ont été sanctuarisés sur le budget 2025 pour lancer coûte que coûte la rénovation de l’église et derrière le sauvetage de l’orgue. Un ambitieux chantier, programmé en plusieurs phases, qui dépendra plus que jamais de la capacité à mobiliser à la fois des subventions publiques et des fonds privés.