Pour ce premier tome tout juste édité, qui relate le façonnage de Saujon au fil des siècles, des origines à 1789, il avait promis de s’y mettre au moment de son départ à la retraite. Le professeur d’économie ayant définitivement dit adieu à ses élèves en 2020, il a tenu parole. Il lui a fallu cinq ans pour rassembler les informations, les analyser et les retranscrire. Un travail titanesque qui l’a mené des archives départementales, à La Rochelle, aux archives nationales, à Paris, en passant par celles du Parlement de Bordeaux ou à Limoges. « Le prieuré de Saujon dépendait en effet de l’abbaye Saint-Martial de Limoges. »
« J’ai vulgarisé toutes les informations pour qu’elles soient compréhensibles par tous »
« J’avais déjà écrit des petites publications, mais sans aucune mesure avec le boulot que m’a demandé ce livre. J’y ai passé des centaines d’heures, mais, pour moi, c’est de la détente, du plaisir », confie celui qui tient à bien différencier son engagement politique et sa passion pour l’histoire locale. D’ailleurs, il a commencé à ouvrir les livres d’histoire bien avant de commencer à signer des parapheurs. « Lorsque j’étais en classe de première au lycée Palissy, à Saintes, j’allais déjà à la bibliothèque. » De vieux cahiers à l’intérieur desquels on peut découvrir ses notes de l’époque sont là pour l’attester.
Saujon, ma commune à une : « J’ai envie de continuer mon mandat de maire »
Le maire de Saujon Pascal Ferchaud, élu en 1989 conseiller municipal puis, depuis 2001, maire sans interruption jusqu’à aujourd’hui, bat des records de longévité
Pour arriver à remonter le fil du temps, l’auteur s’est notamment appuyé sur les actes notariés. « Je les ai tous dépouillés », souligne-t-il. Tout ce qui s’est passé à Saujon aux XVIIe et XVIIIe siècles n’a plus aucun secret pour lui. Il lui a fallu trier les documents, les analyser et, enfin, en tirer la quintessence. « J’ai vulgarisé toutes les informations pour qu’elles soient compréhensibles par tous. C’est comme si j’avais eu tout un tas de pierres à disposition avec une maison à bâtir. Il m’a fallu un plan et que toutes les pièces du puzzle s’assemblent », insiste le Saujonnais.
Pascal Ferchaud pourrait disserter pendant des heures sur les seigneurs de La Trémoille et de Coëtivy qui ont imposé leur pouvoir sur Saujon après la guerre de cent ans. Tout comme sur la construction des halles de la ville en 1476, détruites en 1900. D’ailleurs, la photo d’illustration du livre est un cliché de celles-ci datant de la fin du XIXe siècle. Un cadeau que lui a offert sa femme pour Noël.
Les 32 chapitres balaient la grande et la petite histoire. De la complexité géographique avec l’influence de différentes seigneuries aux questions économiques, sociales ou judiciaires, l’histoire saujonnaise n’a pas été un long fleuve tranquille. Demandez à François Macquaire qui, en août 1758, tua sa fille dans un accès de colère et fut condamné, entre autres, « à avoir le poing coupé sur un poteau planté devant l’église, à être conduit sur un échafaud, où il serait rompu vif de sept coups de barre de fer, son corps devant ensuite être exposé sur une roue jusqu’à son expiration. »