Pour sa première sortie officielle, jeudi 2 octobre, Bérangère Bouvier portée à la présidence de la Fédération des promoteurs immobiliers de la région lyonnaise (FPI Lyon) la veille, aurait sans doute préféré arriver devant la presse avec des annonces teintées d’optimisme, de rebond inéluctable et de perspectives favorables. Mais il n’en n’a rien été. Comme tous leurs homologues de l’Hexagone, les promoteurs rhodaniens ne voient pas encore le bout du tunnel.
Comparées aux neuf premiers mois de l’année dernière, les mises en vente et les réservations nettes sont certes orientées à la hausse à fin septembre 2025 (avec respectivement +52 % et +14 % sur le territoire de la Métropole de Lyon), mais le bilan ne résiste pas à une analyse plus poussée.
La mise en perspective sur la période courant de 2019 à 2025 dévoile en effet une tout autre réalité, avec un recul de 56% pour les mises en vente et de 63% pour les réservations nettes. « Nous voyons cependant des signaux clairs de reprise pour les ventes en diffus », assure Bérangère Bouvier.
Avant de souligner que l’effondrement des ventes en bloc plombe les chiffres. « En additionnant diffus et ventes en bloc, le cru 2025 sera moins bon que 2024 », confirme-t-elle.
Ce contexte globalement baissier n’engendre pas pour autant d’effets sur les prix des programmes neufs, contrairement à ce que l’on constate dans l’ancien. Alors que le marché patine et que la hausse des taux vient ajouter un handicap supplémentaire à son redémarrage, les prix restent en effet orientés à la hausse, avec par exemple une augmentation de 10 % dans le 6e arrondissement de Lyon.
« Seulement trois arrondissements lyonnais échappent à cette tendance, confirme Martin Revel, président du Centre d’études de la conjoncture immobilière (Cecim). Le 1er, le 8e et le 9e, qui reculent respectivement de 16, 7 et 3 %. »
Encore convient-il préciser que la statistique du 1er arrondissement repose sur trop peu de logements (moins de 10 réservations) pour être réellement significative.
Cette hausse des prix, portée par l’augmentation des coûts de construction et par des prix de fonciers qui ne baissent pas, a fatalement des effets sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages.
Pourtant, Bérangère Bouvier constate que la primo accession résiste mieux que les autres segments de marché. Un phénomène qui peut éventuellement s’expliquer par le déploiement de dispositifs tels que le taux de TVA réduit et le bail réel solidaire (BRS), qui offrent des perspectives à une certaine catégorie d’acquéreurs.
« Ainsi les réservations en BRS passent de 12 en 2019 à 133 à fin septembre 2025, soit 12 % des acquisitions. Dans le même temps, les achats en TVA réduite représentent 36 % du total tandis que la TVA normale voit sa part reculer de 70 % en 2019 à 52 % en 2025 », détaille-t-elle.
