Par
Cédric Nithard
Publié le
26 sept. 2025 à 6h34
Avant d’inscrire son prénom sur sa propre galerie d’art, Nicolas-Xavier Callu graffait son blaze, SADE, sur les murs de Montpellier et d’ailleurs. Cet enfant de la Paillade qui voue un amour inconditionnel à sa ville natale a préféré il y a maintenant longtemps mettre de côté son activité de graffeur pour devenir galeriste. Un passage du côté obscur diront certains qu’assume cet historique d’une discipline qu’il a toujours défendue et, surtout, à travers elle, les artistes qu’il accompagne de la rue aux cimaises. Parce qu’il était fait pour ça, qu’au-delà du marché de l’art il y a le côté humain, Nicolas-Xavier Callu a poursuivi ses rêves concrétisés par une exposition événement pour fêter les 10 ans de la galerie Nicolas-Xavier qui a vu éclore récemment sa petite sœur au cœur du quartier de la Canourgue. Figures majeures et talents émergents, la scène montpelliéraine n’ayant pas à rougir à côté des grands noms internationaux, honorent une décennie au service de l’art tout en se projetant sur l’avenir. Car la flamme n’est pas prête de s’éteindre.
Tu as commencé comme graffeur, comment es-tu passé à galeriste ?
Je pourrais tellement m’attarder sur le sujet. Depuis tout jeune, mon père m’a transmis l’amour du dessin ce qui m’a amené au graffiti quand j’étais ado et j’ai toujours eu un attrait pour les musées, les galeries… dans lesquels je rentrais tout le temps, quelque soit ce qui y était présenté. J’ai eu un passage à Londres où j’allais tout le temps à Portebollo visiter quelques galeries. Je ne sais pas expliquer ça, j’ai toujours eu ce besoin. Gravitant dans ce monde-là, c’est venu par la force des choses et j’avais aussi cette vertu d’aimer le public, d’aimer l’humain, d’échanger, de converser, de partager, de fédérer… J’adorais tout ça sans m’en rendre vraiment compte. C’était là, en moi, j’ai su l’exploiter et le mettre en lumière avec un titre qui est celui de galeriste. Le switch entre artiste et galeriste, je pourrai en parler pendant des heures. J’ai encore le souvenir quand j’ai ouvert mon premier établissement, le Montana Shop & Gallery en 2006, que je prenais plus de plaisir à représenter les artistes qu’à me représenter moi-même. C’était une émotion que je ressentais depuis un moment en moi. On était une équipe avec Franck Noto, à l’époque Zest, Smole, Momies… pour n’en citer que quelques-uns et j’étais celui qui allait négocier les plans, discuter avec les interlocuteurs… j’avais déjà ce truc, j’aimais parler des autres. Et j’ai connu toutes ces générations du graffiti à Montpellier de 1989 à maintenant en ayant toujours le besoin d’œuvrer pour notre culture locale mais d’œuvrer pour le graffiti. J’avais toujours le besoin de faire en sorte de la rendre la discipline la plus belle possible.
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Cela correspond aussi à une époque où le graffiti était très loin d’être en galerie et même, de manière plus générale, d’être accepté.
La première exposition que j’ai faite c’était avec Franck Noto et c’est très symbolique parce qu’en 2026 on va faire une exposition qui sera aussi une rétrospective. Cela fait vingt ans que l’on collabore ensemble tous les deux. J’avais commencé avec lui parce qu’il a toujours été le meilleur ou l’un des meilleurs, il a toujours été au-dessus de la moyenne artistiquement et, à l’intérieur de moi, je me disais secrètement qu’un jour j’ouvrirai ma galerie d’art et je montrerai que le graffiti ce n’est pas que des gribouillis dans la rue. L’aventure a commencé comme ça et je me suis construit avec ça.

Tu en as parlé, il y a eu Montana et en 2015 tu décides de prendre ton envol et que ton prénom soit inscrit sur un lieu d’art.
Cela vient de Mode2 qui est un de mes partenaires avec qui je travaille depuis dix ans. Il n’y est pour rien mais cela part de lui. Le déclencheur c’est lui. C’est une légende mondiale du graffiti, c’est juste un maître ce monsieur. À l’époque de Montana, je le sollicite et il me dit qu’il sait qui je suis et que je serai certainement légitime en tant que représentant des artistes mais pas avec cette enseigne. Il en reste là-dessus et cela déclenche quelque chose en moi car je savais qu’il y aurait un après Montana. C’était une boutique avec les graffeurs qui venaient s’y fournir et il y avait à côté la galerie d’art et c’est ça qui me faisait vibrer. Non pas que je voulais quitter le bateau car je n’oublierai jamais Jordi Rubio Rocabert, le grand créateur de Montana Colors qui m’a mis le pied à l’étrier et m’a donné ma chance à l’époque, mais moi-même je me rendais compte que d’avoir une enseigne d’une bombe de peinture, pour mon développement, il fallait qu’à un moment je m’en sépare. Il m’a fallu quelques années pour comprendre cela. Après dix ans de formation à Montana Shop & Gallery, j’ai switché et j’ai ouvert mon lieu neutre avec mon prénom : Nicolas-Xavier.
