Douze expositions à ne pas manquer à Paris en cette rentrée 2025

Août 31, 2025 | Paris

La fin de l’été approche. Il est temps de ranger tristement nos tongs et nos maillots de bain mais réjouissez-vous car une autre saison se profile : celle des grandes expositions de la rentrée et de l’automne. Nous avons sélectionné pour vous douze propositions particulièrement alléchantes dans la capitale. Un choix forcément subjectif.

1 Georges de La Tour, maître du clair-obscur, au musée Jacquemart-André

Georges de La Tour, "Le Nouveau-né", vers 1645, huile sur toile, 76,7x95,5 cm. (RENNES MUSEE DES BEAUX-ARTS)
Georges de La Tour, "Le Nouveau-né", vers 1645, huile sur toile, 76,7x95,5 cm. (RENNES MUSEE DES BEAUX-ARTS)
Georges de La Tour, « Le Nouveau-né », vers 1645, huile sur toile, 76,7×95,5 cm. (RENNES MUSEE DES BEAUX-ARTS)

Né en 1593 en Moselle, Georges de La Tour a profondément marqué l’histoire de l’art. Rares sont ses tableaux originaux parvenus jusqu’à nous, une quarantaine seulement. Ils sont aujourd’hui dispersés à travers le monde et de nombreuses copies attestent de sa renommée au XVIIe siècle. Le parcours thématique de l’exposition, sous-titrée Entre ombre et lumière, propose une relecture de sa carrière, cherchant à éclairer les zones d’ombre qui entourent encore son œuvre. Une trentaine de toiles et de travaux graphiques sont réunis pour cerner l’originalité de Georges de La Tour à travers ses sujets préférés : figures de saints, musiciens aveugles, scènes de jeux, sans oublier de magnifiques saynètes éclairées à la chandelle, en clair-obscur. Cette jeune maman berçant son nouveau-né sera l’un des joyaux exposés. Par son attention aux gestes du quotidien, le peintre transfigure et sacralise l’ordinaire. Il s’agit de la première exposition d’envergure consacrée à cet artiste complexe depuis celle du Grand Palais en 1997.

« Georges de La Tour, entre ombre et lumière« , du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, au musée Jacquemart-André

2 Pierre Soulages et ses papiers peints au musée du Luxembourg

Pierre Soulages, gouache et encre sur papier marouflé sur toile, 99x63,4 cm, 1978, Collection C.S. (ADAGP PARIS 2025 PHOTO VINCENT CUNILLERE)
Pierre Soulages, gouache et encre sur papier marouflé sur toile, 99x63,4 cm, 1978, Collection C.S. (ADAGP PARIS 2025 PHOTO VINCENT CUNILLERE)
Pierre Soulages, gouache et encre sur papier marouflé sur toile, 99×63,4 cm, 1978, Collection C.S. (ADAGP PARIS 2025 PHOTO VINCENT CUNILLERE)

Décédé en 2022 à l’âge de 102 ans, le maître du noir a expérimenté toute sa vie une multitude de techniques, refusant toujours d’établir entre elles une hiérarchie. Cette exposition s’intéresse à ses peintures sur papier, un ensemble d’œuvres considérable réalisé jusqu’au début des années 2000 et plus rarement montré que ses peintures sur toile. Avec le soutien du musée Soulages de Rodez, sa ville natale, elle présente 130 pièces dont une trentaine d’œuvres inédites. Les peintures sur papier constituent le véritable début de ses recherches de peintre abstrait. Il commence par des fusains inscrits d’un trait énergique sur la feuille avant d’opter pour le brou de noix, une matière utilisée par les menuisiers pour peindre le bois et dont il apprécie les qualités de transparence et d’opacité. Pierre Soulages emploie également l’encre et la gouache (voir la photo ci-dessus). Il racontait qu’à l’âge de 8 ou 10 ans, il traçait déjà à l’encre noire des traits sur du papier blanc. « Je suis persuadé que ce que je cherchais, c’était le blanc du papier qui s’illuminait et devenait aussi blanc que la neige grâce à mes traits noirs », a-t-il confié. Preuve que pour cet immense artiste, tout a commencé sur le papier comme l’écrit Alfred Pacquement dans le catalogue.

