Léa Drucker aux Bouffes parisiens, Gerhard Richter à la Fondation Louis Vuitton, Art Basel Paris au Grand Palais…Nos 5 incontournables culturels

Oct 17, 2025 | Paris

XY - Le pas du monde
XY - Le pas du monde
XY – Le pas du monde
Mélissa Waucquier

Expositions, théâtre, danse…Tous les quinze jours Madame Figaro livre sa sélection culturelle.

Les frissons du collectif de danse XY

Qui n’a jamais vu une performance du collectif XY ne peut pas savoir à quoi s’attendre. Spoiler : à beaucoup d’angoisse, en premier lieu… En effet, les 22 danseurs du groupe, en perpétuel mouvement sur scène, adeptes de portés et de voltiges, mettent leurs bras, leurs jambes (et leurs vies ?) entre les mains des autres, dans des acrobaties toujours plus poétiques et périlleuses. Après Möbius, création imaginée en collaboration avec Rachid Ouramdane en 2024, inspirée des nuées d’étourneaux volant par centaines, la troupe circassienne revient avec Le Pas du monde, avec l’ambition d’incarner le passage du temps et la nature qui change. Cette fois, au-delà des corps puissants, la scénographie sonore est sublimée par deux chanteuses. Souffle coupé garanti.

Le Pas du monde, Collectif XY, La Villette, du 30 octobre au 23 novembre 2025.

Art Basel Paris au Grand Palais rénové

Lucio Fontana, Concetto spaziale, attese, 1964
Courtesy Tornabuoni Art

Au menu de cette édition : Paris, son héritage d’avant-garde. Ne pas oublier que Cubisme, Surréalisme, Situationnisme et plein d’autres mouvements sont nés dans la capitale française. Le secteur principal de la foire Galeries réunit 206 exposants issus de 41 pays et territoires. Certaines mettent en lumière des artistes qui ont marqué la première moitié du XXe siècle (comme Fernand Léger à la Galerie le Minotaure ou Marcel Duchamp à la Galerie 1900-2000) quand d’autres se tournent vers la seconde moitié avec des peintures de la nouvelle figuration narrative ( Valerio Adami chez Gio Marconi)… Sur la nef du Grand Palais se déploie le secteur Émergence avec 16 présentations solo. Par ailleurs, Art Basel Paris investit neuf lieux emblématiques tels la Place Vendôme (Alex da Corte), le Parvis de l’institut de France (Ugo Rondidone) ou le Petit Palais (Julius von Bismarck)…Une effervescence qui se répercute sur le marché français de l’art, quatrième au niveau mondial.

Du 24 au 26 octobre, artbasel.com

Gerhard Richter, la rétrospective à la Fondation Louis Vuitton

Gerhard Richter, Lesende, 1994 (CR 804)
Gerhard Richter

Réunissant 270 œuvres de 1962 à 2024 – peintures à l’huile, peintures en acier et verre, dessins au crayon et à l’encre, aquarelles et photographies peintes – cette monographie s’inscrit dans la foulée de celles déjà consacrées à des figures majeures de l’art des XX e et XXIe siècle comme Jean-Michel Basquiat, Joan Mitchell, Mark Rothko ou récemment David Hockney. Richter a fait du langage même de la peinture son champ d’expérimentation. Les sections de l’exposition sont chronologiques. Le peintre ayant tour à tour peint d’après photographies, questionné la représentation, exploré l’abstraction, utilisé le hasard…Jusqu’à quitter la peinture en 2017 pour quelques années. Il y revient avec Birkenau, une série d’œuvres inspirées de quatre photos prises dans un camp d’extermination nazi. Un rendez-vous incontournable de l’automne.

Du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026, fondationlouisvuitton.fr

La Séparation : Léa Drucker et Catherine Hiegel en majesté

La séparation
Jean-Louis Fernandez

La Séparation est l’unique pièce de théâtre de Claude Simon (1913-2005). Tirée de l’Herbe, roman consacré à sa tante Mie, voici ce que notait l’auteur dans son synopsis : « Tout se passe sous les mots qu’on prononce comme le tracé d’un ruisseau souterrain est révélé dans les champs par une herbe plus verte. » Soit un huis clos constitué de deux couples en crise, les parents d’un côté (Catherine Hiegel et Alain Libolt) leur fils et sa femme de l’autre (Léa Drucker et Pierre-François Garel) avec chacun son cabinet de toilette séparé par une cloison. La mise en scène d’Alain Françon joue sur la polysémie du mot séparation. À l’heure de l’agonie d’une vieille tante (invisible sur le plateau) les quatre personnages dialoguent sans s’entendre, leurs conversations se faisant écho de part et d’autre du mur. Léa Drucker est parfaite de monologues en silences et Catherine Hiegel prodigieuse, à l’acmé de l’art théâtral.

Jusqu’au 4 janvier, bouffesparisiens.com

Un automne proustien à l’hôtel littéraire Le Swann

Hôtel littéraire Le Swann
Ingrid Hoffman

Le Swann rend un double hommage à Marcel Proust sous forme d’expositions et de rendez-vous. Dans un premier temps, les vitrines sont dévolues à la correspondance de Proust avec des manuscrits autographes et des lettres inédites; Dans un deuxième temps, les sculptures en résine de l’artiste Marlène Burget, inspirées de l’univers de la Recherche, seront dévoilées – pendant que le buste de Proust (faisant partie des collections de l’hôtel) trônera dans la cour du Lycée Condorcet, en mémoire de sa scolarité. S’ensuit une flopée d’événements dont la lecture le 12 novembre de la correspondance de Proust et de Geneviève S par Ivan Morane et la conférence d’Emily Eells le 20 novembre sur le peintre John Singer Sargent exposé à Orsay.

Proust en sa correspondance jusqu’au 21 novembre ; Sculptures proustiennes de Marlène Burget, du 12 novembre au 5 janvier 2026, hotelslittéraires.fr