C’est facile de basculer de graffeur au rôle de galeriste ?
J’arrive facilement à les scinder car ça fait vingt ans que je fais ce métier. Mais assez rapidement je l’ai compris. Pour moi, il faut scinder les deux, ce sont deux axes et deux métiers différents. Je considérais que c’était important de scinder pour avoir une vraie crédibilité dans les deux. Je me suis détaché de mon titre de graffeur même si cela m’arrive encore, notamment avec ma fille, de me faire un petit graffiti de temps à autre mais aujourd’hui je suis directeur de galerie d’art. Et c’est bien comme ça. Il faut laisser les choses à leurs places pour avoir une vraie lecture de tout cela. Certains diront que l’on peut être un artiste et exposer chez soi, oui c’est possible et certains le font. Il ne le sait pas mais je suis un fan inconditionnel de son travail, Bocaj a décidé de s’auto représenter et de tout faire chez lui. Ce n’est pas un problème mais je pense que c’est important de scinder les deux.
Quel rôle as-tu auprès des artistes ? Parce que tu n’es pas là que pour exposer et vendre leurs oeuvres ?
Merci de cette question parce qu’elle résume tout ce que j’aime dans mon métier. Il n’y a pas longtemps on m’a mis un mot là-dessus en disant que j’étais aussi un producteur et c’est le cas. Producteur pour les artistes émergents, ceux auxquels je crois et qui souhaitent me faire confiance car c’est aussi compliqué pour des jeunes talents de faire confiance à quelqu’un en lui laissant dans les mains une partie de sa carrière, de le représenter, de le promouvoir, de le diriger… et de le produire car cela a des coûts tout cela. Ce mot de producteur est désormais apparu dans mes bagages (rires). Le rapport que j’ai avec les artistes est très important. J’en parlais avec Sixe Paredes qui m’a accueilli dans son atelier à Barcelone il n’y a pas longtemps et j’ai adoré l’atmosphère, le mec, son énergie… il y avait un alignement. Cela faisait des années que je voulais travailler avec lui et je me disais que ça y est, enfin il m’avait ouvert la porte. Et ce rapport humain, cette complicité et ces échanges permanents avec les artistes, il m’a dit que c’était ressenti de l’extérieur à travers ce que l’on dégage par nos réseaux sociaux, ce qu’il se dit dans le milieu. Cela m’a touché qu’il me parle comme cela et qu’une personne, encore étrangère car on ne se connait encore pas beaucoup, ait cerné cela de moi. Cela m’a flatté mais surtout ému parce que c’est comme ça que je conçois le travail, la collaboration et le rapport que j’ai avec les artistes. Ce n’est pas juste d’accrocher des toiles sur un mur et de croiser les doigts pour qu’elles se vendent. Ce n’est pas comme ça que je conçois ce métier et c’est pour ça que cela prend autant de temps de le construire, de le partager et aussi d’éduquer un public qui souhaite nous découvrir. Le monde de l’art contemporain c’est quand même un monde à part. On pourrait passer du temps à en discuter (rires). On parle de graffiti, d’art urbain ou de street-art, tout ça pour moi ce sont des branches de la grande famille contemporaine.

En vingt ans d’activité de galeriste, comment as-tu vu évoluer le marché de l’art ?
J’ai d’abord été très surpris. Je suis arrivé sans calcul, sans savoir. J’avais juste envie de représenter une discipline qui n’était pas forcément regardée à travers le bon axe, le bon recul, les bons yeux… Et cela a explosé à ce moment-là. Quand l’art urbain est arrivé sur le marché de l’art contemporain, il a apporté une émulation énorme, une espèce de renouveau ou de fraîcheur. Et il n’a fait que monter.
Est-ce que c’était un réel engouement pour le côté artistique ou il y a eu de la part des acheteurs un intérêt spéculatif ?
