Cap sur le Moyen Âge et les pays nordiques. Après la Nouvelle-France, le Festival médiéval de Montpellier (FMM) met cette année les Vikings à l’honneur. Du 19 au 21 septembre, la 4e édition ambitionne de rassembler quelque 3500 festivaliers, qu’ils soient passionnés d’histoire ou simples curieux.
On n’est pas un festival de reconstitution strict. Puis on n’est pas non plus un GN, un grandeur nature, avec des épées en mousse et tout ça
, avertit le porte-parole du FMM, Alex Turcot St-Laurent. On essaie d’être le plus inclusif possible et de faire en sorte que tout le monde se sente bienvenu au festival
.

Pour la première fois, quatre pays se déplacent au FMM. La France, la Suède, la Pologne et les États-Unis seront ainsi représentés par des fanas de reconstitution historique. Le Canada sera pour sa part représenté par des groupes venus du Québec, de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse.
Quelque 120 personnes viennent pour faire de l’animation pour les Vikings
, précise Alex Turcot St-Laurent. Ça, c’est sans compter l’Association médiévale du Québec, le Village jeunesse et les personnes locales qui viennent aider pour le festival et qui seront aussi costumées
, poursuit le porte-parole.
Tordre le cou aux clichés
En plus de joutes, de combats à lame vive et de spectacles de musique, les activités et animations proposées veulent encourager le partage du savoir médiéval. Il y a vraiment un côté éducatif
, fait valoir Alex Turcot St-Laurent.
Ce dernier cite la forge, la sculpture, l’herboristerie et le savoir des tisserandes entre autres savoirs ancestraux
prodigués durant l’événement.

Les festivaliers en herbe ne seront pas en reste, avec l’ajout pour la première fois d’une section jeunesse avec des ateliers dans la nature, des quêtes fantastiques et des combats pour les enfants
, énumère le porte-parole du FMM.
Puis cette année aussi, on a des danses, car on essaie de faire de plus en plus place aux femmes
, ajoute Alex Turcot St-Laurent.
On a souvent l’idée que le médiéval, c’est juste des hommes sauvages et bourrins qui se tapent sur la gueule, alors que la femme avait une place très importante.
L’approche du festival permet de tordre le cou à certains clichés, véhiculés par les films hollywoodiens, plaide-t-il. Un des clichés qu’on a souvent, c’est que le médiéval était une époque extrêmement terne
, poursuit le porte-parole, soulignant l’avènement de la couleur dans les textiles à ce moment-là de l’histoire.

De la même manière, des femmes reines ou des guerrières oubliées se voient réhabilitées.
L’aspect inclusif se manifeste aussi par le souhait du FMM de ne pas être eurocentriste. On aimerait beaucoup avoir des personnes qui font de la reconstitution médiévale chinoise, japonaise, aztèque ou africaine
, encourage le porte-parole. Du wishful thinking
qui se heurte pour l’instant à la rareté des personnes explorant ces possibilités, reconnaît-il.
Une expérience hors du temps

Alex Turcot St-Laurent gère aussi le site Internet du FMM et assure le rôle de trésorier du conseil d’administration de l’organisme à but non lucratif qui porte le festival. Il signe par ailleurs la vidéo promotionnelle annonçant la thématique retenue cette année.
On a eu un drakkar qui va flamber pendant le festival, et on voulait s’en servir [dans la vidéo] pour que ce ne soit pas juste un élément de décoration
, raconte le porte-parole et réalisateur.
Réalisé au printemps dernier, le tournage s’est déroulé au Lac-Simon et a réuni devant la caméra plusieurs membres de l’équipe du festival, venus avec leurs costumes personnels.
Le port du costume est encouragé, mais n’est pas obligatoire. On pourra au besoin s’en procurer sur place. Comptez en bas de 100 dollars
pour une tenue basique de paysan à quelque 2000 dollars pour un costume et des accessoires plus onéreux.
Pas d’obligation non plus d’un point de vue des nouvelles technologies. Les gens peuvent filmer, se servir de caméras photo, il n’y a aucun souci avec ça
, rassure Alex Turcot St-Laurent. Idem pour l’usage de cartes bancaires, dont on pourra faire usage dans les différents kiosques du festival.
Le côté technologique est très facile à éviter parce qu’il n’y a pas vraiment de réseau sur le site
, ajoute-t-il en souriant. On fabrique de grandes palissades, on enferme le grand village là-dedans. Et comme on est en nature, c’est quand même facile de se sentir coupé du reste du monde
, conclut le porte-parole du FMM.






