Vente d’un carrelet à Saint-Palais-sur-Mer : « Nous avons passé ici des moments de bonheur ! »

Juin 17, 2025 | Royan

Les souvenirs remontent à la surface. Il s’en est passé, ici, des petits moments de bonheur. On est sur la commune de Saint-Palais-sur-Mer à quelques pas de la place du Concié et du Puits de l’Auture. Si le carrelet vert de Gérard et Mireille Vignaud pouvait parler, il en raconterait des histoires. Et pas seulement des récits de pêche. Le carrelet est devenu au fil du temps plus qu’un ponton de pêche sur pilotis. On parle d’un art de vivre, un repère incroyable perché au-dessus des flots pour admirer un coucher de soleil, un verre de rosé entre les mains, un petit air de Brassens, « Les copains d’abord » par exemple, en fond sonore.

Le couple, qui habite Le Gua, l’occupe depuis vingt-cinq ans. Tout a commencé il y a fort longtemps, lorsque Gérard, âgé de 14 ans, cirait les bancs du lycée Champlain, à Royan. « Le carrelet appartenait au père d’un copain. On venait ici à mobylette. J’avais demandé à « Mimile » qu’il pense à moi si un jour il le vendait. Lorsqu’il est tombé malade, en 2000, il m’a appelé un soir pour me dire que si je le voulais, c’était maintenant ou jamais. Quarante ans après, je n’y pensais plus. Ça faisait tellement longtemps… Je suis venu le voir le lendemain et on a fait affaire tout de suite », raconte l’intéressé. En 1999, la tempête du siècle était passée par là et avait sacrément amoché la structure. « C’est le seul qui est resté debout, avec un autre. Tous les autres ont été emportés. »

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Le carrelet vert de Gérard et Mireille Vignaud a été reconstruit à l’identique après Xynthia.
Le carrelet vert de Gérard et Mireille Vignaud a été reconstruit à l’identique après Xynthia.
JEAN-CHRISTOPHE SOUNALET/SO

En revanche, pour Xynthia, en 2010, ce fut une autre paire de manches. « Il restait juste les marches et deux poteaux. Mes neveux ont miraculeusement récupéré la roue et le mât qu’on utilise pour le filet dans l’eau. Pour le reste, on a tout reconstruit à l’identique. Il n’y a par exemple pas de terrasse devant le système de pêche. On est au-dessus de la mer. Les autres, à côté, sont plus modernes et complètement fermés. Même si nous n’avons pas pu dater son année de construction, notre carrelet fait partie des deux plus anciens dans le secteur », assure Gérard qui ne veut pas donner de faux espoirs. « Si vous pensez que vous allez remonter de nombreux poissons, vous risquez d’être un peu déçus. »

Techniquement, le carrelet est un filet carré tendu sur une armature plane et descendu horizontalement au moyen d’un treuil depuis un ponton qui avance en mer. Après quelques minutes d’attente, pour dissipation du trouble causé par la descente, le filet est remonté assez rapidement, emprisonnant en principe des poissons. « On y a pêché des crevettes, des mulets… Rien de miraculeux », avoue-t-il. Apparemment, ce sont surtout les journées entre amis, les pique-niques et les apéritifs qui ont animé les lieux.

Gérard et Mireille Vignaud ont décidé de se séparer de leur carrelet après 25 ans « de petits bonheurs ».
Gérard et Mireille Vignaud ont décidé de se séparer de leur carrelet après 25 ans « de petits bonheurs ».
Jean-Christophe Sounalet/SO

Posséder un carrelet demande tout de même d’être un peu bricoleur. « C’est de l’entretien régulier et nous n’avons plus trop le temps. » Le couple, aujourd’hui, n’en profite plus beaucoup. Raison pour laquelle il a mis en vente ce petit coin de paradis. « Peu importe le prix. D’ailleurs, il doit être validé par la commission ad hoc qui va se réunir bientôt. On ne peut pas faire de spéculation sur un carrelet. C’est interdit. Nous voulons juste qu’il continue à faire le bonheur d’autres personnes et que ce patrimoine subsiste. » Pour le meilleur et le meilleur !

Gérard et Mireille Vignaud sont joignables par mail (gerard.vignaud1954@gmail.com).