« Soulages, une autre lumière. Peintures sur papier« , du 16 septembre 2025 au 11 janvier 2026, au musée du Luxembourg

3 John Singer Sargent au musée d’Orsay

John Singer Sargent, "Portrait de Mme ***, dit aussi Madame X", 1883-1884, huile sur toile, 208,6x109,9 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, Fonds Arthur Hoppock Hearn 1916. (THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART / DIST. GRANDPALAISRMN / IMAGE ART RESOURCE)
John Singer Sargent, "Portrait de Mme ***, dit aussi Madame X", 1883-1884, huile sur toile, 208,6x109,9 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, Fonds Arthur Hoppock Hearn 1916. (THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART / DIST. GRANDPALAISRMN / IMAGE ART RESOURCE)
John Singer Sargent, « Portrait de Mme ***, dit aussi Madame X », 1883-1884, huile sur toile, 208,6×109,9 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, Fonds Arthur Hoppock Hearn 1916. (THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART / DIST. GRANDPALAISRMN / IMAGE ART RESOURCE)

Cette exposition, conçue en partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York, vise à faire découvrir ou redécouvrir ce peintre américain presque oublié en France alors qu’il est très célèbre aux États-Unis et en Angleterre. Mort il y a tout juste cent ans à Londres, John Singer Sargent était considéré comme l’un des meilleurs portraitistes de la fin du XIXe siècle. Le musée d’Orsay a choisi de mettre la loupe sur ses années parisiennes, la décennie la plus décisive de sa carrière. En 1874, à l’âge de 18 ans, le jeune artiste a en effet intégré l’école des Beaux-Arts, en même temps que l’atelier du peintre Carolus-Duran. Son style inventif et audacieux lui vaudra une ascension fulgurante et une place de choix dans les cercles mondains parisiens. Jusqu’au scandale provoqué au Salon de 1884 par son célèbre Portrait de Madame X, alias Virginie Gautreau, la femme d’un banquier très en vue de la IIIe République. Intitulée Éblouir Paris, cette rétrospective réunit 90 de ses plus belles œuvres (portraits, paysages, scènes de genre, dessins). La plupart n’étaient jamais revenues en France depuis leur création.

« John Singer Sargent, éblouir Paris« , du 23 septembre 2025 au 11 janvier 2026, au musée d’Orsay

4 « Destination lune » avec Tom Hanks à l’Atelier des lumières

"Destination lune", un voyage immersif avec Tom Hanks à l'Atelier des lumières de Paris, en septembre 2025. (JUSTIN SUTCLIFFE CULTURESPACES)
"Destination lune", un voyage immersif avec Tom Hanks à l'Atelier des lumières de Paris, en septembre 2025. (JUSTIN SUTCLIFFE CULTURESPACES)
« Destination lune », un voyage immersif avec Tom Hanks à l’Atelier des lumières de Paris, en septembre 2025. (JUSTIN SUTCLIFFE CULTURESPACES)

Le comédien Tom Hanks se passionne depuis toujours pour l’exploration spatiale. On se souvient de son interprétation du capitaine Jim Lovell dans le film Apollo 13. Il a coécrit ce spectacle avec l’écrivain Christopher Riley et le considère comme « l’expérience la plus immersive et bouleversante jamais conçue sur la conquête de la Lune« . Présentée en France pour la première fois à l’Atelier des Lumières, après un passage à Londres, elle plonge les visiteurs dans l’histoire de l’exploration de notre satellite, des missions Apollo aux prochains voyages du programme Artémis. « Une manière, explique la star américaine, d’inviter chacun à prendre part à ce voyage de l’humanité« . Seuls douze êtres humains ont eu le privilège de pouvoir marcher sur un autre corps céleste. Le show retrace l’histoire des expéditions lunaires en mêlant des images d’archives de la NASA et des photographies issues des films originaux du programme Apollo. Des milliers de clichés pris sur la Lune sont projetés à grande échelle. Leur restauration a permis de révéler des détails jusque-là invisibles.

