Trente ans. L’âge de la maturité. Le festival des Nuits romantiques donne, à l’occasion de son anniversaire, la pleine mesure de son savoir-faire avec une édition stratosphérique en termes de qualité. Un format bien rodé sur deux week-ends, alternant “tubes” et œuvres rares. Un compositeur thématique emblématique du romantisme. Tchaïkovski, cette année, dont la musique chaude et colorée vous tire les larmes ou vous donne le sourire.
Des ressentis émotionnels en montagnes russes
Mais le petit truc en plus, cette année, est le choix des musiciens. La patte déjà identifiable du nouveau directeur artistique, Philippe Bernhard, lui a fait choisir les meilleurs.
C’est le public qui le dit. Samedi 27 septembre au soir, l’auditorium du centre des congrès d’Aix-les-Bains, bien rempli, a ovationné le Tekfen philharmonic orchestra et son chef, l’Ouzbek Aziz Shokhkimov. Debout dans les travées, il a réclamé deux rappels. Un moment rare pour un concert classique. L’unité, la technicité, l’énergie et le panache de cette formation qui se produisait pour la première fois en France ont fait chavirer la salle.
Dans un autre style, le quatuor Modigliani a remporté le même succès dimanche 28 septembre. Renforcé par un altiste et un violoncelliste, le sextuor ainsi composé a interprété le Souvenir de Florence de Tchaïkovski avec une maestria qui laisse bouche bée. Ceux qui pensaient s’endormir avec l’appellation “musique de chambre” ont dû être surpris. Entre envolées lyriques et facétieux pizzicatos rebondissants d’un violon à l’autre, le spectacle était total. Avec un ressenti émotionnel en montagnes russes. On se serait cru au cinéma.
Tchaïkovskià l’honneur
Non, vraiment, les Nuits romantiques font très fort pour cette édition. Et le meilleur est peut-être à venir. Vendredi 3 octobre à 20 heures, au théâtre du casino, des danseurs étoiles de l’Opéra de Paris donneront corps et âme aux plus grands ballets de Tchaïkovski ( Casse Noisette , Le Lac des cygnes , etc.) au son d’un trio à corde et d’un piano. Frissons garantis.
Puis, samedi 4 octobre à 20 heures, au centre des congrès, le concert de clôture s’annonce comme un feu d’artifice. C’est le même chef d’orchestre qui reviendra sur scène pour diriger l’orchestre philharmonique de Strasbourg (Bas-Rhin). Quelle chance de revoir ce magicien à la baguette magique ! Et ce n’est pas tout. Trois solistes se succéderont pour interpréter trois concertos avec l’orchestre. Alexandre Kantorow, considéré comme le meilleur pianiste du moment. C’est lui qui avait joué sous la pluie lors de la cérémonie inaugurale des Jeux olympiques de Paris. C’est dire si l’entendre à Aix-les-Bains est un privilège. Puis, il y aura la bulgare Liya Petrova, une virtuose du sentiment qu’elle transmet à travers son Guarneri (rival du Stradivarius), un violon de 1742. Enfin, le public sera traversé par la sensibilité à fleur de peau du violoncelliste Aurélien Pascal.
Dimanche 5 octobre enfin, ces trois-là, amis dans la vie, se produiront en trio à Hautecombe à 15 heures. Auparavant, à 11 heures, le pianiste Théo Fouchenneret aura déjà donné le “la” d’une journée musicale intense en émotions.
Tarifs : de 10 à 45 euros. Informations et réservations sur le site www.nuitsromantiques.com