Ce côté spéculatif est arrivé mais beaucoup plus tard quand l’éducation à cet art a été mis en place car il fallait que les gens s’habituent à ce nouveau courant avec ces codes couleurs criants, ce monde foisonnant d’axes différents artistiques : l’abstraction, le figuratif… et tellement d’artistes. Je m’en rendais compte. On était en 2005-2006 et je savais que quelques années plus tard il y aurait une première sélection qui allait se faire. Il y avait tellement de monde dans ce milieu. Et il faut le dire, il y avait de tout et de n’importe quoi donc il fallait recadrer tout cela, ce qui s’est fait naturellement, tout doucement. C’est le marché qui se crée de lui-même, qui se structure, devient très sérieux et est devenu très solide. Avec ses avantages et ses inconvénients. Les avantages c’est que des artistes ont été révélés et je suis tellement fier d’en représenter notamment des locaux montpelliérains comme Franck Noto ou Mathieu Lucas. Ce sont des artistes solides français. D’ailleurs, la scène montpelliéraine est extraordinaire, il y a un tel vivier d’artistes. Je n’en cite que deux car ce sont de très belles carrières mais il y en a tant d’autres. Pour en revenir à la question, le marché a été fort pendant de nombreuses années mais il est aussi étroitement lié à ce qu’il se passe au quotidien avec la politique, l’économie, les guerres… tout est lié donc le marché de l’art en pâtit. En 2023-2024, ce marché était vraiment au ralenti même si certains diraient que cela a été une catastrophe. En fait, les acquéreurs, les amoureux d’art ont investi différemment, ont acheté différemment. Ils se sont comportés différemment et ont tout simplement dépensé différemment. Ils ont préféré épargner plutôt que de se faire plaisir en achetant une belle toile. Il a fallu être patient, trouver de nouvelles idées, se revisiter, faire des pas de côté… Personnellement j’ai mis des oeillères et j’ai continué à croire en tout ce que je faisais parce qu’il n’y avait pas lieu de douter et que l’on est tributaire d’un marché de l’art dont on ne décide pas de ce qu’il s’y passe. Aujourd’hui, cela à l’air de se stabiliser et d’aller beaucoup mieux en espérant que cela dure.
L’exposition pour fêter les dix ans de la galerie tombe à point nommé alors !
C’est juste extraordinaire, je suis tellement fier ! Je parle souvent d’alignement dans la vie car on pourrait passer plusieurs heures à essayer d’expliquer certaines choses mais en fait elles sont juste à vivre. Je dis ça car fin de l’année dernière je me posais d’autres questions, j’étais en train de me demander comment je devais concevoir la suite car cela ne pouvait pas continuer comme ça. Pourtant je me démenais. Et 2025 est arrivée, j’ai accueilli Mode2 et André, deux grands noms du marché international qui m’ont fait confiance. J’ai attendu sept ans avant d’avoir cette exposition et j’étais content de la présenter dans ma ville natale. Le marché repartant, tout s’est enchaîné derrière. J’ai ouvert mon deuxième espace à la Canourgue et cet anniversaire des dix ans arrive, tout s’aligne. Je ne maîtrisais pas certaines choses, d’autres oui et tout s’est imbriqué comme un puzzle géant.
Pour les 30 ans du graffiti dans le Verdanson tu avais réuni un plateau « famille », pour cet anniversaire c’est un plateau de fan, une sorte de sélection rêvée en tant que galeriste ?
Pour certains et je pense à Futura pour commencer, sans dire que c’est la tête d’affiche, c’est un des meilleurs artistes au monde, idolâtré et adoré, extrêmement rare. Il n’a jamais été dans une exposition à Montpellier et je suis tellement fier de pouvoir présenter son travail à travers les dix ans de la galerie. Oui, ça c’est un rêve d’adolescent. Donc merci Futura de croire en moi et de participer à ce projet sensationnel. D’un point de vue sentimental mais aussi artistique, le plateau proposé est extraordinaire : Futura, Mode2, André, Sainer, Boris Tellegen, MadC, Sixe Paredes, Alëxone Dizac, Franck Noto et bien d’autres que je suis désolé de ne pas citer. En tant que galeriste, c’est un rêve que d’avoir tous ces artistes autour de moi. Ce n’est pas un aboutissement ou une apothéose, même si un peu, cela fait juste partie de cet alignement incroyable.
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Un seul lieu ne suffisait pas donc l’exposition est divisée sur les deux galeries. Qu’est-ce qui sera présenté exactement ?
Quasiment la totalité de l’exposition présentée a été produite pour cet événement. C’est phénoménal ! Et c’est à travers ça que je sais que les artistes me respectent et surtout m’accordent une confiance très forte. Par exemple, ce que fait Sainer, c’est muséal ! Il est sollicité par la planète entière, c’est très difficile de l’avoir et il n’a pas cherché à comprendre, cela a été un oui catégorique. Et une pièce extraordinaire est en train d’arriver. C’est vraiment incroyable ce qui sera présenté. J’espère juste que le public sera au rendez-vous et viendra en nombre comme ils ont aussi pris autant de plaisir à voir l’exposition JR au Carré Sainte Anne. Je le répète, le plateau est extraordinaire et beaucoup n’ont jamais été vu ni porté par un établissement montpelliérain. Il y aura donc des premières qui se passeront dans le nouvel espace à La Canourgue mais surtout dans la galerie historique de la place des musées. De toute façon, on avait besoin des deux lieux : 15 artistes avec plus de 70 pièces de présentées, un seul espace n’aurait pas suffit d’autant que l’on veut une belle mise en scène, que cela respire… Encore une fois, accrocher pour accrocher, non merci.
