À l’Île Maurice, c’est une première historique. Tous les syndicats font front commun ce samedi 21 juin 2025. En ligne de mire, la réforme du gouvernement visant à repousser à l’âge de 65 ans le départ à la retraite. Deux grandes mobilisations sont organisées à Rose-Hill et dans la capitale à Port-Louis.
Annaëlle Dorressamy / Abdoollah Earally
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Publié le 21 juin 2025 à 16h01, mis à jour le 21 juin 2025 à 19h17
Une mobilisation d’une ampleur inédite secoue l’Île Maurice ce samedi. À l’appel de l’intersyndicale, des milliers de Mauriciens sont descendus dans les rues pour dire non à la réforme gouvernementale de repousser l’âge de la retraite à 65 ans.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Maurice : manifestation historique qui unit tous les syndicats contre le report de la retraite à l’âge de 65 ans
L’Île Maurice vit un moment fort et unique d’unité syndicale. En effet, tous les syndicats et tous les secteurs confondus se mobilisent dans les rues de Rose-Hill et de Port-Louis pour contester la décision du gouvernement de rallonger l’âge d’éligibilité de la Basic Retirement Pension (BRP).
Le Premier ministre, Navin Ragoolam entend repousser progressivement l’âge légal de départ à la retraite, de 60 à 65 ans, dans les cinq prochaines années.
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La journée a débuté par une première manifestation dans le centre ouest de l’île, à Rose-Hill. Les rues ont été envahies par une foule dense, vêtue de tee-shirts blancs floqués du message : « Ne touchez pas à notre pension ».
Les manifestants brandissaient des pancartes avec un slogan similaire : « Pa touse nou pension. Bizin paye à 60 ans non à 65 ». Dans une ambiance bruyante et déterminée, près d’un million de Mauriciens ont répondu présent.
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Le Premier ministre, Navin Ragoolam, en poste depuis octobre 2024, défend une mesure qu’il juge « vitale et inévitable » pour l’économie du pays.
En effet, depuis 1958, tout citoyen mauricien âgé de 60 ans reçoit automatiquement une pension vieillesse de 15 000 roupies par mois, soit l’équivalent de 290 euros, ce qui représente près de 75% du salaire minimum sur l’île sœur.
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Aujourd’hui, ce système de retraite représente à lui seul 26% du budget national, soit autant que les dépenses combinées de l’Education nationale, de la santé et du logement. Un poids jugé « trop lourd » par l’exécutif, qui souhaite réformer ce modèle.
La contestation actuelle dépasse la question budgétaire. Elle intègre aussi les inquiétudes d’une population vieillissante, attachée à ses acquis sociaux.