« Destination lune« , à partir du 24 septembre 2025, à l’Atelier des lumières

5″Amazônia » au musée du quai Branly-Jacques Chirac

Lutteur se préparant aux combats, 2021 (IANO MAC YAWALAPITI)
Lutteur se préparant aux combats, 2021 (IANO MAC YAWALAPITI)
Lutteur se préparant aux combats, 2021 (IANO MAC YAWALAPITI)

Permettre au public de comprendre les récits et les visions du monde élaborés et racontés du point de vue des peuples amazoniens, c’est l’ambition de cette exposition qui rassemble quelque 380 œuvres, provenant majoritairement des collections du musée du quai Branly. Conçue par l’anthropologue Leandro Varison et l’artiste amazonien Denilson Baniwa, elle crée un dialogue avec des œuvres d’art contemporain venues de ces communautés. L’Amazonie n’est pas présentée comme une forêt vierge habitée par des peuples sans histoire,la sienne commençant d’ailleurs bien avant l’invasion européenne. C’est un environnement dont la diversité culturelle répond à la diversité biologique. L’histoire de la création du monde selon les mythes amérindiens est présentée à l’aide de découvertes archéologiques récentes. La section consacrée à « la fabrique des humains » montre qu’en Amazonie, les corps font l’objet d’un soin permanent. Ils sont « façonnés, ornés, percés, parfumés, nourris » dans le but de fabriquer des personnes complètes. L’ornementation exprime des valeurs et des caractéristiques recherchées. Ces peintures corporelles sont présentées avec les outils utilisés pour les réaliser. L’exposition décrypte la diversité des manières d’être autochtone aujourd’hui, des communautés volontairement isolées aux communautés urbaines d’Amazonie, souvent inconnues du public européen.

« Amazônia« , du 30 septembre 2025 au 18 janvier 2026, au musée du quai Branly-Jacques Chirac

6″Les Gens de Paris » au musée Carnavalet

Au Réveil matin, Maison Bénazet, café restaurant, 113 avenue Jean-Jaurès, 19e arrondissement, vers 1935, carte postale photographique. (BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE DE LA VILLE DE PARIS)
Au Réveil matin, Maison Bénazet, café restaurant, 113 avenue Jean-Jaurès, 19e arrondissement, vers 1935, carte postale photographique. (BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE DE LA VILLE DE PARIS)
Au Réveil matin, Maison Bénazet, café restaurant, 113 avenue Jean-Jaurès, 19e arrondissement, vers 1935, carte postale photographique. (BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE DE LA VILLE DE PARIS)

Paris connaît depuis le début du XIXe siècle une croissance démographique continue avec un pic de population identifié en 1921 et jamais égalé depuis : 2,89 millions d’habitants. Cette exposition s’appuie sur les recensements de 1926, 1931 et 1936 pour dresser le portrait des Parisiennes et des Parisiens de l’entre-deux-guerres, à travers leurs lieux de naissance, leurs nationalités, leurs professions, leurs situations familiales ou encore leur répartition au sein de chaque quartier de la capitale. Des récits de vie variés émergent de ce parcours thématique avec la Goulue, Kiki de Montparnasse, Joséphine Baker, Edith Piaf, mais aussi des chômeurs et des habitants de cette ceinture baptisée « la zone ». Les histoires singulières et les dynamiques collectives qu’elles traduisent sont appuyées par des infographies. Les œuvres exposées font naître des questionnements toujours actuels sur différents thèmes : les droits des enfants, les politiques familiales, les migrations, les libertés amoureuses, les habitats, l’urbanisme ou encore le travail.

