Le suspense n’aura pas duré longtemps. Juste le temps de finir la phrase : « Je repars… mais pas en tant que tête de liste », a annoncé ce vendredi 19 septembre Dominique Idiart, en préambule d’un point presse organisé au restaurant Arroberri du bourg de Saint-Pée-sur-Nivelle.
Élu depuis 1995, dans l’opposition puis aux côtés de Christine Bessonnart (2001-2014), maire entre 2020 et 2023, battu par Bernard Elhorga lors de l’élection de 2023 convoquée après des démissions en série au sein du Conseil, il a décidé de « passer le relais ». Il fera néanmoins partie des 29 candidats présentés par Elgarrekin Senperentzat lors du scrutin municipal des 15 et 22 mars 2026.
Dominique Idiart a ensuite donné la parole et le témoin à celle qui conduira les troupes à sa place et qu’il « accompagnera du mieux [qu’il] peut ». Il s’agit de Céline Piva, élue avec lui (et Guy Heuguerot) il y a trois ans. Installée « depuis une quinzaine d’années » à Saint-Pée-sur-Nivelle, sa « ville de cœur », cette Lot-et-Garonnaise d’origine défendra « un projet collectif, ouvert et surtout réaliste, compte tenu d’une situation financière fragile et inquiétante, avec l’inscription de la commune en vigilance auprès de la préfecture pour la deuxième année ». Elle souhaite aussi favoriser l’attractivité de la cité senpertar « dans le respect de son identité ».
Si les détails de la liste et du programme seront révélés plus tard, Céline Piva et Dominique Idiart ont livré un aperçu de leurs axes de campagne. Ils se présentent comme directement opérationnels : « Bernard Elhorga est arrivé sans connaître les problématiques de la commune, il a tout découvert », constate son prédécesseur, sans l’accabler pour autant. « Il a mis 8 à 9 mois pour comprendre comment ça marche. Ça ne sera pas mon cas. Je ne mettrai pas 8 mois », promet la candidate de 45 ans, forte de son expérience professionnelle. Elle exerce comme consultante en finances publiques et ressources humaines. « Je sais comment faire un dossier pour obtenir des subventions. »
« Les portes restent ouvertes mais c’est nous qui tenons les clés »
Le duo, escorté de Guy Heuguerot, veut également se distinguer sur la méthode : « Monsieur Elhorga avait une méconnaissance des rouages de l’administration au début. Il se voulait plutôt à l’écoute. Mais une fois qu’il a obtenu suffisamment de conseils, il a fermé les portes, avec, par exemple, moins de représentants de l’opposition dans les commissions », regrette Céline Piva, qui prône à l’inverse « l’intelligence collective ». « Dans les rapports avec le tissu associatif, je pense qu’on pourrait aussi beaucoup mieux faire », prolonge Dominique Idiart, citant l’exemple de la gérante du bar du trinquet Gantxiki, remerciée « du jour au lendemain et par courrier ».
Soucieuse de « proposer du renouveau dans la continuité », Céline Piva se place enfin au-dessus de la mêlée et des démêlés passés (1) : « Les rancœurs et esprits de revanche resteront derrière ». La future liste Elgarrekin Senperentzat se définit comme « apolitique », mais « ouverte », n’excluant pas d’éventuels rapprochements après le premier tour : « Les portes restent ouvertes mais c’est nous qui tenons les clés ».
(1) Entre 2000 et 2003, c’est la démission d’élus de sa majorité et la fin de l’alliance avec les abertzale de Senpere Bai qui avaient obligé Dominique Idiart à remettre en jeu son mandat de maire.
