Programme du 29ème Festival du film « Les Œillades » d’Albi

Nov 9, 2025 | Albi

Sévan Lesaffre Critique cinéma LeMagduCiné

La 29ème édition du festival Les Œillades se déroulera du 18 au 23 novembre et mettra à l’honneur la thématique « Arts et cinéma ». Au programme : 31 avant-premières prestigieuses réparties dans les trois salles albigeoises Arcé, Lapérouse et Cordeliers, dont 12 longs métrages en compétition pour le Prix du Public, 16 séances « Reprises » pour redécouvrir les œuvres qui ont marqué l’année 2025, mais aussi la traditionnelle compétition de courts métrages, une carte blanche au distributeur Jour2Fête, et une masterclass autour de la musique de film dirigée par le compositeur Michel Petrossian. Cette année, le festival inaugurera sa première nuit du cinéma, conçue autour de trois longs métrages issus de la sélection.

À Albi, le festival « Les Œillades » célèbre les arts au cinéma

Affiche Les Œillades 2025

Comme chaque année depuis 28 ans, entourés des bénévoles de l’association Ciné Forum, Monique et Claude Martin offrent aux cinéphiles du Tarn de multiples projections et rencontres avec des invités prestigieux, des avant-premières en présence des équipes des films, des séances dédiées au jeune public et des débats enrichissants. Un rendez-vous incontournable pour fêter ensemble le cinéma francophone dans toute sa diversité.

Avec pour fil rouge la thématique « Arts et Cinéma », cette 29e édition du festival du film d’Albi s’annonce riche en découvertes. Sept films mettront en lumière la musique, la danse, le théâtre, l’architecture et la littérature ; autant de disciplines pour penser le monde de manière plurielle, revendiquer nos valeurs culturelles et répondre collectivement aux maux de notre époque. En effet, la lutte contre tous les racismes, les difficultés liées à l’intégration ou encore les violences faites aux femmes sont plus que jamais au cœur d’une programmation à la fois éclectique, exigeante et paritaire, qui promet de belles surprises.

Conçue autour de trois longs métrages issus de la thématique, une nuit du cinéma aura lieu pour la première fois aux Œillades le vendredi 21 novembre.

Le festival rendra hommage à l’actrice belge Émilie Dequenne, disparue en mars dernier, avec la séance patrimoine de Rosetta des frères Dardenne, film qui l’avait révélée et valu le Prix d’interprétation au Festival de Cannes 1999.

L’association Ciné Forum proposera également une carte blanche au distributeur indépendant Jour2Fête, derrière d’importants films engagés tels que Papicha, Merci Patron !, Un pays qui se tient sage ou encore Woman at War.

Enfin, le Prix du film vert sera remis pour la troisième année consécutive.

En ouverture du festival, Tom Volf, auteur du remarqué Maria by Callas sorti en 2017, viendra présenter son documentaire inédit sur Véronique Sanson, l’une des voix essentielles de la chanson française. Déjà sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes 2025, L’Engloutie, premier long métrage de la jeune réalisatrice Louise Hémon porté par Galatéa Bellugi, sera également projeté.

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Les films en compétition

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Les Œillades offrent un large panorama des films francophones qui seront à l’affiche début 2026. Cette année, trente longs métrages ont été sélectionnés ; douze d’entre eux concourent pour le prix du public.

Parmi les films en compétition, figurent : À Pied d’Œuvre réalisé par Valérie Donzelli, avec Bastien Bouillon dans le rôle d’un photographe à succès qui découvre la pauvreté après avoir tout abandonné pour se consacrer à l’écriture ; Les enfants vont bien, drame de Nathan Ambrosioni mettant en scène deux sœurs dépassées par les événements campées par Camille Cottin et Juliette Armanet ; On vous croit, film coup de poing sur les violences intrafamiliales signé Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, mais aussi Qui brille au combat, premier long métrage de l’actrice Joséphine Japy, dans lequel Sarah Pachoud interprète une jeune fille atteinte d’un handicap lourd au diagnostic incertain.

Le public albigeois découvrira également La Femme de, second long-métrage de David Roux porté par Mélanie Thierry, puis Amour Apocalypse, comédie romantique et loufoque sur fond de crise climatique réalisée par Anne Émond.

Comme toujours, le festival s’accorde au féminin et fait la part belle au cinéma québécois (Bachir Bensaddek retrace le parcours d’une femme hantée par un destin qu’elle a tenté de fuir dans La femme cachée), suisse (avec À bras-le-corps, Marie-Elsa Sgualdo raconte la trajectoire intime d’une jeune fille de quinze ans, qui tombe enceinte à la suite d’un viol et entame un coûteux chemin vers la liberté) et africain (Chloé Aïcha Boro met en scène une jeune ivoirienne cherchant à réparer le destin brisé de sa grand-mère dans Les Invertueuses).

Le documentaire Nous l’orchestre signé Philippe Béziat viendra clôturer la compétition.