« Les Gens de Paris« , du 8 octobre 2025 au 8 février 2026, au musée Carnavalet

7 « Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde » à l’Orangerie

Amedeo Modigliani, "Nu au collier de corail", 1917, huile sur toile, 66,5x101,1 cm, Oberlin, Allen Memorial Art Museum, Oberlin College, Ohio. Don de Joseph et Enid Bissett. (ALLEN MEMORIAL ART MUSEUM OBERLIN COLLEGE OHIO)
Amedeo Modigliani, "Nu au collier de corail", 1917, huile sur toile, 66,5x101,1 cm, Oberlin, Allen Memorial Art Museum, Oberlin College, Ohio. Don de Joseph et Enid Bissett. (ALLEN MEMORIAL ART MUSEUM OBERLIN COLLEGE OHIO)
Amedeo Modigliani, « Nu au collier de corail », 1917, huile sur toile, 66,5×101,1 cm, Oberlin, Allen Memorial Art Museum, Oberlin College, Ohio. Don de Joseph et Enid Bissett. (ALLEN MEMORIAL ART MUSEUM OBERLIN COLLEGE OHIO)

Place aux jeunes ! C’était le mantra de Berthe Weill. La petite galeriste de Pigalle, installée à partir de 1901 au 25 rue Massé, sut faire briller les plus grands artistes de son temps, tels ses amis Modigliani et Picasso. Malgré ses moyens limités, elle a contribué à la révélation d’une avant-garde qui fait aujourd’hui encore la fortune des musées et des collectionneurs. Aussi enthousiaste qu’opiniâtre, la marchande d’art parisienne, née en 1865 dans une famille de Juifs alsaciens, a soutenu ses protégés jusqu’à la fermeture de sa galerie à l’orée de la Seconde Guerre mondiale. Après le marchand Heinz Berggruen en 2025, le musée de l’Orangerie retrace, une centaine d’œuvres à l’appui, la trajectoire quasiment effacée de cette femme qui joua un rôle important dans la diffusion de l’art moderne. Elle organisa notamment la seule exposition personnelle d’Amedeo Modigliani de son vivant, en 1917. La galeriste promut aussi nombre d’artistes femmes, de son amie Émilie Charmy à la grande Suzanne Valadon. Matisse, Dufy, Braque, Derain, Van Dongen… Berthe Weill a présenté au total plus de 300 artistes aux quatre adresses successives de sa galerie à Paris et organisé des centaines d’expositions. Hommage mérité à l’œil aiguisé d’une passionnée qui vécut dans la pauvreté et tomba presque dans l’oubli après sa mort, en 1951.

« Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde« , du 8 octobre 2025 au 26 janvier 2026 au musée de l’Orangerie

8Orson Welles à la Cinémathèque française

Capture d'écran sur le site de la Cinémathèque française du visuel de l'exposition "My name is Orson Welles", à Paris, du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026. (DROITS RESERVES)
Capture d'écran sur le site de la Cinémathèque française du visuel de l'exposition "My name is Orson Welles", à Paris, du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026. (DROITS RESERVES)
Capture d’écran sur le site de la Cinémathèque française du visuel de l’exposition « My name is Orson Welles », à Paris, du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026. (DROITS RESERVES)

Pour les quarante ans de sa mort, le 10 octobre 1985, à l’âge de 70 ans, la Cinémathèque rend hommage à la carrière mouvementée d’une légende du 7e art, auteur de douze longs-métrages, dont le fameux Citizen Kane. Il a réalisé ce premier film entré dans l’histoire du cinéma en 1941 alors qu’il n’avait que 25 ans. Orson Welles n’a cessé de surprendre et d’inventer de nouvelles formes cinématographiques, renouvelant notamment l’usage du plan-séquence, de la profondeur de champ et du montage rapide. La scénographie de cette exposition baptisée My name is Orson Welles mêle la chronologie à l’exploration des grands thèmes de ses films. De généreux extraits, des photographies, des dessins, des installations… 400 œuvres au total permettent de comprendre le processus de création de ce cinéaste singulier qui était aussi un homme de spectacle et une figure populaire de son époque. Ses talents de dessinateur et de sculpteur sont aussi révélés à travers une quarantaine d’œuvres.

