Pelote basque : « Le frontball aux Jeux Olympiques ? Rien que l’idée me donne des frissons »

Oct 20, 2025 | Saint-Pée/Biarritz

L’annonce d’une candidature du frontball pour intégrer les Jeux Olympiques 2032 fait naître rêves, émotions et grandes ambitions pour l’équipe de France, qui prépare les championnats du monde de Mexico (9-15 novembre).

Sur la cancha du complexe Kinka, à Saint-Pée-sur-Nivelle, les frappes s’enchaînent, les balles ricochent avec vivacité sur le fronton. Ce dimanche matin, l’équipe de France de frontball s’entraîne. Une séance comme les autres, à un détail près : en milieu de semaine, la Fédération internationale de pelote basque (FIPV) a annoncé faire acte de candidature pour faire entrer le frontball aux Jeux Olympiques de Brisbane en 2032. Depuis, la pelote ne fait plus le même bruit.

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« Ce serait une vitrine pour la pelote basque, qui est encore très confidentielle dans le monde », souffle Maritxu Housset-Chapelet (Arbonarrak), quintuple championne du monde. « Quand une discipline devient olympique, on la regarde différemment. Même l’escrime ou l’équitation, qu’on connaît peu, captent l’attention grâce aux JO. » Elle ne sera plus joueuse dans sept ans, elle qui en compte 44, mais elle espère y être autrement : « Dans le staff, peu importe, mais participer à ce moment sportif serait fabuleux. »

Devant le mur, la jeunesse a aussi les yeux brillants. Comme Allande Chapelet, 17 ans, sélectionné pour le Mondial au Mexique en novembre (du 9 au 15, à Mexico). Il enchaîne les frappes, puis s’arrête, sourire aux lèvres : « Rien que l’idée de jouer aux JO me donne des frissons. Jouer devant des milliers de gens et puis peut-être des millions de téléspectateurs. Ce serait un rêve énorme. C’est un sport rapide, spectaculaire. S’il y entre, ça donnera envie à plein de monde de s’y mettre. » Et pour la discipline, cette candidature ressemble à un virage, comme l’explique Olivier Goyenetche (Spuc), champion de France senior 1ère série : « On se dit souvent que les JO, c’est pour les footballeurs ou les athlètes… Là, notre sport postule. C’est peut-être un rêve pour ceux qui l’ont créé, mais ça devient réel. » Pour lui, le frontball est taillé pour rayonner : « Une pelote en mousse, un mur, et on y va. C’est simple, accessible à tous. »

L’émotion n’épargne pas le banc. Christophe Belascain, sélectionneur national, l’admet : « Je suis les JO depuis tout gamin. Imaginer nos joueurs défiler avec les autres délégations, c’est extraordinaire. » Il y croit, pour lui ou pour ses successeurs. Il voit plus loin : « Cette porte olympique peut s’ouvrir pour les autres spécialités de la pelote aussi. »

À la Fédération Française de Pelote Basque, Bruno de Ezcurra mesure l’enjeu. Responsable de la commission main-nue et frontball de la FFPB, il souligne l’essor rapide de la discipline : « Cette année, on a eu 189 inscriptions en championnat de France, des M16 aux seniors. La pelote est vivante, et le frontball attire.«  Il y voit aussi une opportunité structurelle : « Les JO, c’est aussi un levier pour les subventions, les moyens, la reconnaissance. On se bat pour ça, tous les jours. » Et d’ajouter, avec émotion : « Même les réticents du début seront fiers que la pelote basque soit aux Jeux Olympiques avec le frontball. »

Au Mexique, 35 pays seront réunis pour les championnats du monde. Une étape décisive pour l’avenir de la discipline, avant le Mondial 2026 en Argentine et l’horizon désormais lointain de Brisbane en 2032.

L'équipe de France de frontball, s'entrainant sur la cancha de Kinka, avant les championnats du monde
L’équipe de France de frontball, s’entrainant sur la cancha de Kinka, avant les championnats du monde © Radio France – Armand Moreira