Jean-Pierre Bonnet, l’auteur à succès, a décidé de se frotter au roman fantasy

Oct 25, 2025 | Royan

Bien calé au fond de son fauteuil enveloppant, l’auteur prolifique à succès Jean-Pierre Bonnet nous reçoit dans son antre du Bois-Plage où il a posé sa vie il y a plusieurs décennies déjà. Maintes fois primé pour ses nombreux romans, il ne cabotine pas et ne se la raconte pas. Une qualité rare dans ce monde où le « moi » serait presque la norme. Il est lui tout simplement, le cheveu indiscipliné, les lunettes un peu de guingois, la barbe poivre et sel soulignant en virgule souriante un visage expressif où ses émotions se lisent comme dans un livre ouvert.

Ce qu’il aime avant tout, c’est surprendre, bousculer le lecteur dans ses certitudes d’ouvrir le « nouveau Bonnet » comme on ouvre un bon cru en s’attendant à goûter un nectar déjà apprécié auparavant, certain de passer un bon moment. Avec « La nuit de l’ange » paru aux Éditions mon Limousin, il aborde un genre inconnu pour lui jusqu’alors. Celui du roman Fantasy. Un risque, quitte à prendre un chemin où ses lecteurs habituels ne le suivraient pas ? Non, juste une envie de s’essayer à cet univers que son fils Pierre-Yves plébiscite. Il en sourit encore en revivant la réaction de son rejeton lorsque ce dernier avait pris le livre machinalement un soir avant de rentrer chez lui « le matin, il est revenu et m’a serré fort dans les bras ».

Pour l’anecdote, l’écrivain a un gimmick, celui de glisser dans chaque roman, une allusion à un sous-marin, un héritage de son ancien univers professionnel. « Je pioche toujours sur quelque chose de vrai, j’aime bien me rattacher à des bricoles comme ça » glisse-t-il en préférant dévier sur la quatrième de couverture qu’il trouve « formidable ». Et le voilà lancé à raconter sa rencontre avec ses nouveaux éditeurs « C’est une jeune maison d’Édition (2018 NDLR) que j’ai croisée dans un salon, tenue par deux gars propres sur eux (rires). Je leur parle du thème et que je vais prendre un risque en changeant de genre. Car lire la Fantasy quand on est malade me lavait bien la tête » confie-t-il avec pudeur avant de reprendre le fil de l’histoire « j’écris donc le livre, je leur envoie. Ils me disent aussitôt que je ne m’attende pas à ce qu’ils me répondent rapidement. Je leur dis OK, je sais comment ça se passe. Et là, ils m’appellent 10 jours plus tard en me disant qu’ils ont adoré mon roman. On fonce ».

« La nuit de l’ange » sort sous de bons auspices en s’envolant vers les rêves… « Seule requête des deux jeunes éditeurs, Marc et Richard, rédiger eux-mêmes la 4e de couverture car ils voulaient partager avec les lecteurs, l’émotion qu’ils avaient ressenti lors de leur lecture ». Ainsi, peut-on lire « Et si les rêves étaient des signes ? Et si certaines rencontres étaient déjà écrites ailleurs ? Vincent, ingénieur accompli, a bâti sa vie comme une équation sans faille. Mais des absences inexpliquées viennent tout bouleverser ».

La nuit de l’ange – Éditions Mon Limousin – 20 €