Grève du 10 septembre : en Essonne, des manifestations calmes devant l’entrepôt Amazon et le siège du Medef

Sep 11, 2025 | Essonne

Par

Thibaut Faussabry

Publié le

10 sept. 2025 à 20h56

Plusieurs centaines de manifestants à Brétigny-sur-Orge et à Évry-Courcouronnes (Essonne) ont battu le pavé devant des forces de l’ordre déployées en masse à l’occasion de la première journée du mouvement « Bloquons tout » ce mercredi 10 septembre 2025.

Au lendemain de la nomination du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, dans un contexte de blocage à l’Assemblée nationale, les manifestations ont ciblé le président de la République Emmanuel Macron.

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Une manifestation en soutien aux grévistes d’Amazon

À Brétigny-sur-Orge, une manifestation est partie de la place Pierre Vennin pour aller en direction de l’entrepôt Amazon où des dizaines de CRS, casques sur la tête et bouclier antiémeute au bras, les attendaient à leur arrivée vers midi.

« C’est très encourageant de vous voir ici », a lancé au mégaphone Joseph, délégué syndical Solidaires, tenant le piquet de grève devant l’entrepôt pour dénoncer leurs conditions de travail.

« Nous n’allons pas nous arrêter, nous allons continuer jusqu’au bout. Nous voulons voir les choses changer. Nous ne lâcherons jamais » a-t-il poursuivi devant les manifestants et plusieurs députés de La France Insoumise.

A Brétigny-sur-Orge, l'entreprise Amazon a été la cible des manifestants en raison notamment de ses pratiques fiscales
À Brétigny-sur-Orge, l’entreprise Amazon a été la cible des manifestants en raison notamment de ses pratiques fiscales (©T.F. / actu Essonne).

« Nos conditions de travail se dégradent »

Un combat partagé par Laure venue manifester, pancartes à la main. « On se mobilise, car nos conditions de travail se dégradent en raison du management qui pousse toujours plus à la rentabilité », assure cette salariée dans un bureau d’études, actuellement en arrêt maladie en raison d’un burn-out.

À sa droite, sa sœur, Laetitia, confie, elle aussi, souffrir à son travail au point d’avoir abandonné son poste.

« Elle travaille dans l’industrie et elle souffre des mêmes problèmes que moi qui suis cadre. Cela montre bien qu’il y a un problème global, que c’est le système dans son ensemble qui provoque ce mal-être », estime Laure.

Laure et sa soeur Laetitia aimeraient davantage de reconnaissance, de respect et de salaire.
Laure et sa sœur Laetitia aimeraient davantage de reconnaissance, de respect et de salaire. (©T.F. / actu Essonne)

Des jets de grenades lacrymogènes

« On se mobilise pour que ça change. On ne sait pas ce que ça va donner, mais c’était important de montrer qu’on soutient le mouvement », poursuit-elle.

Un incident a toutefois émaillé le rassemblement lorsqu’un incendie a embrasé de l’herbe en bordure de route près de l’entrepôt Amazon. Selon le député de la France Insoumise Antoine Léaument, ce sont les grenades lacrymogènes lancées par des policiers qui auraient déclenché le feu.

Le fonctionnement de l’entrepôt n’a pas été entravé par la mobilisation. Dans le même temps, à Étampes des manifestants sont parvenus à temporairement bloquer la circulation sur la N20.

Le patronat pris pour cible

Un peu plus tard, à Évry-Courcouronnes, une autre manifestation était organisée à l’appel d’une intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires et Unef) s’est élancée depuis la préfecture pour aller jusqu’au siège du Medef Essonne.

Un choix qui ne doit rien au hasard car la manifestation entendait dénoncer les subventions, exonérations, niches fiscales et autres aides publiques en faveur des grandes entreprises et dont le montant atteignait 211 milliards d’euros en 2023 selon un rapport du Sénat.

Devant la préfecture d'Evry-Courcouronnes, les manifestants ont demandé davantage de partage des richesses et fait part de leur inquiétudes quant au  mesures budgétaires qui pourraient être prises par le futur  gouvernement.
Devant la préfecture d’Évry-Courcouronnes, les manifestants ont demandé davantage de partage des richesses et fait part de leurs inquiétudes quant aux mesures budgétaires qui pourraient être prises par le futur gouvernement. (©T.F. / actu Essonne)

« C’est symbolique, ces 211 milliards nous ont été volés par les gouvernements successifs pour être donnés au patronat. C’est le détournement de nos cotisations sociales, de la TVA que nous payons tous. Il faut récupérer cet argent », lance un syndicaliste au mégaphone, appelant à poursuivre la grève pour « arrêter la production et bloquer l’économie ».

Après la manifestation, une assemblée générale s’est tenue sur la place des Terrasses à Évry-Courcouronnes pour décider de la suite à donner au mouvement. Une nouvelle grève est d’ores et déjà annoncée pour le jeudi 18 septembre.

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