Le marché immobilier des Alpes‑Maritimes affiche des mouvements contrastés au deuxième trimestre 2025. Les volumes de transactions sur l’ancien progressent et les prix restent à un niveau élevé. L’offre locative diminue et la tension locative reste manifeste. Les promoteurs et acteurs locaux alertent sur la baisse des permis de construire.
Les appartements anciens ont enregistré 18 430 transactions sur la période juin 2024‑2025. Le volume croît de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Le prix médian atteint 4 750 € le mètre carré dans le département. Les maisons anciennes comptent 3 321 transactions sur la même période. Le prix médian s’élève à 540 000 € et progresse de 3,8 % sur un an. Ces chiffres en provenance de la Chambre des Notaires et de l’Observatoire Immobilier d’Habitat concernent directement le territoire de Nice et des Alpes‑Maritimes.
Les ventes de logements neufs progressent de 20 % en année glissante. Ce mouvement s’explique en partie par un effet de rattrapage. Les ventes en bloc augmentent plus vite que les ventes au détail. La part des investisseurs baisse fortement. Elle passe de 65 % au deuxième trimestre 2024 à 35 % au deuxième trimestre 2025. Le prix moyen au mètre carré pour le collectif en secteur libre se situe autour de 6 712 € selon les relevés locaux. Ces données reflètent le contexte commercial rencontré sur la Côte d’Azur.
L’offre locative diminue sur Nice et le département. Les annonces pour la location représentent une part moindre de l’ensemble des biens. La carte de l’offre montre une concentration des logements à vendre face à une faible disponibilité locative. L’indicateur de tension locative, base 100 au 1er trimestre 2019, reste élevé et montre une tendance à la hausse depuis plusieurs trimestres. Les acteurs locaux évoquent une raréfaction continue de l’offre locative.
Les permis de construire délivrés reculent. Sur la période de juin 2024-2025, les permis de plus de quatre lots sont en baisse. Les professionnels signalent une baisse de 22 % des permis de construire au niveau national et des évolutions similaires en région. Cette contraction alimente l’inquiétude des promoteurs présents sur Nice. Elle interroge la capacité à renouveler l’offre dans les années à venir.
Le secteur de la construction dans les Alpes‑Maritimes emploie 24 393 salariés au dernier pointage. Le flux d’intérimaires est de 2 463 ETP. Le nombre de demandeurs d’emploi dans la filière s’élève à 3 971, en hausse de 9,5 % sur un an. Les déclarations préalables à l’embauche affichent 3 453 actes, en léger recul. Le nombre de défaillances d’entreprise liées à la construction s’établit à 320 sur les quatre derniers trimestres cumulés.
Face à ces constats, la CCI Nice Côte d’Azur et les partenaires de l’OIH ont présenté les premières pistes du Manifeste 2026. Le document contient dix axes. Il vise en priorité à faciliter l’accès au foncier. Il propose d’accélérer l’instruction des permis. Il recommande l’usage complet des droits à construire et des outils financiers innovants pour le logement abordable. Il suggère aussi de développer le logement temporaire et de mieux coordonner l’aménagement entre territoires. La pluridisciplinarité des partenaires impliqués inclut la FPI, la FBTP06, la FNAIM, la Chambre des Notaires et la Banque des Territoires.
Les propositions incluent la création d’un outil de maîtrise foncière de type foncière parapublique, l’amendement de la loi SRU pour intégrer de nouvelles formes de logement social et l’incitation financière aux maires bâtisseurs. Le Manifeste préconise aussi des mécanismes de financement ciblés pour aider les primo‑accédants et soutenir la rénovation performante.
Sur Nice, les acteurs locaux attendent des mesures concrètes. Ils veulent des interventions rapides sur le foncier et sur les délais d’instruction. Ils demandent aussi des solutions pour augmenter l’offre locative et soulager la tension sur le marché. Les prochains mois devront montrer si les orientations du Manifeste trouvent un écho dans les politiques locales et nationales.
