, le vendredi 12 septembre 2025

Après un effondrement marqué en 2023 et 2024, le marché immobilier connaît un rebond en 2025. Selon SeLoger/Meilleurs Agents, les transactions devraient atteindre 925 000 ventes cette année, soit une hausse de 8,2 %. Mais la reprise, amorcée fin 2024, a ralenti dès le printemps, freinée par une hausse inattendue des taux d’intérêt.
Les prix, en baisse continue depuis 2020, se sont stabilisés, notamment à Paris. “Tout cela est très positif et c’est évidemment dû à la baisse des taux. C’est le moment d’acheter”, commente Éric Allouche, directeur exécutif du réseau Era Immobilier.
Les professionnels prudents face aux incertitudes politiques
La chute du gouvernement Bayrou et l’instabilité parlementaire pèsent sur la confiance des acteurs du secteur. “L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude”, prévient Loïc Cantin, président de la Fnaim.
Même son de cloche chez Century 21 : “On recommençait à voir s’aligner les planètes et là, patatras”, regrette son président Charles Marinakis, qui observe néanmoins que les banques françaises se montrent enclines à financer les acheteurs. Selon lui, la principale menace reste la remontée des taux de crédit si les tensions politiques ravivaient l’inflation.
Des signaux contrastés selon les réseaux
Certaines enseignes enregistrent une reprise plus marquée : Orpi annonce une progression de 14 % des compromis de vente depuis janvier. Mais son président Guillaume Martinaud note de fortes disparités locales et estime que “cette rentrée et les annonces gouvernementales seront décisives”.
Du côté du marché locatif, la tension reste vive malgré un ralentissement de la hausse des loyers (+1,5 % contre +4,2 % en 2024). “Beaucoup de propriétaires bailleurs se sont retirés de l’investissement immobilier”, souligne Olivier Descamps, directeur général d’IAD France, évoquant même des “campings remplis d’étudiants” faute de logements disponibles.
2026 : entre espoirs et risques
Pour 2026, les professionnels espèrent un “déblocage progressif” du marché, avec jusqu’à 960 000 transactions attendues. Mais les incertitudes restent nombreuses : tensions géopolitiques, choix budgétaires du futur gouvernement et politique monétaire européenne.
“L’inflation étant maîtrisée, la Banque centrale européenne n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire”, analyse Thomas Lefebvre, de SeLoger. Un constat qui tempère l’optimisme fragile d’un marché en quête de stabilité durable.
