Nuit Blanche 2025 : un manifeste pour rêver au nom du 7e art

Mai 20, 2025 | Paris

Nuit Blanche 2024 à Montmartre, Ville de Paris

C’est l’un des évènements les plus attendus de l’agenda culturel parisien :  Nuit blanche revient le 7 juin prochain pour sa 24e édition. Cette année, le cinéma est mis à l’honneur dans une scénographie moderne orchestrée par la réalisatrice, scénariste et actrice Valérie Donzelli. Aux côtés du septième art : musique, danse, théâtre, installations futuristes… C’est l’art contemporain sous toutes ses formes qui s’apprête à investir les rues de la capitale le long d’une nuit riche en émotions. Plus qu’un rendez-vous culturel, Nuit blanche 2025 est pensé comme un acte de résistance artistique, une lutte contre la monotonie du quotidien, menée tambour battant par la création et l’imagination. On vous parle plus en détails de cette édition qui s’annonce mémorable. 

Une édition placée sous le signe du 7e art et de la résistance

Nuit blanche 2024 au Parc de Belleville - Ville de Paris
Nuit blanche 2024 au Parc de Belleville – © Ville de Paris

Cette année, le cinéma est mis à l’honneur : il investit toute la capitale, ses institutions culturelles les plus emblématiques, ses places, ses squares, et des endroits plus confidentiels. Le 7 juin, Paris se transforme en véritable plateau de cinéma géant. On y célèbre le cinéma oui, mais un autre cinéma, celui dont on parle moins : le cinéma de femmes qui ont marqué l’histoire de cet art, mais aussi les documentaires, les films expérimentaux, les comédies… Chantal Akerman, Agnès Varda, Alice Guy, Delphine Seyrig, Germaine Dulac, et Jacqueline Aubry seront mises à l’honneur dans cinq lieux de projection en plein air : le quai de Valmy (10e), la place des Fêtes (19e), la place Nathalie Sarraute (18e), les jardins Saint-Paul (4e), et la Place Ferdinand Brunot (14e). Les œuvres seront projetées dans leur intégralité, comme une invitation à la contemplation, et surtout : à prendre le temps (après tout, vous avez toute la nuit devant vous !). Au-delà du septième art, la programmation entière -pluridisciplinaire et éclectique- est pensée comme une douce résistance, dont les armes sont le rêve et l’imagination. Valérie Donzelli l’explique :

C’est une Nuit Blanche que je veux totalement poétique, avec des armes douces, afin d’inviter les promeneurs à rêver, à prendre le temps de regarder autour d’eux, à changer leur perception du monde, qui va parfois vers la rapidité et l’efficacité. J’ai envie de les ramener à quelque chose de beaucoup plus doux.

Nuit blanche 2025, c’est toute une nuit pour rêver, pour briser la monotonie et la frénésie du quotidien. Pour cette “résistance par l’art”, Valérie Donzelli s’est entourée d’artistes qui résistent à leur façon et feront de lespace diurne parisien un lieu de création. 

« Un espace de résistance, de liberté créatrice et humaine, dans laquelle l’art sera à hauteur d’homme et de regard. Le public pourra vivre l’art la nuit et dans la ville comme un lieu qui résiste à la frénésie du jour.”

Paris transformé en décor de films le temps d’une nuit

Céline Bozon, Les pointes lunaires - Ville de Paris
Céline Bozon, Les pointes lunaires – © Ville de Paris

Au-delà des projections d’œuvres, c’est tout Paris qui se transformera en décor de films géant la nuit du 7 juin, comme dans un immense rêve. Dans ce Paris métamorphosé en espace onirique, les institutions culturelles se prêtent à la fête. La Fondation Louis-Vuitton projettera dans son auditorium plusieurs films réunis autour d’un thème commun : la résistance, sous toutes ses formes. Au Petit Palais, Gaumont et La Fémis s’unissent pour offrir une traversée complète dans l’histoire du septième art, avec extraits de films, images d’archives, montages inédits, ciné-concert et DJ sets pour danser toute la nuit. Un court métrage inédit de Michel Gondry, réalisé spécialement pour l’occasion, sera diffusé dans différents endroits de la capitale dont la place Raoul-Dautry dans le 15e : un film d’animation poétique, entièrement en papier découpé, qui présente avec humour, poésie et absurdité le making-off décalé d’un Nuit Blanche imaginée. Après avoir contemplé et admiré, à vous de jouer : à Villejuif, vous pourrez créer votre propre film dans des décors de cinéma ! Pour cette nuit de festivités,  Michel Gondry installe dans la ville son Usine de Films Amateurs, un dispositif participatif et accessible gratuitement à tous. L’école des Beaux-Arts et l’ancien bureau de poste se changent en plateaux de tournages, disponibles pour créer votre propre court métrage, de l’écriture du scénario à sa projection. Enfin, à Arcueil, partez pour une visite guidée sur les traces de Kaamelot d’A.Artier et J-Y Robin, et du Fabuleux destin d’Amélie Poulain, commentée par Sofian Chouaib, réalisateur arcueillais. 

Une programmation éclectique pour une nuit de dialogue entre tous les arts

Nuit blanche 2024 au Carreau du Temple - Ville de Paris
Nuit blanche 2024 au Carreau du Temple – © Ville de Paris

En plus d’un hommage au septième art, Nuit blanche, c’est une célébration de la culture dans toute sa diversité. Dans cette scénographie moderne et audacieuse pensée par Valérie Donzelli, les parcs et rues parisiennes deviennent des musées et des scènes vivantes. L’Ile-Saint-Louis se métamorphosera en îlot lumineux avec le projet de Céline Bozon : une douce lumière blanche diffusée sur les deux extrémités de l’île, entrant en dialogue avec l’installation d’Adrian Lamn au cœur du square Barye (4e) : une cabane en bois onirique, qui laisse entrer la lune -un disque phosphorescent- et invite à la méditation. Le musée Cognacq-Jay prend lui aussi des allures de pays des merveilles, peuplé de sculptures féériques sublimées par la performance d’une danseuse, sur fond de lecture poétique et d’une composition sonore originale. La danse s’invite dans tout Paris, grâce au projet La Ville Dansée, qui, pour la deuxième année consécutive fera vibrer la ville autour de performances pensées comme un dialogue entre le cinéma, la danse et la musique. Du 5 au 8 juin, un ballet collectif chorégraphié par Jamar Roberts, Emmanuelle Huynh, Dimitri Chamblas, Pam Tanowitz, Benjamin Millepied, et interprété par 15 danseurs, investira l’esplanade de la Défense, la Monnaie de Paris, le Hall 2 de la Gare de Lyon, la friche de l’AP-HP à Saint-Ouen, le Hangar Y à Meudon, le parc de la Villette et la Cité du Cinéma -dans une exploration créative de la question de l’hypermodernité. La musique retentira dans l’église Saint-Pierre de Montmartre, avec des solos, duos et quatuor interprétant un répertoire varié, allant de Bach, au groupe de métal suédois Meshuggah, en passant par l’improvisation en live -le tout magnifié par l’improvisation de la danseuse Claire Lamothe. Enfin, dans les Catacombes (14e), un parcours sonore rendra hommage aux morts et aux disparus avec poésie. L’objectif ? Rappeler la beauté et l’importance de la vie en adressant une pensée à ces personnes anonymes et oubliées, enterrées dans des fosses communes sous nos pieds. 

À lire également :
Nuit des Musées 2025 : les événements insolites et gratuits à voir à Paris

Image à la une :
Nuit Blanche 2024 à Montmartre © Ville de Paris