La chute des ventes est bel et bien endiguée, mais le constat est teinté d’amertume. En annonçant, mardi 2 septembre, que les transactions immobilières en France, dans l’ancien, renoueraient, cette année, avec la croissance, tablant sur une hausse annuelle de 8,2 % par rapport à 2024 (soit 925 000 transactions réalisées), Thomas Lefebvre, vice-président data de SeLoger et Meilleurs Agents, a tempéré :
« Certes le marché a retrouvé un certain regain, mais le rebond est moins fort qu’attendu. Le traditionnel dynamisme printanier a notamment marqué le pas. »
Les taux pourraient légèrement augmenter d’ici fin 2025
Et pour cause : « Les taux de crédit n’ont pas baissé autant qu’on pouvait l’espérer, a-t-il ajouté. Il y a quelques mois, nous tablions légitimement, compte tenu de leur trajectoire, sur des taux proches des 3 % sur vingt ans à l’été 2025. Or, il n’ont pas descendu sous la barre des 3,25 %. Ils pourraient même légèrement augmenter d’ici fin 2025 pour se stabiliser autour de 3,25 à 3,5 %. »
Et d’ajouter : « Beaucoup de ménages restent dans l’attente d’une baisse des taux avant de concrétiser leur projet, ce qui entretient un attentisme marqué malgré un pouvoir d’achat redevenu plutôt favorable. »
Des prix en hausse de 0,8 % en 2025
Du côté des prix, l’année 2025 a été marquée par une accalmie après trois années de baisse généralisée. L’indice des prix de l’immobilier (IPI) publié par SeLoger affiche une progression de +0,8 % sur un an en moyenne au niveau national.
Aussi, « la hausse fait son retour dans la plupart des grandes métropoles, à commencer par Bordeaux (+3,6 % sur un an au 1er septembre 2025), Lyon (+2,5 %) ou Paris (+2,3 %) », a-t-on précisé chez SeLoger.
« Le marché devrait se débloquer »
En ce qui concerne les perspectives pour 2026, les équipes data de SeLoger tablent sur un marché de l’immobilier avec une hausse comprise entre 1 % et 2 %, pour atteindre la barre des 960 000 transactions et une progression des prix comprise entre 2 % et 3 %.
« Le marché devrait se débloquer : les ménages vont intégrer le fait que de nouvelles baisses significatives de taux ne sont pas à attendre, et la reprise des prix facilitera les reventes aujourd’hui contraintes à perte, a ajouté Thomas Lefebvre. Ce double mouvement ouvre la voie vers un nouvel équilibre en 2026. »
Une dernière bonne nouvelle, pour clôturer ce tour d’horizon : les banques continueront d’être au rendez-vous en maintenant ouvert le robinet du crédit.
« Toutes les banques prêtent, a confirmé Pierre Chapon, CEO du courtier en ligne Pretto. Compte tenu du taux d’épargne élevé et record des Français, qu’elles intègrent dans leurs bilans, les établissements bancaires conservent une très bonne capacité à prêter. L’accès au crédit ne sera pas contraint. »