Découvert par hasard dans un hôtel particulier parisien, un Christ en croix attribué à Rubens refait surface après quatre siècles d’oubli. Expertisé pendant un an, ce chef-d’œuvre du XVIIe siècle sera mis aux enchères le 30 novembre, avec une estimation proche de deux millions d’euros.
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C’est le genre d’aventure qui n’arrive qu’une fois dans une carrière. Il y a un an, lors de la vente d’un hôtel particulier à Paris, Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur, découvre un Christ en croix, oublié depuis 400 ans. « Cette luminosité est extraordinaire. L’expression du visage, les clous, tout ça, c’est de l’hyperréalisme. C’est un tableau qui dégage une force absolument inouïe, à traverser des générations sans que jamais quelqu’un se demande si c’était un Rubens ou pas », détaille-t-il.
Dès le premier regard, Jean-Pierre Osenat pense à Rubens, l’un des plus grands peintres du XVIIe siècle, grand voyageur, familier de la Cour de France. Mais le doute subsiste. « Quand on tombe sur un tableau comme ça, la première chose qu’on se dit, c’est : est-ce possible, un tableau aussi beau ? Qu’est-ce que c’est, etc. Tout de suite, il a fallu faire appel à des experts », raconte-t-il.
Pendant près d’un an, l’œuvre est expertisée et radiographiée. Les pigments sont scrutés au microscope, notamment à Anvers (Belgique), le fief du maître flamand. Éric Turquin, expert en tableaux anciens, a eu la chance de l’avoir entre les mains : « C’est un génie Rubens, ce n’est pas un peintre, c’est un génie. Et dans ce tableau, il y a la trace du génie, la puissance de l’expression du Christ, la beauté du visage. »
Réalisé en 1613, le tableau avait totalement disparu des radars. Comment a-t-il atterri en France ? Selon certains spécialistes, il pourrait avoir été rapporté lors des campagnes de Napoléon en Belgique ou en Italie.
Revenu de nulle part, ce chef-d’œuvre sera vendu aux enchères le 30 novembre prochain. Son prix pourrait approcher les 2 millions d’euros.