Ce festival dédié à la culture techno célèbre ses dix ans en investissant, comme de coutumes, une dizaine de lieux à Montpellier pendant dix jours. Avec Laurent Garnier en tête d’affiche, mais aussi des expos, du ciné, une conférence…
Dernier Cri fête déjà sa première décennie à Montpellier et garde cet esprit, rare, qui l’anime depuis ses débuts. Celui d’un festival où les musiques actuelles portent l’événement mais où elles se mettent aussi au service d’arts pluridisciplinaires pour donner à voir et à penser également, après avoir dansé, évidemment.
« Nous restons fidèles à notre ADN de la culture techno, on est dans la ville, tout est accessible avec pour cet anniversaire, une diversité d’événements représentative de Dernier Cri » se réjouissent Pascal Maurin et Luca Ruiz, les têtes pensantes du rendez-vous. Pour ces dix jours de festival, débuté ce mercredi 29 octobre, et jusqu’au 8 novembre, dans une dizaine d’endroits différents, voilà cinq thématiques à ne pas rater.
1. Les Dj’s set
C’est l’événement qui frustre déjà celles et ceux qui n’ont pas réservé leur place : Laurent Garnier est la méga tête d’affiche de Dernier Cri ce dimanche 2 novembre à la halle Tropisme qui affiche complet.
Le retour de Laurent Garnier à Montpellier
Le célèbre DJ, référence mondiale, parrain respecté de l’électro hexagonale, ne se produit plus que dans des salles à taille humaine. « Il avait dit que s’il revenait à Montpellier, ce serait avec nous, il a tenu à revenir à Tropisme, c’est une reconnaissance, c’est tellement difficile de le programmer » se réjouissent les organisateurs.

Bazyl Lami
À Tropisme toujours, il ne faut pas manquer Low Jack ce mercredi 29 octobre et sa sélection capable de citer de la bass music comme du Baile funk et c’est gratuit. À noter également, la nuit 100 % féminine du 31 octobre, avec Roni, nouvelle égérie du clubbing de la scène parisienne et les locales Leyka et Marina Rabita. Enfin, en clôture au Dieze, la sensation Supergloss, Berlinoise qui oscille entre techno et trance.
2. Le concert
Le festival entend aussi proposer de la musique « live », comme l’an passé avec les sidérants ECHT ! au Jam. Retour dans cette même salle avec le trio de musiciens toulousains Ultragama, en collaboration avec Beyond jazz : le groupe, entre jazz et électro, relève le défi de retrouver l’énergie des Dj’s set classiques via leur performance live. « Le trio groove grave nous avons hâte de les voir sur scène » vantent Pascal Maurin et Luca Ruiz.

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3 L’exposition
Pour ses dix ans, Dernier Cri s’associe avec le studio créatif Baston pour une exposition dédiée au duo de graphistes Check Morris : depuis plus de 20 ans, Nico Motte et Mathias Pol touchent à la musique, comme au cinéma (impliqués dans la direction artistique des films de Quentin Dupieux), l’art où la publicité. Leur œuvre riche et diverse se découvre en deux volets, l’un consacré au cinéma à Tropisme (vernissage ce mercredi 29 octobre, visible jusqu’au 3 novembre), le second dédié à la musique à Barri (jusqu’au 29 novembre). « Nous proposons aussi une visite guidée et une masterclass avec les deux fondateurs de Check Morris » rappellent les organisateurs.
4. La conférence
C’est la marotte du festival, ce lien passionné avec la techno, surtout si elle vient de Détroit, comme bon nombre de producteurs de cette musique, née il y a presque 40 ans, dans cette ville berceau du genre. Alors pour aussi y réfléchir, rendez-vous au Mo.co le 8 novembre, avec deux conférenciers, Simon Renoir et Frédéric Trottier-Pistien, sociologue et musicologue, spécialistes de Détroit. « Il s’agit de mesurer l’impact de cette culture des musiques électroniques sur la ville, entre déclin et résurgences et pourquoi pas faire le lien avec Montpellier » soulignent Pascal Maurin et Luca Ruiz.
5. Cinéma
C’est une constante chez Dernier Cri, proposer aussi à voir. Pour cet anniversaire, le festival propose une double ration avec le cinéma le Diagonal. D’abord, le 4 novembre, « Cerrone supernature » film documentaire dédié au Dieu toujours vivant de la disco avec cette particularité : c’est la première fois qu’il sera projeté sur grand écran avec une autorisation unique de Canal +. Le réalisateur Olivier Lemaire retrace les 50 ans de carrière de Marc Cerrone, ses 30 millions d’album vendus et comment cet artiste international fédère aujourd’hui toutes les générations.
Le lendemain, rendez-vous avec un classique de Quentin Dupieux, désormais plus connu comme cinéaste que comme DJ (Mr. Oizo), la comédie horrifique et surréaliste Rubber où, comment, dans un désert californien un pneu nommé Robert se réveille à la vie et devient un tueur sans pitié… Le tout en lien avec l’expo Chek Morris pour boucler la boucle des dix ans.
