C’est ce qui s’appelle mettre un coup de pression. L’un des animateurs du Groupe d’Action populaire royannais de La France Insoumise, Sébastien Bernard, veut placer un candidat en position éligible sur la liste de rassemblement à gauche que construit le communiste Jacques Guiard pour les élections municipales à Royan en mars 2026. « Mais malheureusement, tout ne va pas de soi », indique l’intéressé dans un communiqué rendu public.
« Forts de leur base militante importante à Royan depuis l’été dernier, les Insoumis sont légitimes à être entendus et considérés comme des vrais partenaires dans la construction du programme et de la liste », y est-il noté. Et de dénoncer « des prétextes fallacieux qui visent à proposer aux Insoumis des strapontins ». Une situation jugée « inacceptable. » « Pas question pour nous d’être mis sur la touche pour faire de la figuration. » Sinon ? « Nous ne participerons pas et ne soutiendrons pas la liste », répond Sébastien Bernard.
La question étant de savoir ce que pèse cette frange de la gauche radicale à Royan pour être si exigeante. Sébastien Bernard revendique une centaine de militants depuis la création du Groupe d’Action populaire local au début de l’été 2025. « On a tracté et nous sommes allés à la rencontre des gens. Nos rangs ont vite gonflé », certifie l’intéressé sans que cela puisse se vérifier. Adhérent à la CGT et demandeur d’emploi depuis la liquidation de l’entreprise de distribution d’imprimés publicitaires Milee pour laquelle il travaillait, l’homme âgé de 56 ans, qui est à la manœuvre avec sa femme Marie Annick, est devenu un militant actif de LFI en mai dernier.

SB
S’il ne conteste pas le leadership du PCF, il estime en revanche « qu’un candidat des Insoumis élu à la Ville de Royan serait légitime. Il en va de l’existence même de cette liste d’union qui doit mener au conseil municipal, là où règne la droite la plus rétrograde. » LFI lorgne donc sur la troisième place. Ce qui est loin d’être gagné. « On nous balade. Jacques Guiard trouve à chaque fois une bonne raison pour ne pas trancher. On a une réunion le 3 novembre et j’espère qu’il y aura des avancées », prévient Sébastien Bernard.
L’union ne va pas être simple et Jacques Guiard pourrait vite se retrouver avec un caillou dans la chaussure. La présence de LFI dans les premières places de la liste pouvant s’avérer problématique pour certains électeurs de la gauche dite modérée ou de gouvernement. Et quid du Parti socialiste qui pour l’instant se fait discret ?
« C’est de la tambouille partisane. Ça ne préoccupe pas les électeurs », balaie d’un revers de manche le candidat communiste qui dit pour l’instant « travailler à un programme commun qui s’inspirera de ce que proposait, déjà, la liste Royan à gauche en 2020. Quatre groupes de travail ont commencé à plancher sur différentes thématiques et un questionnaire a été proposé aux habitants pour connaître leurs attentes. »
Quant à la demande de FLI, l’intéressé botte en touche. « Qu’est-ce que veut dire en position éligible ? J’espère qu’on fera un meilleur score qu’en 2020 et donc ça peut être la troisième, quatrième ou cinquième place sur la liste… » Un optimisme réaliste ? Pour rappel, Royan à gauche n’avait obtenu que deux élus il y a cinq ans. Jacques Guiard veut aussi proposer « une place significative » aux candidats issus de la société civile. « Ça concerne une majorité de gens. Il ne faut pas les oublier. On devra également tenir compte de la parité. » S’il sait qu’il ne pourra pas contenter tout le monde, l’expérimenté conseiller municipal va devoir jouer les équilibristes. « On voit bien qu’au niveau national il existe différentes sensibilités politiques à gauche qui se retrouvent localement. L’avenir dira si ici on a réussi à dépasser les clivages. » Rendez-vous est pris.

