Blocage et saisie de matériel
« Il y a un mouvement anti-teufeurs qui s’intensifie et qui nous déshumanise », estime Manu, venu de l’Ariège avec son estafette transformée en sound-system. « Aujourd’hui, même une fête à 60 personnes ça ne devient plus possible. On nous bloque, on saisit notre matériel », poursuit-il. « On est en autonomie totale et ils n’aiment pas trop ça ».
Ces derniers mois, des préfectures ont pris des arrêtés qui interdisent pour un an les « rassemblements musicaux illicites », mettant en avant des incidents survenus lors de certains événements et des questions de santé publique. En mars, une quarantaine de députés du camp présidentiel ont, eux, déposé une proposition de loi pour « renforcer la pénalisation de l’organisation » des free parties.
« Le dernier rempart de la culture sera un mur du son », « Moins de répression, plus de caissons », « Jouez avec vos matraques, nous, on joue avec nos tracks » : derrière les slogans brandis samedi, les teufeurs affirment subir des sanctions accrues contre leur mouvement, sans leader ni porte-parole mais uni par les mêmes revendications.
Des fêtes partagées en famille
« On aimerait pouvoir vivre notre mouvement, vivre nos valeurs sans se faire taper dessus dans tous les sens du terme, physiquement ou financièrement », déclare « Agathe », prénom d’emprunt de cette membre d’un collectif du sud de la France. Magali, elle, participait déjà aux free-parties dans les années 90 et y emmène parfois ses enfants de 20 et 21 ans « pour leur montrer qu’il y a une alternative bienveillante et qu’il n’y a pas que des toxicos ». « Ça permet aux gens d’avoir une soupape, et c’est aussi une démarche anticonsumériste », détaille la quadragénaire.