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Autres avant-premières attendues : la suite de Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche, qui marque le grand retour du cinéaste franco-tunisien sept ans après la sortie du premier volet polémique ; La Condition de Jérôme Bonnell, adaptation du roman « Amours » de Léonor de Récondo avec dans les rôles principaux Swann Arlaud, Galatea Bellugi, Louise Chevillotte et Emmanuelle Devos, mais aussi Sauvons les meubles réalisé par la chef décoratrice Catherine Cosme, qui suit les retrouvailles familiales dramatiques de Vimala Pons et Yoann Zimmer, et Animal Totem, nouvelle comédie absurde signée Benoît Delépine.

Le public albigeois découvrira ensuite La danse des renards de Valéry Carnoy, drame à la fois tendre et amer centré sur un jeune boxeur scolarisé en internat sportif, sauvé in extremis d’un accident mortel par son meilleur ami, puis Laurent dans le vent qui raconte l’errance d’un jeune homme sans travail ni logement interprété par Baptiste Perusat et L’Œuvre invisible, essai documentaire dans lequel Jean Rochefort revient sur sa collaboration inachevée avec son ami Alexandre Trannoy surnommé le « cinéaste fantôme ».

Les festivaliers pourront également découvrir Grand Ciel de Akihiro Hata, réunissant Damien Bonnard et Samir Guesmi, Ma Frère de Lise Akoka et Romane Gueret, marquant les premiers pas au cinéma de la chanteuse Amel Bent, mais aussi Le Chant des forêts, documentaire animalier de Vincent Munier tourné dans les Vosges ou encore Planètes, film d’animation hypnotique réalisé par Momoko Seto.

Les projections seront suivies de débats en compagnie des réalisateurs, acteurs et producteurs.

Les séances reprises

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La section « reprises » donnera l’occasion de revoir ou de rattraper une sélection de fictions, documentaires et films d’animation déjà sortis en salles. Nous retrouverons notamment L’Étranger de François Ozon, Nouvelle Vague de Richard Linklater, Enzo de Laurent Cantet et Robin Campillo, Nino de Pauline Loquès, L’Intérêt d’Adam de Laura Wandel, Indes Galantes de Philippe Béziat ou encore Amélie et la métaphysique des tubes de Maylis Vallade et Liane-Cho Han.

La compétition courts-métrages

Cette année, sept courts-métrages ont été sélectionnés par l’équipe des Œillades et deux prix seront attribués à l’issue de la séance :

Au goût du jour de Camille Britte
D.S. Al Coda, film collectif
Été 96 de Mathilde Bédouet
I’m glad you’re dead now de Tawfeek Barhom
Jour de vent, film collectif
Les petits monstres de Pablo Léridon
Sous ma fenêtre, la boue de Violette Delvoye

Masterclasses avec Michel Petrossian et André Labbouz

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Pour cette édition 2025, le festival reçoit le compositeur franco-arménien Michel Petrossian qui animera une masterlass sur « la musique au cinéma » le vendredi 21 novembre dans la salle Athanor. Connu pour avoir collaboré à trois reprises avec Robert Guédiguian (Gloria Mundi, Et la fête continue !, La Pie voleuse), il a récemment signé la bande originale du feel-good movie En Fanfare d’Emmanuel Courcol. L’occasion de revenir sur ces travaux qui lui permettent d’explorer une autre facette de la composition, entre musique orchestrale et interaction avec le récit cinématographique.

Artisan du patrimoine cinématographique et chargé des restaurations des films de la maison Gaumont depuis 2009, André Labbouz donnera lui aussi une masterclass exceptionnelle le mercredi 19 novembre, en partenariat avec le musée Toulouse-Lautrec. Intitulée « Technique de restaurations de films : dix ans de restauration numérique », son intervention reviendra sur toutes les étapes d’un travail particulièrement minutieux : étalonnage, restauration, vérification et enfin création du master.

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Les projets avec les scolaires

Depuis 2012, le festival mène des actions diverses envers les élèves des écoles primaires, collèges et lycées du Tarn. Les jeunes des établissements Edouard Herriot d’Albi et Salvan de Saliès réaliseront un court métrage. Les élèves des collèges Balzac d’Albi, Saut de Sabo de Saint-Juéry et Alain Fournier d’Alban travailleront sur La danse des renards au sein du projet « Un Film, Un Auteur ».

Encadré par Alice Vincens, professeure d’esthétique du cinéma, un stage d’analyse filmique autour du classique du genre fantastique La Féline (1942) de Jacques Tourneur sera proposé aux élèves du lycée Jean Vigo de Millau.

Cette année encore, les étudiants de L3 Lettres Modernes de l’INU Champollion effectueront un suivi journalistique du festival avec la rédaction du quotidien « L’Œilleton ».

« Les Œillades » du 18 au 23 novembre dans les trois cinémas albigeois : salle Arcé, Les Cordeliers et Lapérouse. Le programme complet est à retrouver ici.