Le directeur de La Folle Journée démissionne après des accusations graves

Oct 28, 2025 | Nantes

L’un des plus grands festivals de musique classique de France est secoué par une crise majeure : le fondateur de La Folle Journée et directeur du CREA, René Martin, a quitté ses fonctions sur fond d’accusations visant son management et ses comportements envers les salariés. Selon le CREA, les administrateurs ont reçu vendredi sa lettre de démission et « en ont pris acte ». Le Conseil d’administration assure vouloir « tout mettre en œuvre » avec les collectivités et partenaires pour garantir la poursuite des activités du festival et préserver une équipe « reconnue en France et à l’international ».

Le CREA dit « regretter profondément les événements qui ont conduit à cette situation » et, malgré la tourmente, affirme son objectif : maintenir « la continuité et la qualité des manifestations ». Le bureau tient aussi à remercier René Martin « pour son travail artistique » et pour les « manifestations exceptionnelles » qu’il a portées, rappelant qu’il appartiendra à la justice de « se prononcer sur la réalité et la qualification des accusations ».

La mairie de Nantes se désolidarise

Dans la foulée, la maire de Nantes Johanna Rolland a annoncé « la fin de la collaboration avec René Martin » afin de « se tenir aux côtés des salariées et salariés » inquiets pour l’avenir. Elle a renvoyé au CREA la responsabilité de « prendre les décisions qui s’imposent au vu de la gravité des faits », afin de sécuriser l’organisation de La Folle Journée.

La municipalité s’appuie sur les conclusions d’un audit interne, qu’elle a transmis au procureur sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale. Ce document révèle que « les principes d’exemplarité, de respect des droits des salariés et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles » ont été « bafoués » au sein de la structure, notamment en raison de l’exposition de personnels à des contenus pornographiques.

Un climat de travail « très difficile »

Ces révélations confirment des enquêtes publiées fin septembre par Médiacité et La Lettre du Musicien, évoquant un climat de travail « très difficile » dirigé par un directeur artistique « omnipotent ». Compliments, « humiliation » et « emprise » auraient rythmé le quotidien d’équipes plongées dans un « climat hypersexualisé ». Des accusations de « porosité entre dépenses professionnelles et dépenses personnelles » complètent ce portrait.

Notre dossier sur les festivals

Agé de 75 ans, également fondateur du festival de La Roque-d’Anthéron, René Martin réfute toute dérive et assure n’avoir « jamais humilié personne » ni « jamais eu directement de problème avec les employés ». Alors que la justice va désormais examiner les faits, les partenaires institutionnels avancent pour préserver l’avenir de La Folle Journée, événement emblématique du paysage culturel français.