« Il faut sauver la Folle Journée »: à Nantes, le festival fragilisé face aux accusations de dérives managériales de René Martin

Oct 27, 2025 | Nantes

Alors qu’une enquête a été ouverte par le procureur de la République face aux dérives supposées de CREA, l’association qui gère ce festival lâché par la mairie et le département, certains élus montent au créneau pour préserver ce grand rendez-vous de la musique classique.

Fin septembre, une enquête de Médiacités et La Lettre du Musicien avait fait état d’une « porosité entre dépenses professionnelles et dépenses personnelles » de René Martin, figure de la musique classique à Nantes (Loire-Atlantique), mais également d’un climat de travail « très difficile » entre « compliments », « humiliation » et « emprise », dans une ambiance « hypersexualisée ».

Ce vendredi 24 octobre, la mairie de Nantes a annoncé mettre fin à toute collaboration avec le créateur de la Folle Journée, un festival de musique classique, mais aussi avec son association CREA (Centre de réalisations et d’études artistiques).

Johanna Rolland, maire de Nantes, a publié un communiqué ce vendredi assurant les victimes, les salariés de son « plein soutien dans ce moment difficile et douloureux. C’est désormais au CREA de tirer toutes les conséquences des conclusions de cet audit et de prendre les décisions qui s’imposent ».

En parallèle, une enquête a été ouverte par le procureur de la République Antoine Leroy pour caractériser les faits imputés à CREA, la parquet a précisé que l’audit mené en interne conclut à des « dysfonctionnements manifestes » dans l’organisation et dans les conditions du travail au sein de l’association. Il a annoncé saisir « à brefs délais » l’inspection du travail. Le rapport fait également état de « comportements inappropriés » de la part de René Martin, 75 ans.

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René Martin qui réfute pour sa part les « accusations de comportements inappropriés, de harcèlement ou d’’hypersexualisation’ des relations de travail ». Ce dernier ajoutant que l’audit « ne semble faire état ni d’aucun fait répréhensible, ni d’aucun fait constitutif de harcèlement, mais évoque surtout des dysfonctionnements organisationnels et managériaux au sein de la structure ».

L’annonce de l’ouverture du volet judiciaire s’est mêlée à celle de l’arrêt des subventions versées au festival par le département. À savoir, un soutien financier, d’une valeur de 10.000 euros pour l’année 2026.

« Il appartient désormais au Créa de prendre les mesures qui s’imposent vis-à-vis de René Martin en mettant fin à sa collaboration. Dans cette attente, le Département suspend son soutien à La Folle Journée », a déclaré Michel Ménard dans un communiqué, repris par actu Nantes.

Du côté de la région Pays de la Loire, les révélations d’accusations ont également fait réagir. Un communiqué paru ce vendredi revient sur la nécessité du départ de René Martin du CREA.

Dans les rangs de l’organisation régionale, l’ancien candidat aux municipales Julien Bainvel, perdant des primaires de la droite, et également membre du conseil régional, a quant à lui appelé à « sauver la Folle Journée ».

« Sa disparition serait une catastrophe culturelle pour l’ensemble des artistes, compagnies et pour tous les acteurs qui participent à l’organisation et à la diffusion dans de bonnes conditions de cet événement aux retombées économiques importantes pour le tissu Nantais », écrit-il dans un communiqué publié ce vendredi sur la plateforme X.