« My name is Orson Welles« , du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026, à la Cinémathèque française

9 « L’Empire du sommeil » au musée Marmottan-Monet

Félix Vallotton, "Femme nue assise dans un fauteuil", 1897, huile sur carton marouflé sur contre-plaqué, 28x27,5 cm. (MUSEE DE GRENOBLE J.L LACROIX)
Félix Vallotton, "Femme nue assise dans un fauteuil", 1897, huile sur carton marouflé sur contre-plaqué, 28x27,5 cm. (MUSEE DE GRENOBLE J.L LACROIX)
Félix Vallotton, « Femme nue assise dans un fauteuil », 1897, huile sur carton marouflé sur contre-plaqué, 28×27,5 cm. (MUSEE DE GRENOBLE J.L LACROIX)

Le sommeil occupe un tiers de notre vie. Une bonne raison de plonger dans cet état mystérieux qui n’a cessé d’inspirer les artistes depuis l’Antiquité. Placée sous le commissariat de Laura Bossi, neurologue et historienne des sciences, cette exposition réunit 130 œuvres (peintures, sculptures, objets, documents scientifiques) qui dévoilent l’étendue et la variété des thèmes liés au sommeil représentés à travers les âges. Elle se concentre sur la période qui va des Lumières à la Grande Guerre avec des pièces qui éclairent la fascination pour ce sujet et son étonnante persistance. Rien de soporifique mais la certitude de faire de beaux rêves après avoir découvert tous ces tableaux.

« L’Empire du sommeil« , du 9 octobre 2025 au 1er mars 2026, au musée Marmottan-Monet

10 Luc Delahaye, photoreporter de guerre au Jeu de Paume

"Mort d'un mercenaire", photographie exposée au musée du Jeu de Paume, à Paris, dans le cadre de l'exposition "Luc Delahaye-Le bruit du monde", du 10 octobre 2025 au 4 janvier 2026. (LUC DELAHAYE ET GALERIE NATHALIE OBADIA)
"Mort d'un mercenaire", photographie exposée au musée du Jeu de Paume, à Paris, dans le cadre de l'exposition "Luc Delahaye-Le bruit du monde", du 10 octobre 2025 au 4 janvier 2026. (LUC DELAHAYE ET GALERIE NATHALIE OBADIA)
« Mort d’un mercenaire », photographie exposée au musée du Jeu de Paume, à Paris, dans le cadre de l’exposition « Luc Delahaye-Le bruit du monde », du 10 octobre 2025 au 4 janvier 2026. (LUC DELAHAYE ET GALERIE NATHALIE OBADIA)

Comme l’actualité récente l’a encore montré, certains photoreporters risquent leur vie pour nous informer. Luc Delahaye, 63 ans, est de ceux-là. Depuis un quart de siècle, ses photographies proposent une représentation des désordres du monde. Ancien membre de l’agence Magnum, il a couvert de nombreux terrains de guerre, de l’Irak à l’Ukraine en passant par la Libye. Après avoir diffusé ses images dans la presse et les livres, il s’est tourné dans les années 2000 vers le grand format exposé en galerie. Ses images conservent néanmoins un ancrage documentaire et traitent toujours de sujets liés à l’actualité. S’il les réalise parfois en une seule prise, Luc Delahaye compose aussi par ordinateur des montages à partir de fragments d’images. L’exposition réunit une quarantaine de ses grands formats, réalisés pour certains pour cette occasion ainsi qu’une vidéo autour du conflit syrien et une grande installation. Le musée prévient que certaines images pourraient heurter la sensibilité des visiteurs.

