Mouvement du 10 septembre : les « Bloquons tout », de la parole aux actes ?
Si les contestataires sont fortement mobilisés en ligne, difficile de savoir de quelle façon surgira cette petite armée de l’ombre au matin du 10 septembre. Pour les forces de l’ordre, une longue veillée d’armes numérique
Les premiers participants, regroupés à l’ombre d’un arbre, arrivent dès 15 heures sur la place du cinéma Apollo. Certains se saluent d’un « on s’est déjà vus ce matin… ». Depuis le 9 décembre 2023, des Rochefortais se mobilisent en effet tous les samedis matin pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza.
« Aujourd’hui, on était une vingtaine », témoigne Blanche, 75 ans, qui ne manque pas une occasion de militer pour la paix et le désarmement, gilet jaune sur les épaules. « Gilet jaune j’ai été, gilet jaune je reste ! » Depuis 2018, « les problèmes n’ont pas été réglés » et si elle s’associe mercredi au mouvement « Bloquons tout », ce sera d’abord pour « la défense de la Sécurité sociale : elle appartient aux cotisants, au peuple, pas au dictateur ! »
Un autre participant au « goûter citoyen » déclaré en sous-préfecture s’indigne, lui, de la persistance des « injustices faites aux plus précaires, aux plus fragiles ». Avec l’argument d’avoir vécu la fermeture d’un centre social. Stéphane, militant CGT, chapeau du journal communiste « L’Humanité » sur la tête, entend pour sa part dénoncer, le mercredi 10, la « précarité énergétique » d’une part de la population alors que l’électricité « devrait être un bien commun ».
Mais pour son voisin, plus jeune, il n’y a « qu’une seule revendication : pouvoir de nouveau battre monnaie ! » Et d’expliquer que la cause de tous les maux, en tout cas de la dette, tient à la « perte de souveraineté monétaire » de la France et son financement sur les marchés internationaux.