« Dans l’agroalimentaire, avoir un coup d’avance est obligatoire » : à La Rochelle, Capsulea mise sur l’avenir

Sep 4, 2025 | Royan

Transformer le lait d’ânesse en savon, des microalgues et des extraits végétaux en poudre, réduire en microgranules des huiles essentielles, des vitamines ou des probiotiques. Ce sont là quelques exemples du savoir-faire d’Innov’ia, société spécialisée dans la formulation d’ingrédients destinés aux marchés de l’agroalimentaire, de la nutraceutique (l’industrie des compléments alimentaires), de la pharmacie et de la cosmétique.

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La PME qui conçoit et fabrique des poudres et granulés pour 650 clients à travers le monde nourrit de solides ambitions. Elle s’agrandit et crée des emplois.

Installée depuis une vingtaine d’années à La Rochelle, présente sur quatre sites en France, l’entreprise a aménagé en 2022 un espace à deux pas de son siège, dans le secteur de Chef-de-Baie, pour accueillir une start-up nantaise devenue filiale, Capsulae. Ce centre de recherche et d’innovation, qui dispose d’un laboratoire central de 410 mètres carrés, est aujourd’hui le fer de lance d’Innov’ia dans la conquête de nouveaux marchés.

À tel point que celui-ci va compléter son arsenal en ouvrant au printemps 2026 deux ateliers supplémentaires, dans un bâtiment de 350 m² sur deux niveaux. L’objectif de cet investissement (4,6 millions d’euros) est de répondre aux attentes des industriels qui souhaitent tester de nouveaux produits en des quantités – et des coûts – limités, avant un lancement à plus grande échelle.

Encore en chantiers, les deux nouveaux ateliers seront mis en service au printemps 2026.
Encore en chantiers, les deux nouveaux ateliers seront mis en service au printemps 2026.
XAVIER LÉOTY/SO

Capsulae leur permet une prise de risque calculée, d’abord grâce à l’expertise de ses employés, une quarantaine sur les 350 que compte Innov’ia, en majorité d’anciens élèves d’écoles de chimie ou d’agroalimentaire, ainsi que des salariés ayant fait leur preuve dans d’autres sites industriels. Ensuite grâce à la haute technologie de ses installations, où s’effectue le séchage par atomisation par lequel les ingrédients naturels sont transformés en poudres fines ou en microgranules.

« Dans l’agroalimentaire, avoir un coup d’avance est obligatoire », remarque Reynald Bonnard, directeur de Capsulae. La moitié de la centaine de projets proposés chaque année à Innov’ia sont ainsi expérimentés à La Rochelle. Une vingtaine environ entre par la suite dans une phase industrielle au sein des usines de l’entreprise. Certaines idées sont originales : transformer du jus de moules en poudre pour une entreprise danoise, créer des arômes à partir de fromages. D’autres reflètent les changements de comportement, comme le remplacement des protéines animales, par la protéine de pois entre autres.

Dans tous les cas, Capsulea doit travailler vite et bien. Elle peut actuellement produire de 50 à 100 kg de poudres à partir d’une tonne d’ingrédients ou d’additifs. Les tours de séchage des nouveaux ateliers augmenteront encore les capacités du centre de recherche, avec l’ambition affichée de réduire de 30 % l’empreinte environnementale des formulations, grâce à des circuits fermés récupérant l’énergie thermique et à l’utilisation de matériaux biosourcés. La filiale a déjà franchi un pas en 2025 avec le lancement du LabCom ECCOCAPS, en partenariat avec l’université du Mans et le CNRS, dédié à la conception de microcapsules biodégradables, aussi bien pour la fabrication de médicaments que de lessives ou d’adoucissants.