Le mouvement citoyen « Bloquons tout », annoncé pour le mercredi 10 septembre, s’organise à Orléans autour d’un noyau dur de militants qui ont tenu une assemblée générale ce week-end pour définir les grandes lignes de la mobilisation. ICI Orléans y a assisté.
La mobilisation citoyenne « Bloquons tout » s’organise à Orléans en vue d’une journée d’actions annoncée pour le mercredi 10 septembre, avec un rassemblement à 10h30 devant la cathédrale Sainte Croix. Le mouvement a émergé sur les réseaux sociaux et se concrétise sur le terrain à travers plusieurs assemblées générales. ICI Orléans a assisté l’une d’entre elles ce samedi 6 septembre, au niveau de la place d’Arc, en-dessous du centre-commercial. Un groupe d’une trentaine de personnes s’est progressivement formé, à 14h, pour définir les revendications portées et les modes d’action qui vont se tenir dans les jours à venir.
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Opérations de tractage à Orléans
Cette réunion publique, au milieu des bus de ville et à proximité de l’arrêt de tram « gare d’Orléans » a duré à peine une heure pour aborder les revendications portées par le mouvement social. Des brochures, titrés « Indigné.e.s Ensemble » et flanquées d’un QR Code de la messagerie Telegram, sont distribuées par gros paquets à plusieurs militants pour organiser une opération de tractages dans la ville. Une liste de onze revendications, avec en tête la destitution du président de la République. Viennent ensuite le retour de la retraite à 60 ans, l’augmentation des salaires, une allocation d’autonomie dès 18 ans sur la base du SMIC ou encore une meilleure redistribution des richesses.
On retrouve également le RIC, pour Référendum d’Initiative Citoyenne. C’était l’une des revendications phares des « Gilets Jaunes« , il y a maintenant sept ans. Aujourd’hui, pas de gilets fluos dans la petite assemblée, mais ces deux mobilisations citoyennes ont plusieurs points communs. Elles partent toutes les deux de la base, et non des syndicats ou de partis politiques. Elles ont comme terreau une colère sociale, un sentiment d’injustice, de mépris « de la part d’une élite« , nous glisse un militant. Il y a aussi une importante défiance à l’égard du pouvoir en place. Emmanuel Macron revient souvent dans les dialogues. « Le président mène une politique ultra-libérale qui nous mène tout droit dans le mur« , lance l’une des militantes. Les revendications tournent autour de plus de justice sociale, plus de service public et une meilleure répartition des richesses, des revendications également portées par les « Gilets Jaunes ».
Le petit groupe se sait pour le moment encore timide à Orléans et compte rallier d’autres personnes à sa cause, grâce à des opérations de tractage. Elles ont débuté ce samedi et se prolongeront jusqu’à mercredi, jour de la mobilisation. Cela se fera dans l’ensemble des lieux de vie, comme par exemple les marchés, à la sortie de centres commerciaux ou encore ce dimanche à « Rentrée en fête ». Des militants proposent même de faire du porte-à-porte ou de diffuser le message dans ses propres cercles d’amis et proches. « Chacun doit prendre ses responsabilités, on ne doit pas attendre que les autres se mettent en action pour agir, prenez des initiatives ! », souligne encore une militante. Les personnes présentes se revendiquent pour certains d’anarchistes, révolutionnaires ou encore Marxistes. La tendance est plutôt vers une gauche radicale, même si plusieurs militants soulignent parler en leur nom, et non pour l’ensemble du mouvement.
Une première action devant la mairie d’Orléans ce lundi
Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre sont vivement critiquées. Le Premier ministre est d’ailleurs au cœur d’une première action intitulée « le pot de départ de François Bayrou« , prévue ce lundi 8 septembre, à 18 h devant la mairie d’Orléans. Une manière de marquer la chute plus que probable du chef du gouvernement lors de son vote de confiance à l’Assemblée Nationale. Les députés de l’opposition, du Rassemblement national jusqu’à La France Insoumise, ont déjà annoncé qu’ils voteront « contre », ce qui laisse peu de chance au locataire de Matignon.
Ce rassemblement sera également l’occasion pour les militants « Bloquons tout » de mesurer les effets de leurs opérations de tractage réalisées ce week-end à Orléans. L’idée sera de grossir au maximum les rangs à deux jours de la journée de mobilisation du 10 septembre. « C’est bien d’accueillir des nouveaux, mais il faut rester clair sur nos revendications« , rappelle un militant. L’assemblée générale appelle aussi à prendre des contacts vers les syndicats, acteurs traditionnels des mouvements sociaux. « J’ai envoyé des mails aux Unions Départementales de la CGT, Solidaires et Force ouvrière pour savoir si on pouvait les soutenir« , précise un militant, qui propose de participer à des piquets de grèves avec les salariés en vue de la mobilisation intersyndicale du 18 septembre.
Quelles actions pour le 10 septembre ?
La mobilisation prendra la forme d’un rassemblement le mercredi 10 septembre à 10h30 devant la cathédrale d’Orléans. D’autres actions sont en réflexion, comme des blocages à des points stratégiques. Des militants ont donné comme exemple des axes routiers, des sorties d’entreprises, des ronds-points, des entrepôts logistiques ou encore des zones industrielles situées dans l’agglomération.
L’idée globale étant de perturber l’activité économique pour se faire entendre. Mais cela reste encore flou, car si ICI Orléans a pu assister à l’ensemble de l’assemblée générale, les militants ont ensuite demandé aux journalistes de partir, pour aborder en détail les actions les plus contraignantes. À la fin de la réunion, les militants sont ensuite partis tracter dans la ville, avant de rejoindre la manifestation propalestinienne au départ de la place de Gaulle.