L’aérodrome Royan-Médis, près d’un siècle d’histoire

Oct 28, 2025 | Royan

La première traversée aérienne de la Manche par Louis Blériot, le 25 juillet 1909, a provoqué un engouement pour l’aviation et en septembre 1910, Louis Gibert effectue à bord d’un monoplan le trajet entre Bordeaux et Royan. Il se pose sur la plage de Pontaillac après avoir survolé à Saint-Palais-sur-Mer la chapelle Notre-Dame du Platin, patronne des aviateurs. À sa suite, d’autres aviateurs effectueront ce même pèlerinage, certains atterrissant sur la plage de la Grande Conche à Royan.

La Première Guerre mondiale interrompt ces vols et il faut attendre 1924 pour que des activités aériennes reprennent sur le territoire royannais. Le premier aéro-club de Royan est créé en 1930 au niveau du plateau de Médis. En 1935, sous l’impulsion de René Caudron, constructeur d’avions, et du maire de Royan de l’époque Paul Métadier, une école de mécaniciens de l’air est créée boulevard Champlain. Des bâtiments pouvant accueillir 600 élèves sont construits à l’emplacement de ce qui deviendra plus tard le lycée professionnel Champlain. Parallèlement, une école de pilotage s’installe à l’aéroport public de Royan-Médis.

Avec la menace de la guerre, les écoles de pilotage civiles sont réquisitionnées. Royan-Médis est choisi pour former des mécaniciens et pilotes militaires en urgence. En 1935, dès la première promotion, le site est équipé d’un dortoir, d’une salle de conférences, de bureaux, d’ateliers, de magasins et de hangars. La guerre est déclarée et après la promotion de 1939-1940, les recrutements s’arrêtent.

À l’époque, les avions atterrissaient ou s’envolaient depuis la plage. Ici à Pontaillac.
À l’époque, les avions atterrissaient ou s’envolaient depuis la plage. Ici à Pontaillac.
Collection Pierre Morel – Braun

Une aérogare en 1954

Le 17 juin 1940, les aviateurs français Yves Ezanno, Robert Moizan, Henri Gaillet, Albert Preziosi et Jacques Soufflet, refusant la défaite et l’armistice, s’envolent de l’aérodrome à bord de trois avions Simoun pour rejoindre le général de Gaulle en Angleterre. Le lendemain, les mécaniciens Marcel Bausardo, Michel Roche et Pierre Bideau les rejoignent sur un quatrième avion. Une stèle rappelant l’événement a été érigée à l’entrée de l’aérodrome.

Après la guerre, la municipalité royannaise décide de redonner vie au site en prévoyant un nouvel aménagement. La première pierre de l’aérogare est posée le 2 mai 1954 en présence de Paul Devinat, secrétaire d’État aux Travaux publics et à l’Aviation civile et de Max Brusset, député-maire de Royan.

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L’aérodrome est exploité par la Ville de Royan et il est aujourd’hui principalement lié au tourisme aérien. Le site accueille un aéroclub (formation des pilotes, vols découverte, préparation du brevet d’initiative aéronautique), un centre de parachutisme, une tour de contrôle, le restaurant « L’Escale » et l’Association des constructeurs amateurs d’avions (ASERCAA).

Une piste en herbe et en bitume

Entre les années 1970 et 1990, l’aérodrome a accueilli des compagnies aériennes qui assuraient des liaisons commerciales vers Paris. D’une superficie de 63 hectares, il possède une piste en bitume et une autre en herbe inaugurée le 26 juin 1976 par Jean-Noël de Lipkowski, maire de Royan et ministre de la Coopération.