Tu prévois des surprises ?
La vraie surprise que je dévoile ici, c’est une sérigraphie de l’affiche qui a été éditée à 60 exemplaires. Elle sera numérotée et non signée en amont. Plus de la moitié des artistes seront présents lors des vernissages le vendredi 26 et samedi 27 septembre. Je ne voulais pas la faire présigner aux artistes car je voulais qu’on se dise que l’on voulait un bout de ce projet et de cette histoire de la galerie avec un tel line-up présent pour leur faire signer chacun leur tour. C’est aussi en soit une part du projet et le côté artiste qui ressort (rires).
Il y a aussi le côté fan du gamin qui va faire dédicacer quelque chose à son idole.
Totalement ! Mais cela existe encore et moi le premier même si je suis le plus mal chaussé de la bande (rires). Je demande pour les autres mais rarement pour moi (rires). Là j’aurai ma sérigraphie que je ferai signer et que j’encadrerai chez moi. Je sais déjà où je vais la mettre. Les personnes vont l’acquérir pour d’autres raisons mais pour moi, c’est quelque chose de fort. Elle marquera cette décennie, ce projet ambitieux à Montpellier… et je suis content que cela se passe ici parce que j’aime ma ville.

Comment vois-tu les dix ans à venir ?
Je vais continuer avec la même dynamique. Il y a plein de surprises qui vont arriver, de nouveaux projets, de nouveaux artistes… parce que, quelque part, j’annonce la couleur avec cet anniversaire. Ceux qui savent lire entre les lignes vont comprendre que pour certains artistes ce sera un one-shot, pour d’autres de nouvelles collaborations arrivent comme Sixe Paredes ou, comme je le souhaite, Futura. Je suis bourré d’envies.
J’allais te demander si tu avais encore des rêves, des envies inaccessibles à réaliser ?
C’est pour ça que vingt ans se sont écoulés et que l’on fête les dix ans de la galerie. Cette question justement je me la suis posée. Pour certaines raisons, nous avons passé beaucoup de temps avec Franck Noto qui est un ami avant d’être mon collaborateur. Nous en avions besoin tous les deux. C’est à ce moment-là que je me suis demandé ce qui continuait à me stimuler pour vouloir continuer. J’ai répondu à cette question et Futura en faisait partie. C’est l’ambition de travailler avec des artistes qui pour moi sont encore difficiles d’accès.
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Quels sont les artistes qui te font vibrer et que tu aimerais exposer ?
Il y en a plein mais il y en a un qui m’a toujours fait vibrer, c’est Combas. Et je ne sais pas expliquer pourquoi. Déjà ce mec me fait marrer, je sais que c’est un taré mais un bon taré, un taré sympa. Et ce n’est pas péjoratif quand je le dis. Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours aimé ce mec. Futura fait partie de ceux-là, André est arrivé… Ce qu’il faut savoir, c’est que j’ai déjà accompli des choses que je souhaitais profondément depuis très longtemps. C’est juste qu’il faut du temps, de la patience, du travail et de l’expérience. C’est tout ça qui fait qu’un jour on va accéder à des mecs qui sont déjà loin devant en histoires, en compétences, en placement dans la hiérarchie des artistes… Je pensais certaines choses inaccessibles mais il faut persévérer et c’est ça que j’ai envie de transmettre aujourd’hui. Croire en ses rêves, en ce que l’on fait même si par moment ce n’est pas toujours facile. Personnellement, j’ai beau me remettre en question, cette flamme est là en moi. Elle est là. Je la sens, là, à l’intérieur. Tant qu’elle flambe, je flambe avec (rires).
Exposition 2015-2025, 10 years of featuring du 27 septembre au 1er novembre 2025 avec Futura, Mode2, André, Sainer, Boris Tellegen, Sixe Paredes, Franck Noto, Mathieu Lucas, MadC, Alëxone Dizac, Sebastien Preschoux, Bault, Éric Lacan, Arnaud De Jesus Gonçalves et Nicolas Clerissi.
Vernissage le vendredi 26 septembre à 18h au 12 bis rue du Palais des Guilhem et samedi 27 septembre au 2 bis, rue Glaize – place des musées. Du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h. Samedi 14h à 19h (rue du palais des Guilhem uniquement). Entrée gratuite. Sur rendez-vous en dehors des horaires d’ouverture. Plus de renseignements sur galerienicolasxavier.com.
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