Aix-les-Bains triple sa capacité de stockage d’eau pour alimenter l’agglomération

Juin 4, 2025 | Aix-les-Bains, Chambéry

Aix-les-Bains a la chance de pouvoir compter sur le lac du Bourget pour assurer son alimentation en eau potable : sa contenance est telle qu’elle correspond à la consommation annuelle des Français !

Tandis que les communes alentour, elles, sont parfois en souffrance l’été. « Il y a deux ans, on a dû alimenter deux territoires de Grand Lac par camion citerne », rappelle le président de la communauté d’agglomération, Renaud Beretti.

Pour assurer un meilleur partage de la ressource, éviter d’assécher les sources et cours d’eau de ces communes, Grand Lac a engagé un énorme chantier dès 2020, appelé barreau Est. Il s’agit de la construction d’un aqueduc souterrain de sept kilomètres pour acheminer l’eau puisée dans le lac jusqu’à Drumettaz-Clarafond.

Alimentation en eau autour d’Aix-les-Bains : 5,2 millions d’euros pour les nouveaux réservoirs 

© Marie-France Sarrazin – Le nouveau réservoir est doté d’une porte hydraulique, impliquant à la fois moins de contraintes d’exploitation et évitant toute malveillance en n’ayant aucun accès direct à la cuve.

Cette eau transitera par les réservoirs de Corsuet désormais achevés au terme de 19 mois de travaux. La capacité du réservoir historique (2 000 m3), construit en 1908 par Léon Grosse, a été triplée grâce à la construction d’un autre réservoir de 2 000 m3 à proximité immédiate, et de deux autres de 1 000 m3, un peu plus haut dans la forêt.

Ces nouveaux équipements sont assortis d’une station de pompage flambant neuve. Sont intervenues sur le chantier les entreprises Albertazzi, Fontaine TP, Léon Grosse, le cabinet d’architecture Adela, le cabinet d’études Merlin et CSPS 3D.

Ces installations ont été inaugurées mardi 3 juin. « Elles ont coûté 5,2 millions d’euros HT, financés à 77 % par Grand Lac, à 22 % par l’Agence de l’eau et à 11% par le Département », précise le vice-président de l’Agglomération à la gestion de l’eau, Robert Aguettaz.

Le coût intégré au montant global du barreau Est devrait probablement avoisiner les 14 millions d’euros à terme.

© Marie-France Sarrazin – Une nouvelle station de pompage de 100 m2 a été construite, à côté des deux réservoirs de 2000 m3.

Un acheminement gravitaire pour alimenter en eau l’agglomération d’Aix-les-Bains

Comment ça marche ? A Aix-les-Bains, l’usine de production de la baie de Mémard traite l’eau provenant du lac et de la nappe d’accompagnement du Sierroz. La station de pompage se met en route dès que le réservoir est en appel.

Le premier niveau, dans la forêt de Corsuet, permet d’alimenter les secteurs lac, Pont-Rouge, les gros réservoirs centraux de Chantemerle et Chevaline à Aix-les-Bains, puis une partie de Grésy-sur-Aix.

L’eau remontée dans les deux cuves du haut de Corsuet par la station de pompage descendra gravitairement jusqu’au réservoir de Silien, au bout du réseau, desservant Drumettaz-Clarafond et Viviers-du-Lac.

Les communes du pied du Revard seront ainsi couvertes, de même que La Biolle, alors qu’une connexion avec Grésy-sur-Aix est prévue.

« Nous allons également pouvoir secourir Le Bourget-du-Lac, qui possède une seule ressource gravitaire, importante, mais dont le débit descend considérablement l’été. Cela nous oblige à acheter de l’eau à Grand Chambéry et nous coûte cher. Nous avons commencé la connexion entre Viviers-du-Lac, au rond-point des quatre chemins, et Technolac », informe Magali Pinson, responsable du service eau potable.

Des travaux sur le réseau d’assainissement à Sainte-Foy-lès-Lyon

Vers la réhabilitation de l’usine de traitement de Mémard

© Marie-France Sarrazin – Grand Lac n’a pas touché au génie civil de la cuve du réservoir historique, en parfait état.

Le chantier du barreau Est est loin d’être terminé et devrait être livré en 2030. L’aqueduc souterrain est réalisé jusqu’au quartier de Saint-Simond, à Aix-les-Bains. Reste à rallier le réservoir de Silien et à concevoir une petite station de pompage pour faire remonter l’eau jusqu’au réservoir des Massonats, une partie n’étant pas gravitaire.

Par la suite, Grand Lac envisage de réhabiliter l’usine de traitement de Mémard, datant de 1995, devenue obsolète. « La nature de l’eau du lac évolue. Maintenant, on doit composer avec les cyanobactéries et la moule quagga. Le traitement actuel n’est pas adapté. Une fois le diagnostic réalisé, indiquant le bon process, il faut programmer ces travaux budgétairement », complète Magali Pinson. Ils pourraient intervenir d’ici deux à cinq ans.