La saison 2025 a marqué un nouveau tournant dans le « verdissement » du fonctionnement de la ligne ferroviaire touristique courant de Saujon à La Tremblade, en Pays royannais. Depuis quelques mois, les locomotives diesel du parc roulant du Train des Mouettes carburent au biocarburant. Dès mai 2023, l’association Trains et traction a testé le recours à un biocarburant pour ses machines diesel. D’abord en recourant au XTL, produit à La Rochelle, à partir de végétal et d’huile de friture. Malgré un surcoût de 10 %, Trains et traction était prêt à pérenniser l’utilisation du XTL, « mais nous n’avons pas obtenu les autorisations et dérogations nécessaires », explique Pierre Verger, le président de l’association.
Une nouvelle piste s’est ouverte avec un produit développé par Total Énergies, le HVO100. L’« hydrotreated vegetal oil » – 100, pour « 100 % renouvelables » – est « un biocarburant produit à partir d’huiles végétales ou de produits issus de l’économie circulaire, comme des huiles de cuisson usagées ou des graisses animales », explique Jean-Paul Riquet.
Le directeur de Total Énergies Nouvelle-Aquitaine insiste sur un point, sensible pour les défenseurs de l’environnement, qui voient parfois certains produits d’énergie renouvelables comme un non-sens : « Le HVO100 ne contient aucune huile issue d’une culture dédiée », une culture qui ne serait consacrée qu’à la transformation en carburant.
Moins d’émissions
Trains et traction a testé le HVO100 à partir de 2024, pratiquement sur un cycle de douze mois. « Nous avons mis en place un essai sur notre locomotive diesel la plus gourmande, la BB 64 073, qui développe 825 CV, avant toute une série de mesures, avant et après. Nous avons notamment réalisé un « état 0 », pour pouvoir comparer les effets de l’utilisation du biocarburant », explique Pierre Verger.
L’utilisation du HVO100 permet de réduire d’au moins 50 % les émissions de CO2
Les résultats ont été jugés « très encourageants ». « L’utilisation du HVO100 permet de réduire d’au moins 50 % les émissions de CO2 par rapport à un carburant normal », souligne Pierre Verger. Le recours à ce biocarburant « réduit également les émissions de particules à la combustion », vante Total Énergies. Le HVO100 présente, entre autres avantages, encore, celui de se substituer à un diesel classique sans qu’il soit nécessaire d’apporter des modifications au moteur qui le consomme. L’association Trains et traction a donc décidé en 2025 de passer toute sa flotte de locomotives diesel au HVO100, soit quatre engins construits entre 1950 et 1970 ».
Déjà moins de charbon
La décision ne sera pas anodine, financièrement, ces quatre locomotives consommant annuellement quelque 35 000 litres de carburant. Le prix d’une transition vers une traction plus vertueuse, engagée en 2022, déjà, au niveau des locomotives vapeur. Trains et traction avait opté pour un allumage au bois des chaudières, réduisant de quatre heures par jour le recours au charbon, d’ailleurs remplacé, lui aussi, par un nouveau produit, moins impactant pour l’environnement.