Après deux années de chute, la reprise est engagée pour le marché de l’immobilier.Les ventes ont cependant marqué le pas au printemps en raison d’une hausse inattendue des taux d’intérêt.Les agences immobilières craignent désormais les effets de l’instabilité politique.
L’embellie est réelle, mais moins marquée que prévue, selon les analyses livrées mardi 2 septembre par les réseaux d’agences immobilières. Après deux ans de chute, les transactions repartent à la hausse sur le marché de l’immobilier. Mais si la reprise avait été nette entre fin 2024 et début 2025, elle a marqué le pas au printemps, en raison d’une augmentation non prévue des taux d’intérêts, a expliqué Thomas Lefebvre, vice-président chargé des données chez SeLoger/Meilleurs Agents, lors d’une conférence de presse.
Quant aux prix, qui déclinaient depuis 2020, ils ont cessé leur chute, notamment à Paris. « Tout cela est très positif et c’est évidemment dû à la
baisse des taux
. C’est le moment d’acheter »
, a commenté de son côté Eric Allouche, directeur exécutif du groupe Era Immobilier.
« Les Français n’aiment pas l’incertitude »
Toutefois, les professionnels craignent les conséquences de la décision de François Bayrou de solliciter un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre. « L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude »,
a souligné Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
« On recommençait à voir s’aligner les planètes et là, patatras »
, grince à son tour Charles Marinakis, président de Century 21 France. Ce dernier note tout de même que les banques françaises restent très enclines à accorder des crédits. « Ce qui bloque les marchés, c’est soit les prix, soit les crédits. Les prix ont été bien maîtrisés depuis deux ans. Ce qui pourrait nous faire replonger, ce sont les taux de crédit si les aléas politiques ont pour conséquence de faire monter l’inflation »
, explique-t-il.
« Un déblocage progressif »
« Jusqu’à fin août, le marché immobilier semble reprendre. Cette rentrée et les annonces gouvernementales seront décisives »
, confirme Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi.
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« L’inflation étant maîtrisée, la Banque centrale européenne n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire »
, analyse Thomas Lefebvre. Ce dernier table sur 925.000 transactions en 2025, soit une hausse de 8,2%, inférieure à ce qui était prévu. Pour 2026, il mise sur un « déblocage progressif »
et 960.000 transactions. A moins que les tensions géopolitiques ne viennent à leur tour peser sur le marché.