« Luc Delahaye. Le bruit du monde« , du 10 octobre 2025 au 4 janvier 2026, au musée du Jeu de Paume

11Jacques-Louis David au musée du Louvre

Jacques-Louis David, "Marat assassiné", 1793, huile sur toile, 165x128 cm. (MUSEES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE (BRUXELLES) / J. GELEYNS)
Jacques-Louis David, "Marat assassiné", 1793, huile sur toile, 165x128 cm. (MUSEES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE (BRUXELLES) / J. GELEYNS)
Jacques-Louis David, « Marat assassiné », 1793, huile sur toile, 165×128 cm. (MUSEES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE (BRUXELLES) / J. GELEYNS)

David est un tel monument qu’on l’appelle par son nom, confondant parfois son prénom avec celui d’un célèbre coiffeur ! Les images créées par ce maître de l’École française, né à Paris en 1748, peuplent nos livres d’histoire et hantent toujours l’imaginaire collectif des Français : Marat assassiné, Bonaparte franchissant les Alpes, Le Sacre de Napoléon, Le Serment du Jeu de paume, etc. Le musée du Louvre conserve le plus important ensemble au monde de ses peintures et de ses dessins, notamment ses toiles de très grands formats. À l’occasion du bicentenaire de sa mort, en 1825, cette grande monographie, la première depuis 1989, veut offrir une nouvelle vision sur sa personnalité et sur son œuvre. Elle embrasse sa longue et étonnante carrière qui enjamba six régimes politiques différents et met en valeur l’inventivité et la puissance expressive de ses toiles. Une centaine de prêts exceptionnels complètent la collection du Louvre, venus notamment des Musées Royaux de Belgique, le pays où ce révolutionnaire proche de Robespierre, s’était exilé après la chute de Napoléon.

« Jacques-Louis David« , du 15 octobre 2025 au 26 janvier 2026, au musée du Louvre

12Gerhard Richter à la Fondation Louis Vuitton

Gerhard Richter, "Gudrun", 1987, huile sur toile, 250x250 cm, collection Fondation Louis Vuitton, Paris. (GERHARD RICHTER 2025)
Gerhard Richter, "Gudrun", 1987, huile sur toile, 250x250 cm, collection Fondation Louis Vuitton, Paris. (GERHARD RICHTER 2025)
Gerhard Richter, « Gudrun », 1987, huile sur toile, 250×250 cm, collection Fondation Louis Vuitton, Paris. (GERHARD RICHTER 2025)

Après David Hockney, la fondation du bois de Boulogne ouvre ses portes à un autre géant de l’art contemporain, le peintre allemand Gerhard Richter, aujourd’hui âgé de 93 ans. Né à Dresde en 1932, il est l’un des artistes les plus brillants de sa génération et jouit d’une large reconnaissance internationale. Installé à Cologne, Richter a décidé d’arrêter de peindre en 2017 tout en continuant à dessiner. Cette rétrospective, présentée comme inédite par son ampleur, réunit 270 de ses œuvres (peintures, aquarelles, sculptures en acier et en verre, dessins au crayon et à l’encre, photos). Elle offre un panorama complet sur soixante ans de création, de 1962 à 2024. L’art de Richter échappe à toute catégorisation et la peinture a toujours été pour lui un champ d’expérimentation. Il a exploré les genres et les techniques, développant par exemple plusieurs façons d’appliquer de la couleur sur une toile. Au cœur de l’exposition : sa volonté de donner une interprétation contemporaine des genres historiques que sont la nature morte, le paysage ou encore la peinture d’histoire. Le parcours chronologique montre l’évolution de sa vision picturale, de ses premières peintures d’après photographies à ses dernières abstractions.

« Gerhard Richter« , du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026, à la Fondation Louis Vuitton